« I admire that you’ve got a goal. »
[J’admire que tu aies un but.]
Quatre récits distincts s’entrecroisant autour du Green Lake, nous offrent un témoignage doux d’un été chaud au cœur d’une petite ville du Michigan.
Malgré un début doux et poignant, je me suis perdue dans le long-métrage de Sierra Falconer, Sunfish. Un film anthologique avec de belles idées et de belles intentions, mais avec certains choix questionnables qui nous mènent, en tant que spectateur, à décrocher complètement, du moins ce fut mon cas.
À mon sens, le grand point fort de Sunfish réside dans la construction et le maintient de son ambiance tout au long du film. Bien que l’on change de protagoniste de temps à autre et donc d’enjeux et de contexte, l’ambiance chaude d’un été au lac nous suit de récit en récit.
À Montréal, l’automne se dépose doucement, malgré tout, je parvenais presque à ressentir l’humidité collante sur ma peau, l’odeur du chalet de bois, la fraicheur de l’eau offrant un soulagement instantané. Sunfish est un film frôlant l’expérience sensorielle.
Si le montage de l’œuvre est, dans l’ensemble, plutôt intéressant et enrichit les récits, je dois dire que les transitions entre chaque histoire ne réussissent pas particulièrement bien. J’aime entrer complètement aveugle, sans aucune information, ou presque, dans un film et ça ne devrait pas m’empêcher d’apprécier mon visionnement… Au contraire!
Cependant, contrairement à Genèse (Philippe Lesage), film anthologique avec une ambiance très similaire, Sunfish, nous fait décrocher à chaque changement de récits. J’aurais dû lire le résumé du long-métrage avant de le visionner, afin d’être moins déstabilisée… la faute est peut-être sur moi, mais bien franchement, Sunfish a perdu des points ici pour moi.
Malgré une confusion persistante et un manque de repères auxquels m’accrocher, je dois avouer que Sunfish nous offre des jeux d’acteurs assez solides, particulièrement pour ses jeunes interprètes.
Si je pense à Maren Heary, qui interprète la jeune Lu dans la première des quatre histoires qui nous sont racontées, elle a su me surprendre. Son jeu est en finesse, elle joue dans les détails, le regard, le tremblement d’une lèvre ou encore une mèche de cheveux qu’on replace.
La direction photo de Sunfish est particulièrement réussie. Elle est, pour moi, un mélange de celle que l’on retrouve dans L’inconnu du lac (Alain Guiraudie), sans la sensualité, bien évidemment, et elle a un peu de cette légèreté de la caméra chez Kristof Brandl dans Falcon Lake (Charlotte Le Bon). La photographie du film de Sierra Falconer ajoute grandement à la puissance de son ambiance et à la transcendance de celle-ci.
Je crois sincèrement que Sunfish est un long-métrage à visionner pour se remémorer les dernières parcelles de l’été. Cependant, entrez dans le visionnement en sachant que c’est un film anthologique contenant quatre histoires distinctes et je crois sincèrement que vous apprécierez davantage votre visionnement que le mien.
Sunfish est un film chaud, doux, qui explore maladroitement des avenues plus qu’intéressantes, alors osez lui donner sa chance!
Bande-annonce
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