« Dear Sal, 1640. I’m sitting in a cemetery with the grave of Elizabeth… »
[Cher Sal, 1640. Je suis assis au cimetière devant la tombe d’Élizabeth…]
La vie banale de Josie (Sam Dixon) bascule lorsqu’une maladie mentale le conduit dans les forêts tropicales du Queensland. Tourné en Super-8, ce dyptique ludique oscille entre comédie noire et transformation aux côtés de son protagoniste.
Avec A Grand Mockery, Adam C. Briggs et Sam Dixon offrent quelque chose de… différent. Malheureusement, différent ne veut pas toujours dire bon, ou même réussi.
Parfois je me questionne. On dirait que certaines personnes imaginent que de faire du cinéma expérimental signifie de faire n’importe quoi. En tout cas, ça semble être le cas ici. A Grand Mockery semble être un gros n’importe quoi. Mais il y a tout de même quelques trucs intéressants.
Tout d’abord, l’idée de tourner en Super-8 donne une ambiance parfaite pour la thématique et l’époque. Cette image en format 4:3, granuleuse et imparfaite, permet de créer une ambiance qui fonctionne.
Il y a aussi l’utilisation récurrente d’une musique inquiétante et douce. Une touche qui fonctionne bien dans la création de cette ambiance d’un autre siècle. Mais ensuite?
Vous l’aurez compris, en dehors de ces deux points positifs, rien… Même que le film tombe vite dans l’ennui. L’histoire, si histoire il y a, est brouillonne. Le montage qui comporte de nombreuses superpositions sonores crée de la confusion. Une confusion négative qui ne donne pas envie de poursuivre l’expérience.
Le rythme incroyablement lent n’est pas soutenu par l’image, ou par l’intrigue, ce qui permettrait au spectateur de rester intéressé. Après 45 minutes, on doit combattre le sommeil.
Si on ajoute à ça le son qui est mal ajusté et qui donne presque l’impression d’une mauvaise vidéo ASMR, il ne reste plus grand-chose. Ce son qui accroche rend l’expérience très désagréable. Quoique… C’est peut-être ça qui fait que le spectateur ne s’endort pas. Qui sait…
Je vais revenir sur quelque chose que j’ai souvent dit. Lorsque la même personne occupe plus de 3 rôles à la production d’un film, c’est rarement un bon signe. Réalisateur, scénariste, producteur, interprète, et peut-être plus, Sam Dixon en fait trop. Peut-être que si la production avait été donnée à une autre personne, quelqu’un, quelque part, aurait pu lui dire que quelque chose ne marchait pas dans son film. Sauf si c’est voulu afin d’éviter d’être « challengé ».
La bonne nouvelle, pour moi, c’est que je n’ai eu aucune difficulté à dormir cette fois-ci. Ce qui est rare ces temps-ci. Peut-être que je devrais remercier les créateurs de cette œuvre.
Mais je vous conseille tout de même de passer au suivant.
A Grand Mockery est présenté au Festival Fantasia les 20 et 23 juillet 2025.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième