Pleins Écrans 2025 - Jour 5 - Une

[Plein(s) Écran(s)] 2025 | Jour 5

On embarque maintenant dans la deuxième semaine de Plein(s) Écran(s). Après une carte blanche qui mettait à l’avant-plan le cinéma belge, nous sommes de retour au cinéma d’ici. 

Voici donc les 4 films québécois au programme en ce 27 janvier 2025.

En compétition

Trois vagins qui crient (Alexia Roc) – Québec | 15 minutes

Un triptyque qui entrelace trois récits respectifs intimes sur l’expérience vaginale.

3 vagins qui crient

Avec Trois vagins qui crient, Alexia Roc propose un film en 3 actes qui relate les mésaventures que peuvent vivre les femmes en lien avec cette zone précise de leur corps.

Attention messieurs, si vous n’êtes pas trop familier avec le fonctionnement du corps féminin, vous pourriez vivre un certain traumatisme. Mais peut-être que ce ne serait pas une si mauvaise chose. 

Après l’excellent Bergen, Norvège, film plus expérimental et hors-norme, la réalisatrice revient avec, cette fois-ci, un film un peu plus classique. Classique dans sa forme, mais pas vraiment dans son thème, puisque de traiter d’enjeux vaginaux est loin d’être une norme en cinéma. Cette zone plutôt tabou est généralement utilisée seulement pour montrer le côté désir de la femme (ou de l’homme), ou ses peines dans des comédies plutôt vulgaires. 

Ici, tout en gardant un ton léger et quelque peu comique, on nous propose 3 images très différentes, que l’on parle du stress de la première fois, aux crampes menstruelles ou encore aux infections. 

De façon plutôt intelligente, Alexia Roc inclut les hommes (ou garçons) dans ses histoires. Par moments, ils sont très compréhensifs, par moment complètement dans le champ gauche en ce qui à trait aux réalités que vivent les filles. Mais jamais la réalisatrice ne tape sur la tête des hommes. Elle montre la réalité, en y ajoutant un peu d’humour, et c’est franchement gagnant.

Extras (Marc-Antoine Lemire) – Québec | 15 minutes

Isabelle, une actrice en creux de carrière, rencontre son agente, qui a un rôle à lui proposer dans un nouveau projet. Ses attentes seront-elles comblées?

Extra - Travelling
Gracieuseté de Travelling distribution

Avec Extras, Marc-Antoine Lemire rend hommage à tous ceux qui ont eu l’honneur (et la honte, c’est selon) de se retrouver à jouer un troisième rôle muet. 

Vous êtes-vous déjà demandé à quel point les acteurs qui ont un rôle muet, qui ne font que passer derrière l’action principale ou qui habitent le flou de fond d’écran, étaient importants. Ici, non seulement ils sont importants, mais à mesure que l’intrigue avance, plus on en vient à se concentrer sur ces personnages sans textes et à en oublier les deux actrices principales. 

Un peu comme le faisait Buster Keaton, ce qui se passe à l’arrière-plan devient la source de la comédie. Que l’on pense à un simple clown qui transporte des ballons, ou à un gars qui sniffe une ligne de coke sur le comptoir du restaurant, chaque séquence qui se déroule derrière la scène principale finit par être hilarante.

Clairement une comédie comme on n’en voit peu, et une ode à tous ceux qui ont déjà joué un rôle muet.

Clémence (Myriam Ben Saïd) – Québec | 17 minutes

À travers les souvenirs et les confidences, on plonge dans l’univers complexe qu’est le deuil d’une personne aimée disparue dans la violence.

Clemence

Avec Clémence, Myriam Ben Saïd offre un film de famille larmoyant sur la peine qu’elle et ses amis ressentent après la mort de leur amie.

Bien que la peine de ce groupe de personne soit valable et qu’on puisse comprendre ce qu’ils ressentent, je ne vois pas en quoi cette histoire mérite qu’on en fasse un film. On comprend que la jeune femme est morte dans une circonstance violente, mais c’est le cas de nombreuses personnes. Ainsi, si on décide de faire un film sur ce décès, il aurait été beaucoup plus pertinent de le relier à quelque chose de plus grand. 

Plutôt que de simplement en faire un film de famille sans intérêt pour le public, la réalisatrice aurait pu utiliser cette histoire pour interpeller ledit public au sujet de la violence faite aux femmes ou à toute autre chose en lien avec la violence qui cause la mort de personnes innocentes. 

Mais, au final, on se retrouve avec un documentaire qui ne documente sur rien d’autre qu’une personne décédée qui avait des amis et une famille, comme presque n’importe quelle autre personne décédée.

Impression(s)

En surface (Arash Akhgari) – Québec | 4 minutes

Une immersion dans le monde superficiel et fragmenté des nouvelles, du divertissement et de la publicité, où l’on peut facilement se laisser intoxiquer par l’attrait dangereux des médias de masse.

En surface - Avec la permission de l’Office national du film du Canada

Avec En surface, Arash Akhgari montre l’étourdissement que l’on peut ressentir à cause de ce flot incessant d’informations qui entre dans notre tête par le monde du numérique. 

Pour démontrer cela, le réalisateur crée un tourbillon d’images en animations par moments ressemblant à de la peinture, à d’autres moments ressemblant à un collage. L’effet est assez frappant, puisque le film crée effectivement un sentiment de saturation. 

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