En ce jour 2 de Plein(s) Écran(s), le festival offre un petit quelque chose de spécial. Bien que ce ne soient pas tous des films de l’année, certains valent vraiment le détour.
Qu’est-ce que c’est que La projection qui fesse!?
Le festival fait un pied de nez à la censure de Meta en présentant une sélection de courts métrages trop chauds pour Facebook! On pourra découvrir le popotin de certains de nos acteurs préférés avec cette projection de films parfois ludiques, parfois lubriques, en compagnie d’invités mystères.
Voici les 4 films au programme, dont 3 vraiment bons! Notez que cette présentation n’est pas en ligne.
Angie, une culturiste bigorexique, apprend qu’elle devra rompre avec ses habitudes de vie après avoir découvert une excroissance inhabituelle dans son dos.
Avec Angie, Anthony Coveney offre un film qui n’a d’intérêt que le fait de mettre en scène un personnage féminin atypique.
Tout d’abord, il y a l’image qui nuit au film. Les scènes de jours donnent l’impression d’avoir été filmées avec la caméra de mononc’ chose, alors que les scènes qui se veulent un peu plus stylées dans les tons orangés sont tellement sombres qu’on peine à comprendre ce qui se passe.
Au niveau de l’histoire, on reste avec l’impression que le scénariste a tout misé sur le personnage atypique et qu’il a oublié que l’histoire a tout de même de l’importance pour créer une œuvre qui fait du sens.
Alors que le sujet du film devrait être cette bosse qui apparaît dans le haut du dos du personnage, elle semble ne pas servir le récit. Est-ce un film qui n’a que pour but de donner de la visibilité à d’autres types de personnages? Si c’est le cas, il faudrait grandement repenser ce que signifie « montrer la diversité à l’écran ».
Un regard doux-amer sur la résilience de deux trentenaires devant l’un des grands défis de la vie, fonder une famille.
Le court métrage d’Éric K. Boulianne, qui revient après une décennie d’absence, est sans aucun doute l’une des œuvres les plus captivantes du Québec sur les couples cherchant à concevoir un enfant.
Alliant humour et drame, le réalisateur permet au public de vivre l’intense parcours émotionnel que représente la procréation naturelle pour certains couples. On a souvent l’impression que faire un bébé est une démarche simple. Pénis et vagin égalent bébé, n’est-ce pas? Ce n’est pas toujours aussi facile, car cela ne se produit pas mécaniquement. Ça peut parfois se transformer en une corvée planifiée, où le couple doit s’engager dans des rapports sexuels à des moments précis pour maximiser leurs chances. Cette pression auto-imposée complique considérablement leur quotidien.
Le réalisateur ne recule pas devant la vérité en dépeignant sans fard la réalité d’un couple de longue durée cherchant à avoir un enfant. Il n’y a pas de tabous, pas de corps camouflés de manière artificielle, et la nudité n’est pas exploitée pour ajouter une touche de sensualité au film.
Cette œuvre est un véritable trésor sur la vie de couple. Les performances des acteurs sont remarquables. La mise en scène est à la fois sobre et percutante, tandis que les dialogues sont de grande qualité. Il était temps qu’il bénéficie d’un plus grand auditoire.
Alors qu’iels assistent au Gender Reveal du futur bébé de son patron, Rhys et ses deux partenaires voient leur capacité à s’en sortir indemne s’effondrer.
Avec Gender reveal, Mo Matton offre un film qui déménage, qui se situe quelque part entre comédie, drame, et film trash.
Iel s’attaque à une des choses les plus insignifiantes et les plus populaires chez les Anglos, le party où on révèle le sexe du bébé à venir. Et iel ne démolit la patente qu’à moitié. On nous présente une cérémonie aussi insignifiante que possible lors de laquelle rien ne se passe réellement bien. C’est une belle façon de s’attaquer à la surconsommation qui entoure la naissance des bébés.
Le côté humour trash offre de merveilleuses choses comme des cupcakes bleus et roses sur lesquels il y a… des pénis et des vulves en crémage. Iel montre aussi le genre de commentaires insignifiant qu’on peut avoir lorsqu’on rencontre une personne trans. Vous savez, le genre de phrase comme « tu es mon premier iel que je rencontre, j’ai tellement de questions pour toi ».
Dans ce film, on ne mise pas sur une image parfaite, ou sur des personnages profonds. On mise simplement sur le texte et les situations, avec un petit côté trash. Le résultat est un film marquant qui ne laissera personne indifférent; pour le meilleur et pour le pire.
Au creux de la forêt, l’intimité d’un jeune couple de vingtenaires devient le théâtre d’une déstabilisante rencontre entre la sensualité et l’horreur.
Avec Nu, Olivier Labonté Lemoyne nous transporte dans un univers cinématographique aussi envoûtant qu’inquiétant, une véritable rareté dans le paysage cinématographique québécois. Grâce à une mise en scène audacieuse et à des interprétations saisissantes, le réalisateur nous entraîne aux confins d’un onirisme troublant où les frontières de la réalité s’effritent.
Ce court métrage évoque indéniablement l’univers onirique et dérangeant de David Lynch, notamment par son exploration des profondeurs de l’inconscient et son utilisation de symboles ambigus.
La photographie, à la fois chaude et glaciale, crée une atmosphère ambivalente qui nous tient en haleine du début à la fin. Les plans serrés sur les visages des personnages, associés à une bande-son dissonante, accentuent le sentiment de malaise et d’oppression. Le réalisateur joue avec les ombres et les lumières pour créer une ambiance énigmatique qui nous plonge au cœur des angoisses du personnage masculin.
En somme, Nu propose un récit énigmatique et une esthétique soignée. Olivier Labonté Lemoyne signe un film qui ne laissera personne indifférent.
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