L’année 2024 touche à sa fin et c’est le moment de faire mon bilan cinéma.
Entre la lassitude provoquée en début d’année par les grands blockbusters américains, mon envie de découvertes cinématographiques, la joie d’assister à la fois au succès d’un cinéma dit « d’auteurs » et aux échecs des gros projets commerciaux sans intérêt… cette année a été particulièrement tumultueuse en termes de films.
Faire un classement parmi tous les films visionnés cette année s’est révélé assez compliqué. Heureusement pour moi, mon Top 5 était pas mal décidé.
Il me reste encore des films intéressants à voir, comme Flow, La plus précieuse des marchandises, A Complete Unknown ou encore Nosferatu. Mais pour le moment, voici mon Top 5 des films de 2024.
Dans les années 1980, le seul endroit de Hong Kong où la loi britannique ne s’appliquait pas était la redoutable Citadelle de Kowloon, une enclave livrée aux gangs et aux trafics en tous genres. Fuyant le puissant chef des Triades Mr. Big, le migrant clandestin Chan Lok-kwun se réfugie à Kowloon où il est mis sous la protection de Cyclone, chef de la Citadelle.
J’ai fait la couverture du Festival Fantasia cette année. Même si je n’ai vu que dix films parmi la centaine de longs-métrages qui composaient la programmation, j’ai pu quand même voir une poignée de films intéressants. Twilight of the Warriors : Walled In est l’un d’entre eux et m’a tellement marqué qu’il a le droit à une place dans mon top de l’année.
Réalisé par le cinéaste Soi Cheang, dont j’ai découvert le travail avec son sombre et intense Limbo en 2021, Twilight of the Warriors : Walled In nous offre des scènes d’action poussant à tous les excès. Si certaines d’entre elles peuvent être exagérées et irréalistes, on a tout de même le droit à un film généreux et fun, plus divertissant que la grande majorité des blockbusters américains d’aujourd’hui. Il arrive à redonner un second souffle au cinéma d’action et d’arts martiaux hongkongais moderne. De plus, le fait de mélanger des figures du passé comme Sammo Hung, Louis Koo et Aaron Kwok avec les jeunes héros du film amène un message intéressant sur le passage de flambeau entre générations.
Soi Cheang nous prouve ici que le cinéma hongkongais possède encore de l’énergie et qu’il suffit de l’exprimer de la bonne façon.
Une équipe de journalistes parcourt les États-Unis en proie à une guerre civile sans précédent. Ces derniers ne sont alors armés que de leur matériel. L’armée américaine, de son côté, est chargée de tirer à vue sur les reporters.
Production la plus chère d’A24 à ce jour, Civil War avait de quoi éveiller notre curiosité à son annonce. Cette histoire de guerre civile moderne au sein des États-Unis, réalisée par le réalisateur d’Ex Machina et Annihilation, semblait être le gros brûlot politique de l’année, surtout à l’approche des élections de 2024. Mais finalement, le film nous offre autre chose, ce qui n’est pas sans mal. En effet, le film ne s’intéresse pas tant à la métaphore de la situation politique américaine. Le message engagé reste présent, mais il a l’intelligence de demeurer subtil.
Alex Garland nous propose ici une retranscription d’un conflit armé, où les combats sont violents et confus, où la cruauté et la mort peut arriver sans prévenir. Le paysage si familier des États-Unis est ici totalement ébranlé, où les restants de conflits nous terrifient plus si on imagine ce qui peut s’être passé. Ce film de guerre s’intéresse plus aux moments de silence, ce qui n’empêche pas au réalisateur d’offrir dans son climax l’une des meilleures batailles du cinéma américain actuel. En plus, le film met à l’honneur mon métier de journaliste.
En somme, Alex Garland nous offre une grande réussite. C’est dommage qu’il prenne sa retraite derrière la caméra après la sortie de son prochain film de guerre, Warfare, car il a placé la barre très haute avec ce film.
Anora, jeune travailleuse du sexe à Brooklyn, se transforme en Cendrillon des temps modernes lorsqu’elle rencontre le fils d’un oligarque russe. Sans réfléchir, elle épouse avec enthousiasme son prince charmant, mais lorsque la nouvelle parvient en Russie, le conte de fées est vite menacé. Les parents du jeune homme partent pour New York avec la ferme intention de faire annuler le mariage.
Pour les cinéphiles, le terme Palme d’or est très alléchant. Quand un film remporte ce qui est considéré comme le prix le plus prestigieux de l’industrie du cinéma (outre les Oscars), on peut s’attendre à une œuvre qui va nous marquer. Cependant, il est arrivé à plusieurs reprises que des films jugés plus tard comme simplement corrects aient remporté ce prix. Obtenir la Palme n’est donc pas nécessairement un gage de qualité. C’est ce que certains voyaient en Anora, la Palme de cette année. Mais pour moi, ce n’est heureusement pas le cas.
J’avoue ne pas avoir vu beaucoup de films de son réalisateur Sean Baker. Son seul long-métrage que j’ai regardé, Red Rocket, ne m’a pas vraiment convaincu (il me reste quand même à regarder The Florida Project que plusieurs proches m’ont vivement conseillé). Mais Anora m’a immédiatement charmé. Je ne me suis jamais ennuyé pendant les 2h20 du film, surtout lors de la deuxième moitié qui est à la fois intense et drôle. Il m’a rappelé Uncut Gems des Frères Safdie, mais dans un ton plus joyeux. Le tout étant magnifié par la sublime réalisation, la performance des acteurs (surtout Mikey Madison qui a la lourde tâche de porter le film sur ses épaules avec son personnage éponyme) et la fin mélancolique.
Pour moi, Sean Baker a totalement mérité sa Palme d’or et cela fait plaisir de voir un cinéaste enthousiaste comme lui recevoir les grands honneurs à travers le monde.
Surqualifiée et surexploitée, Rita use de ses talents d’avocate au sein d’un gros cabinet plus enclin à blanchir des criminels qu’à servir la justice. Mais une porte de sortie inespérée s’ouvre à elle : aider le chef de cartel Manitas à se retirer des affaires et réaliser le plan qu’il peaufine en secret depuis des années, devenir enfin la femme qu’il a toujours rêvé d’être.
Ayant suivi de près le Festival de Cannes de cette année, les avis élogieux d’Emilia Perez m’ont tout de suite intrigué. Le combo entre les avis positifs, le double prix d’interprétation féminine et du Jury, Jacques Audiard dont j’aime beaucoup le travail et la comédie musicale sur fond de cartels de la drogue suscite en moi une belle excitation. J’attendais très vivement la sortie du film au Québec, que j’ai pu finalement voir lors du FNC. Finalement, Emilia Perez n’est pas arrivé à la hauteur de mes attentes, il les a largement dépassées.
Le fan de comédies musicales que je suis à d’abord été séduit par les magnifiques scènes de chansons. Elles sont non seulement excellentes en termes de musicalité, permettant aux personnages d’exprimer leurs émotions intérieures, mais elles sont aussi incroyablement mises en scène. La scène du gala pour moi est un exemple à suivre, comportant un message fort, une caméra absolument folle, Zoe Saldaña qui n’a jamais été aussi talentueuse et une chanson qui reste dans la tête.De plus,l’histoire du film contient des propos d’une grande force. Le film met non seulement en avant de vrais sentiments liés à la transidentité, mais il nous fait aussi questionner l’effet de nos actions passées et le sentiment de rédemption.
Donc oui, Emilia Perez mérite bien sa réputation de film de l’année que beaucoup lui donnent.
Dans The Substance, vous pouvez générer une autre version de vous-même, plus jeune, plus belle, plus parfaite. Il suffit de partager le temps : une semaine pour l’une, une semaine pour l’autre. Un équilibre parfait de sept jours. Facile, n’est-ce pas ? Tant que vous respectez les instructions, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ?
Rien ne m’attendait à The Substance. J’ai découvert l’existence de ce film lorsqu’il a été annoncé en sélection officielle du Festival de Cannes 2024. J’avais déjà entendu parler de sa réalisatrice Coralie Fargeat et de son premier film, Revenge, sans m’y intéresser plus que ça. Mais le film a réellement piqué ma curiosité à travers les avis positifs qu’il a reçus. Je me rappelle d’une vidéo de SensCritique qui montrait le réalisateur Abel Ferrara avoir adoré ce film. Tout cela, additionné à son Prix du scénario, a fait du film l’une de mes plus grosses attentes de l’année, pour enfin devenir mon Top 1 2024.
The Substance provoque un véritable choc cinématographique. Il présentet un concept unique, permettant à Coralie Fargeat de franchir tous les extrêmes, à la fois dans sa mise en scène, dans ses éléments de body horror ou par son message sur le culte de la célébrité et de la beauté. En plus, le duo d’actrices Demi Moore/Margaret Qualley crève l’écran, en particulier Demi Moore dans un rôle qui n’est pas évident et qui devient ici le nouveau grand rôle de sa vie. Mention spéciale à Dennis Quaid, parfait en ignoble simili-Harvey Weinstein. Le clou du spectacle est une fin à la fois terrifiante et hilarante, qui restera longtemps gravée dans la mémoire.
Coralie Fargeat offre non seulement ma grande surprise de 2024, mais aussi mon film préféré de l’année.
Wicked
Les bandes-annonces ne me donnaient pas du tout envie. Heureusement, le résultat final est 100 fois mieux.
The Roundup : Punishment
Une des meilleures sagas de films d’action, qui nous sort tout droit de Corée du Sud, dont le quatrième volet est à la hauteur. Vive Don Lee!
Le robot sauvage
Dreamworks a réussi à faire mieux que Pixar cette année (à mon humble opinion). Le Robot Sauvage est un film magnifique et touchant pour tout le monde.
Juror #2
Clint Eastwood termine sa carrière de réalisateur avec une œuvre forte sur le sens de la justice.
Dune Part 2
Denis Villeneuve s’impose directement comme nouveau grand réalisateur d’Hollywood avec cette grande fresque de science-fiction.
Révision linguistique par Maeva Kleit.
© 2023 Le petit septième