« Why shouldn’t Zuckerberg be able to fix this? »
[Pourquoi Zuckerberg ne serait pas capable de fixer ça?]
Lorsque Thelma Post, 93 ans, se fait tromper par un arnaqueur téléphonique se faisant passer pour son petit-fils, elle se lance dans une quête périlleuse à travers la ville pour récupérer ce qui lui a été pris.
Thelma est un véritable petit trésor cinématographique qui se distingue par sa délicatesse et son originalité. Ce premier film de Josh Margolin nous conte l’histoire émouvante de Thelma Post (incarnée avec brio par June Squibb), une femme de 93 ans qui se lance dans une aventure audacieuse pour retrouver les escrocs qui l’ont dépouillée de 10 000 dollars. Alliant parfaitement comédie et drame, le film capte les défis du vieillissement tout en restant profondément humain et sincère.
Dès les premières minutes, où Thelma lutte avec son ordinateur sous le regard patient, mais désabusé de son petit-fils Daniel (Fred Hechinger), le spectateur est plongé dans son univers. Cette scène initiale établit le ton du film, mêlant humour et mélancolie, et nous introduit dans une dynamique familiale complexe. Josh Margolin excelle à montrer les difficultés quotidiennes des personnes âgées sans tomber dans la moquerie, offrant une perspective rafraîchissante et respectueuse.
La quête de Thelma pour récupérer son argent devient rapidement une métaphore de son désir de prouver sa valeur et de maintenir son autonomie. Chaque obstacle surmonté, qu’il s’agisse du mépris de la société ou des limitations physiques de son âge, est un triomphe silencieux, mais puissant. Josh Margolin jongle habilement entre les scènes d’action inspirées de Mission Impossible et les moments plus introspectifs, créant une dynamique captivante.
Le film est parsemé de scènes poignantes et humoristiques, notamment lorsque Ben et Thelma utilisent leurs aides auditives comme des oreillettes de film d’espionnage. Ces moments ingénieux mettent en lumière non seulement la créativité des personnages, mais aussi leur détermination à surmonter les obstacles.
Le film aborde des thèmes profonds tels que le deuil, la solitude et le besoin de reconnaissance. Thelma, bien que vulnérable, refuse de se laisser définir par son âge. Sa détermination à retrouver les escrocs est motivée par un désir de prouver à sa famille et à elle-même qu’elle possède encore le contrôle sur sa vie. Cette quête de justice devient un symbole de résistance contre les stéréotypes liés à l’âge, rappelant que la dignité et le respect doivent être accordés à toutes les étapes de la vie.
La performance magistrale de June Squibb en tant que Thelma insuffle une profondeur et une humanité authentique à l’écran, rendant chaque instant encore plus poignant et mémorable. Son interprétation saisissante nous entraîne dans un tourbillon d’émotions, touchant le spectateur par sa sincérité désarmante.
Le film bénéficie également des performances solides de ses acteurs secondaires. Richard Roundtree, dans le rôle de Ben, apporte une profondeur émotionnelle à l’histoire. Son personnage, un ami de longue date de Thelma, ajoute une dimension supplémentaire à l’exploration du vieillissement et de la solitude. Leur relation, empreinte de respect et de camaraderie, est l’une des forces émotionnelles du film.
Malgré ces réussites, certains personnages comme Gail (Parker Posey) et Alan (Clark Gregg), la fille et le gendre de Thelma, sont quelque peu sous-exploités. Leurs arcs narratifs, bien que prometteurs, auraient mérité un développement plus approfondi pour enrichir davantage l’intrigue principale.
Malgré quelques imperfections, Thelma parvient à captiver et émouvoir profondément son public. Josh Margolin nous rappelle, avec une douce insistance, que la vieillesse n’est pas une fin en soi, mais un nouveau chapitre de la vie, riche en expériences et en aventures. Chaque personne, quel que soit son âge, mérite d’être entendue et respectée.
C’est un film à ne pas manquer pour ceux qui souhaitent explorer les thèmes de la résilience, de l’autonomie et du vieillissement avec une touche de légèreté et de profondeur. Ce film réchauffe le cœur, fait sourire et réfléchir, et mérite indéniablement d’être visionné. Il propose une perspective nouvelle et rafraîchissante sur le vieillissement, incitant à une réflexion profonde sur la manière dont la société perçoit et traite ses aînés.
Ne manquez pas cette belle surprise cinématographique en salle ce vendredi au Québec. Ce film est plus qu’une simple comédie ou un drame; c’est une déclaration d’amour à la vie, à l’aventure et à l’esprit indomptable qui réside en chacun de nous, peu importe notre âge.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième