« Vous savez c’est où, l’Ile Maurice? »
Indrazaal part à la quête de l’océan. Un conte et un atelier de création pour les petits offerts par l’écrivain·e et éducateur·ice Kama La Mackerel.
Une sortie en deux temps.
Indrazaal vit au sommet d’une montagne, sur une île. Un matin, suite à un rêve enchanteur, l’enfant décide de partir à la rencontre de l’océan. Mais comment descendre la montagne et traverser l’île alors qu’iel ne connaît pas la route? À travers ses rencontres avec la faune et la flore, Indrazaal nous emmène à la découverte de la beauté écologique de l’île. Avec douceur et poésie, nous y découvrons la force, la magie et la résilience qui la constituent.
Ce conte était une belle occasion pour les enfants de découvrir les spécificités de l’Ile Maurice. Kama utilise son conte pour présenter la faune et la flore spécifiques de l’Ile. On peut y découvrir, entre autres, le petit préféré de mes garçons, le renard volant. Il ressemble à un genre d’hybride entre le renard roux et la chauve-souris.
L’histoire semblait capter l’attention des plus petits, mais ce sont plutôt les informations sur l’Ile qui ont captivé mon plus vieux. J’ai remarqué que les 4-5 ans aimaient l’histoire, alors que les 2 plus vieux trouvaient les informations plus intéressantes. Le vide arrivait plutôt pour les 6-7 ans, qui ne trouvaient pas vraiment leur place là-dedans. Mais comme l’activité était plutôt pour les 4-5 ans, j’imagine que ce n’est pas un réel problème.
C’était d’ailleurs la première fois que j’assistais à une lecture/animation narrée au « iel ». J’y reviendrai plus loin.
Après la lecture de son conte, Indrazaal et la quête de l’océan, Kama La Mackerel proposait un atelier de création en arts visuels aux enfants. À travers le dessin, la peinture et le collage, les jeunes participants pouvaient explorer les liens entre leurs ressentis et l’océan, l’insularité, les territoires ainsi que les écologies locales. Un espace propice à l’expression créative, à la réflexion personnelle et au partage d’idées.
Pour cette activité, les enfants étaient invités à créer une ile. C’est plaisant de voir les enfants utiliser leur imagination après une animation et une lecture. Ça permet d’observer l’influence qu’a eue le conte sur eux. Ça a aussi permis de voir que ce fameux renard volant a capté l’attention et l’imaginaire de ces petites créatures humaines.
De notre côté, ce fut plus du dessin et de la peinture qui fut au cœur de la création. Mais d’autres ont utilisé de la mousse qui ressemblait à du « buissonnage ». Au final, ce sont une dizaine d’îles différentes tant en style qu’en grosseur qui ont été créées.
D’ailleurs, je tiens à reconnaître la gentillesse des gens de la Librairie Maison des feuilles. Une équipe à l’écoute et disponible.
Je disais, donc, un peu plus haut, que c’était la première fois que j’assistais à une narration au « iel ». Bien que je supporte l’écriture plus inclusive, je constate de plus en plus ses limites au niveau oral.
Je disais, dans ma critique de la soirée Siapo viliata o le atumotu et d’autres récits incarnés du vivant que l’utilisation de « l’écriture non-genrée et super inclusive, c’est lourd, mais nécessaire. Je l’accepte avec tous ces foutus petits points noirs qui rendent la lecture difficile. Mais au parler, c’est carrément pénible. Utiliser le pronom du choix de la personne, c’est parfait. Mais lorsqu’on en vient à mettre chaque adjectif au masculin et au féminin dans chaque phrase, on s’y perd ».
Cette fois-ci, ce n’était pas tant la discussion qui était inclusive que le conte en soi. Au-delà du fait que ça sonne un peu bizarre d’entendre « iel » puisque c’est encore peu utilisé dans mon entourage et dans les événements auxquels j’assiste, il y a ici aussi une certaine lourdeur qui s’en dégage.
J’entends souvent des critiques comme quoi le français n’est pas inclusif. Mais plutôt que d’inventer un terme hybride, pourquoi n’avons pas plutôt choisi d’utiliser le pauvre « on » qui est neutre? Mais ce n’est pas tant le pronom qui me dérange. À la limite, on s’en fout un peu. C’est encore une fois les adjectifs qui deviennent mélangés et durs à suivre. À l’écrit, utiliser « joli.e.s » ça passe bien. On peut trouver que ça alourdit le texte, mais fondamentalement, ça passe bien. Mais quand on essaie d’apprécier une histoire et qu’on accroche sur les adjectifs (qui sont nombreux en français) parce qu’ils doivent être prononcés tant au masculin qu’au féminin, on finit par décrocher un peu.
Et là, je ne dis pas qu’il ne faut pas utiliser le parlé inclusif. Mais peut-être qu’il faudrait réfléchir à la bonne façon de le faire. Je lance l’idée…
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