« We’re here because… the Post Office told every single one of us that sat here today, told us over and over : you’re the only one. And that was wrong. That was a lie, actually, because… Well, look at us. Here we all are.  And from this moment forwards, none of us will be the only one ever again. »
[Nous sommes ici parce que… le Service de Poste a dit à chacun d’entre nous qui est assis ici aujourd’hui, nous a dit encore et encore : vous êtes la seule personne. Et c’était faux. C’était un mensonge, parce que… Regardez-nous. Nous sommes tous ici. Et à partir de maintenant, aucun d’entre nous ne sera plus jamais la seule personne.]

La minisérie de quatre épisodes dépeint le scandale du service de poste britannique, qui a duré presque 20 ans, soit de l’an 2000 à 2015. Elle raconte comment le nouveau service numérique, Horizon, mis en place par la poste dans le but de faciliter les transactions de ses sub-postmasters*, a fini par se retourner contre ces derniers. En effet, en plus d’être extrêmement coûteux à mettre en place, ce nouveau système s’est avéré hautement défaillant. Lorsque venait le temps de comptabiliser leur journée, le système Horizon indiquait des débalancements excessifs, souvent dans les milliers de dollars.

Étant contractuellement responsables des écarts d’argent, positifs ou négatifs, les sous-maîtres postiers se sont retrouvés à devoir rembourser des montants de plusieurs milliers de dollars pour pouvoir fermer leur caisse. Malgré les nombreux appels sur la file support mise à leur disposition, l’aide fournie se révélait inutile. C’est le début des déboires financiers pour des milliers d’entre eux, qui ne savent que faire pour se défendre contre le service de Poste de leur pays. 

C’est aussi le début du combat d’Alan Bates, figure principale de ce scandale, afin que la vérité sorte au grand jour, que justice soit rendue et qu’une compensation soit donnée à toutes ces personnes victimes d’un des pires scandales d’Angleterre.

*sub-postmasters : sous-maîtres de la poste, des agents approuvés par le service postal qui gèrent les bureaux de poste à partir de leur entreprise, comme des dépanneurs, des boulangeries, papeteries, etc.

Le mépris de l’institution

La minisérie relate les moments marquants du scandale, qui s’étend sur presque 2 décennies. Elle raconte comment une institution peut garder secret un système défaillant et comment la préservation de l’image d’une institution prime sur la vie de ses employés. De plus, chacun se fait dire qu’il est le seul à expérimenter ce genre d’erreurs observées chaque jour. 

Certains doivent vider leurs épargnes ou hypothéquer leur maison. D’autres demandent de l’aide pour résoudre cette problématique et se font auditer. Devant les écarts monétaires, ils se font ensuite accuser de fraude et sont sujet à des poursuites. Certains essaient de se défendre, mais ne font pas le poids contre les avocats payés par le service de poste. D’autres tentent une négociation de peine, en plaidant coupable à une moindre charge. Beaucoup vont même en prison. Tout cela, pour de l’argent qu’ils n’ont jamais pris, parce qu’un système électronique défectueux a déclaré des écarts inexistants. 

Et le service de poste savait que le système Horizon était défectueux. 

L’obstination d’un homme

Alan Bates (joué par Toby Jones) met alors en place un groupe pour poursuivre le service de poste. Ce groupe est la lueur d’espoir de plusieurs sous-maîtres postiers, dont les rangs grandiront au travers des années. Une communauté d’entraide se développe entre eux et durant leur combat, ils reçoivent également de l’aide de gens touchés par leur cause, tels que des ministres, des avocats, etc.

Les acteurs sont la principale force de cette série. Chacun se donne à fond et tente de rendre justice à ceux qui ont été victimes de ce scandale. On sent le passage du temps, en observant l’évolution du téléphone d’Alan Bates, qui reste toujours disponible pour répondre à un de ses membres, à des avocats ou même à la directrice du bureau de la Poste Paula Vennells (jouée par Lia Williams). On ne peut qu’être exaspéré par les lenteurs du système juridique, qui ne semble pas être mis en place pour protéger ses citoyens.

Cependant, il est impressionnant de voir la détermination et la persévérance qui a animé Alan Bates tout au long de cette bataille. Malgré les embûches et la mauvaise foi qu’a démontré le service de la Poste, il a gardé la tête froide et est resté égal à lui-même. Un roc auquel plusieurs personnes ont pu s’accrocher, durant cette épopée. 

Bande-annonce  

Révision linguistique par Maeva Kleit.