Before I change my mind - Une

Before I change my mind — Attachant, simple et subtil

NDA: Puisque Robin s’identifie comme étant non binaire, nous utiliserons le pronom iel pour faciliter la compréhension du texte.

« — Back home, I used to be a clarinet player for a year.
  — Mm-Hmm… And you can be whatever you want to be, in life. Here, we only have saxophones. »
[— Avant, j’ai été un joueur de clarinette pendant un an.
— Mm-Hmm… Et tu peux être tout ce que tu veux être, dans la vie. Ici, on a juste des saxophones.]

Before I change my mind - affiche

Nous sommes en 1987. Au cœur de ce film se trouve Robin (Vaughan Murrae), un adolescent américain non-binaire, qui vient d’emménager avec son père (Matthew Rankin) dans une petite ville d’Alberta. Devant apprendre à naviguer dans ce nouvel environnement, Robin développera une amitié avec Carter (Dominic Lippa), un camarade de classe impulsif et trouble-fête, tout en tentant de comprendre ses sentiments envers ce dernier. Et également comprendre qui iel est.

Le paradoxe des années 80

Trevor Anderson met l’histoire en scène durant les années 80. Le choix de cette décennie n’est pas anodin, car il reflète une certaine évolution sur la binarité du genre. Même s’ il y a encore une séparation très claire entre les garçons et les filles, comme on peut le voir dès la première scène dans le cours d’éducation physique, où les deux groupes sont chacun de leur côté. Ou encore lorsque la professeure de musique assigne les élèves de sa classe en groupe de deux, pour la sortie scolaire, et qu’un émoi se crée lorsqu’elle jumelle un garçon et une fille ensemble. 

Before I change my mind - Le paradox des années 80
Robin (Vaughan Murrae)

Il y a aussi cette idée de masculinité virile très présente dans l’histoire, que les enfants perpétuent sans vraiment y réfléchir. Dès qu’une chose semble légèrement hors de cette virilité, comme une pièce de théâtre, les garçons s’empressent de le définir comme « gai ». 

Pourtant, c’est également l’époque où la mode et les coutumes étaient extrêmement fluides et en changement au niveau du genre. Les femmes portaient des vestons à épaules carrés et les hommes avaient les cheveux longs, par exemple. Du point de vue social, il y a la hausse du taux de divorce, ce qui amène notre vision de la famille à changer.

À travers les décors, les costumes, les habitudes de l’époque et les images à gros grains lors des flashbacks de Robin, qui rappellent les vieilles caméras de l’époque, Trevor Anderson parvient à nous replonger dans cette époque avec brio. 

La peur du rejet 

Dès que Robin croise le regard de Carter, une attraction s’éveille pour iel, qui ne peut s’empêcher de vouloir en apprendre plus sur Carter, malgré le fait que ce dernier n’hésite pas à le pourchasser et le menacer. Durant une sortie scolaire où Robin et Carter seront jumelés ensemble, les deux apprendront à se connaître davantage, au point de former une amitié improbable. 

Before I change my mind - La peur du rejet

Les deux finiront par déteindre l’un sur l’autre. Si Carter semble enclin à suivre Robin dans la participation d’une pièce de théâtre amateur, Robin se verra commettre des actes avec lesquels iel n’est pas toujours à l’aise, pour impressionner son ami. 

Par moment, l’amitié et l’attirance se frôlent entre les deux ce qui semble troubler et réjouir Robin, qui ne sait pas sur quel pied danser. Cependant, la venue d’Izzy (Lacey Oake) dans leur groupe d’amis viendra brouiller les cartes, car Carter s’éprend de celle-ci, au grand désarroi de Robin.

Before I change my mind - Fin
Jenn (Milana Bochinska) et Nathalie (Kaithlyn Haugen)

Trevor Anderson capture très bien les angoisses des adolescents, qui cherchent tous à trouver leur place et à maintenir leur image. La moindre insulte ou parole blessante devient un affront. Si certains dialogues ne sont pas aussi naturels ou fluides, la plupart sonnent juste et on entre facilement dans cette tranche de vie. Le charisme des deux jeunes acteurs principaux, Vaughan Murrae et Dominic Lippa, aident pour beaucoup et leur complicité est crédible.

Mon seul petit bémol est la fin précipitée. On a l’impression qu’il manque une scène ou deux, car certaines scènes s’enchaînent étrangement. Et comme le film dure moins d’1h30, le réalisateur aurait pu se permettre de prendre davantage son temps pour faire respirer sa fin.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Before I change my mind
Durée
89 minutes
Année
2022
Pays
Canada
Réalisateur
Trevor Anderson
Scénario
Trevor Anderson et Fish Griwkowsky
Note
7 /10

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Fiche technique

Titre original
Before I change my mind
Durée
89 minutes
Année
2022
Pays
Canada
Réalisateur
Trevor Anderson
Scénario
Trevor Anderson et Fish Griwkowsky
Note
7 /10

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