Rétrospective Kino 25 ans - Une

Rétrospective KINO — Le long métrage de la vie est composé d’une multitude de courts métrages rapiécés

Comme au début des années 2000

Afin de célébrer le 25e anniversaire du très célèbre mouvement Kino, la cinémathèque offrait une soirée rétrospective (décidément, c’est le thème en ce moment) le 15 février dernier. Cette célébration bien plus qu’un visionnement ordinaire était présentée par Rémi Fréchette, l’auteur de la programmation à laquelle j’ai eu l’honneur d’assister. Avant tout, laissez-moi vous raconter ma soirée ou plutôt mon avant-soirée; un de ses nombreux courts métrages qui composent notre récit à tous.

La soirée s’annonçait fort bien. Mon billet avait été réservé par le média pour lequel je travaille (et que je salue 😉) et j’allais apporter mon superbe appareil Canon EOS Rebel T5 (hey! On a les jouets qu’on a) pour prendre des clichés comme un vrai professionnel. J’arrivai à la cinémathèque tout heureux de ne pas avoir oublié mon fidèle calepin, mon stylo, ma tuque rose Kirby et mon foulard de Superman (au royaume du bonhomme Hiver). Toutefois, à quelques mètres à peine de la porte je me rendis compte d’un oubli monumental; j’avais laissé les batteries de ma caméra sur mon chargeur (comme on dit dans bien des domaines la première fois est rarement la meilleure). J’entrai tout de même me disant que ça ne pouvait pas être si pire.

Rétrospective Kino 25 ans - Comme au début des années 2000

J’étais accompagné d’un bon ami à moi qui par chance me légua son cellulaire pour la soirée, faute d’en avoir un moi-même 😅, mais le tout était loin d’être joué. Un classique dans le milieu journalistique c’est d’arriver quelque part certain d’être sur la liste pour ensuite se rendre compte à la porte que ça n’était pas le cas! Je n’en veux à personne lorsque je vis ce genre de mésaventure, après tout avec le jeu du téléphone (arabe) qui sait comment se perdent les informations. Heureusement, une dénommée Marie — que l’on salue pour son dévouement — a su me retrouver dans tout ça et j’ai pu entrer en salle armée de tout mon optimisme.

Ma vie en cinémascope

Il restait un dernier petit pépin; je n’avais aucune idée de comment allait se dérouler les prochaines heures. Je ne parle pas de la programmation, ça, j’étais bien au courant (je laisserai la liste des films à la fin de l’article). J’ai eu peur pendant un instant, mais l’alcool allait être permis en salle pour offrir une soirée pas très ordinaire. C’est un homme fort sympathique qui nous l’a dit avant de commencer. 

Rétrospective Kino 25 ans - Ma vie en cinémascope

Cet homme se nomme Rémi Fréchette et il a sû faire sentir le public à l’aise en quelques mots avant de laisser place au spectacle; des mots comme : « Vous êtes libre d’aller et venir comme bon vous semble et vous gracier de quelques breuvages s’il vous en convient » (grosso modo là, il l’a pas dit comme ça. Je résume, c’était vraiment plus éloquent en vrai je vous assure). Un gros événement en perspective qui commença à 18h pour laisser le public se perdre pendant plus de 3h de visionnement de courts métrages tous plus uniques les uns que les autres. 

La soirée alla de bon train et plus elle avançait, plus le public majoritairement composé de réalisateurs et de fans de courts métrages se mirent à transformer l’ambiance de la salle de projection un peu rigide par celle plus amicale et conviviale d’un salon privé. Dans un respect certain, chaque œuvre avait droit à une écoute attentive; à un silence parsemé de réactions sincères de la gente présente dans la salle. C’est aussi avec bonheur que l’on pouvait entendre les commentaires semi-nerveux de ceux qui travaillèrent sur ces œuvres. La joie et l’harmonie étaient au rendez-vous.

Plutôt un bal qu’une bataille royale

Dans la vie on prend des risques, on fait des choix et souvent on les fait sur le tas. Il est difficile d’avoir conscience de l’impact que nos décisions auront sur le monde et dans notre vie au moment où on les prend. Kino c’est l’opportunité pour les créateurs invétérés de contenu cinématographique pour produire des films dans un laps de temps très court et donc de se fier à leur instinct et leurs pulsions créatrices pour en arriver à offrir un produit final qui reste de qualité.

L’heure tourne, le temps presse et le stress commence à monter. Même si les réflexions n’ont cessé d’affluer, il surgit l’impression de ne rien avoir fait. Il faut trouver une solution quelque chose à raconter sinon ça sera loupé. Ces mots me viennent alors que je me remémore quelques échanges verbaux (harmonieux et pacifiques) que j’ai attrapés au vol dans l’obscurité de la salle. Un court métrage se terminait et on entendit la voix du réalisateur qui s’exclama: « On a eu deux jours pour le faire celui-là ». Déjà impressionné par l’efficacité de mes comparses artisans, une autre voix se fit entendre alors que s’entamait le court métrage suivant: « Celui-là, on a eu douze heures ».

Rétrospective Kino 25 ans - U ball et pas une bataille royale

Ce que j’en retiens? Le cinéma n’est pas uniquement l’Art de l’heure et demie passée; un long métrage c’est aussi plein de petits cinq minutes. Les soirées de projections comme je l’ai vécu le 15 février dernier, j’en demande encore. Pourquoi même attendre un évènement? Ne pourrions-nous pas faire de la place dans nos cinémas pour le visionnement d’autres pots pourris (mais très frais) de ce genre? Je vois tellement d’individus qui se gavent d’écoutes de séries Netflix ou qui se font des marathons de films qu’ils n’ont jamais vus. Comme dans les grandes villes où il n’y a de la place que pour les voitures qui veulent couvrir de longue distance (pour finalement ne pas souvent aller bien loin), où sont nos cinéastes à pied et à vélo? Probablement comme les cyclistes de Montréal avant les pistes cyclables; dans les petites rues où on ne les voit jamais ou perdus dans le trafic. Qu’attendons-nous pour partager le chemin de la culture sans en faire une course? J’espère pouvoir assister à une compilation de courts métrages au cinéma dans un futur proche, mais pour le moment je me contenterai de repasser ce moment magique sur la bobine que je garde dans mon cœur. 

Quoi? Le 24 février, il y aura un autre événement!?

Programmation de la soirée

BLOC 1 : Les incontournables

Le commencement | Christian Laurence
L’esprit d’escalier | Catherine Villeminot et Tiphaine Dereyer
Guide du petit terrorisme | PM Fortin
Steve Pouliot | Hugo Matte
Le bonheur | Eza Paventi
Les enfants de l’avenir | Benoit Rodrigue
Sophie | Alex Roy
Honteuse | Julie De Lafrenière
Duo | Jéricho Jeudy
Le reflet | Louis-David Jutras
Requiem | Martine Asselin + François Mercier
Vie Pourrie 4 | Patrick Péris + Charles-Louis Thibault
Nuit Blanche | David Baril

BLOC 2 : Cinéastes superstar

Bande-annonce 2012 | David Émond-Ferrat
Ce n’était qu’un rêve | Eric Gravel
Les royaumes de Kromaki | Eric K Boulianne
Soleil Carton | Henry Bernadet
Finger Night | Mara Joly
I Morkret | Rafaël Ouellet
Vérités conséquences | Anaïs Favron
Shower Party | PL Gosselin
Inventaire | Stéphane Lafleur
Rituel | Ariane Louis-Seize
L’éducation nautique – Film | Christian Laurence
L’éducation nautique – Numérique | Christian Laurence
Crudités | Lawrence Côté-Collins
Jean Laliberté | Philippe Falardeau
Drum de Marde | Pascal Plante

BLOC 3 : Tout est possible!

Bande-annonce 2018 | Quentin Fabiani
Nonante | David Émond-Ferrat + Juliette Guérin
Mémé carabine | Xavier Beauchesne-Rondeau
Ma voisine | Anastasia Bourlakova
Hypocondriac | Carnior
Les insensibles partie 1 | Kevin Landry
Particules | Kristina Wagenbauer
Best Bitches Forever | Valérie Leclair
Bout de souffle | Olivier Gilbert
Le défi des défis | Robin Anctil
Les insensibles partie 2 | Kevin Landry
Le jet | Max Dufaud
Tastovule | Frederic Dompierre
A Night of Sweats | Rémi Fréchette
Patte bonheur | Sonia Frickx & Dominique Caron
Les insensibles partie 3 | Kevin Landry
Loup-Garou | Isabelle Giroux
Mise en échec | Jules Saulnier
Retour au Mont Noshaq | Simon Beaupré

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