Nous voici rendus au jour 3 de Plein(s) Écran(s) 2024. Au programme, 4 autres films québécois, dont le puissant Bergen, Norvège.
Voici les 4 titres du jour!
Une querelle explosive entre Philomène et Carolanne met en péril leur amitié et la prestation (peu) attendue de leur groupe punk-rock féministe.
Avec Les roteuses, Garance Chagnon-Grégoire démontre que ça ne prend pas grand-chose pour réussir à faire un bon court métrage. Une idée de base simple, un seul lieu, de bonnes actrices et un scénario bien ficelé font que ce film est très agréable à regarder.
Même si l’idée de base n’est pas très nouvelle (le film de chicane, on l’a vu), la réalisatrice réussit à l’amener de façon divertissante, avec une touche d’originalité. Oui, le band punk qui porte des costumes de hot-dogs, c’est pas pire pantoute. Ces costumes ridicules ajoutent un petit quelque chose de tragique à cette scène qui aurait facilement pu tourner en caricature. Mais Chagnon-Grégoire maîtrise bien la direction et offre un film punk efficace.
Et la foutue chanson reste dans la tête. Soyez avertis!
À l’aube de l’adolescence, des jumeaux voient leur relation fraternelle s’effriter alors que l’un d’entre eux, atteint d’un handicap, reste prisonnier de l’enfance.
Oasis est un excellent exemple d’un court métrage documentaire. Justine Martin propose avec celui-ci un film émouvant sur l’amour fraternel entre deux adolescents.
On peut dire que ce film est divisé en deux parties distinctes. La première suit simplement les deux garçons dans leurs activités, tandis que la seconde met en scène des entrevues plus classiques avec les deux frères.
Les garçons interagissent dans deux lieux principaux : en pleine nature (qui pourrait représenter leur oasis personnelle) et au skate park. Ce qui ressort de ce magnifique film, c’est la proximité remarquable entre ces deux garçons, malgré la grande différence qui les sépare. Rémi emmène Raphaël avec lui lorsqu’il est avec ses amis. La séquence avec les grenouilles vers la fin du film est particulièrement touchante, elle révèle le lien profond qui les unit.
De plus, les entrevues confirment cette connexion profonde. C’est un choix judicieux de donner la parole individuellement aux deux adolescents. J’ai l’impression que ce film capture un moment clé dans la vie des jumeaux, juste avant que les circonstances ne les entraînent sur des chemins différents.
Pascal est convaincu qu’une attaque est imminente en lisant la publication d’un ancien camarade de classe. Persuadé que la police n’agira pas, il décide de le rencontrer lui-même.
Le court métrage n’est pas un format qui permet facilement de créer un bon thriller. Cependant, Virga parvient à atteindre l’objectif difficile de susciter la tension chez le spectateur et de le surprendre, grâce à un scénario bien ficelé.
Avec une musique judicieusement placée et un scénario crédible, le film de Jean-François Leblanc nous plonge dans l’univers dangereux des réseaux sociaux, où les menaces deviennent de plus en plus fréquentes et où il est de plus en plus difficile de distinguer le vrai du faux.
En conclusion, ce court métrage de genre est bien réalisé et saura faire battre votre cœur. C’est un excellent exemple de la capacité des courts métrages à offrir une expérience intense et captivante, même dans un format plus court.
Hier, j’ai retrouvé l’adresse de mon abuseur dans la mémoire de mon téléphone. Je n’ai pas de nom, je n’ai pas de visage, j’ai seulement son adresse.
Avec Bergen, Norvège, Alexia Roc propose une œuvre hybride, quelque part entre documentaire et reconstitution, expérimental et essai. Soyez averti avant de le voir que ce film est perturbant.
La jeune réalisatrice amène le spectateur au fond de l’âme d’une femme qui a été victime d’une agression sexuelle alors qu’elle faisait du couch surfing en Norvège. Avec une image en noir et blanc sans réel contraste, presque banal, et avec une ouverture tout aussi banale, ce court métrage progresse lentement vers le récit d’un abus, sans y ajouter de flashy, sans y ajouter de spectaculaire. Au contraire, la réalisatrice réussit à amener un moment fort tout en gardant son film sobre.
Elle utilise des images de l’immeuble où s’est déroulée l’agression quelques années auparavant afin de montrer le souvenir qui parfois reste en mémoire. Pour ce faire, elle utilise des images tournées et des images provenant de Google Maps. Le cinéma expérimental du court métrage a commencé à utiliser cette technologie, il y a quelques années, et il semble que tranquillement ça se transporte dans le cinéma un peu moins marginal.
Mais ici, Alexia Roc a réussi à utiliser cette technique afin d’amener une seconde dimension dans un film documentaire qui frappe fort.
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