« I had a stalker. »
[J’avais un harceleur.]
Se cachant au Nouveau-Mexique après un accident, Elena (Callie Hernandez) rencontre Jessica, une vieille amie du lycée. Lorsque le harceleur de Jessica (Ashley Denise Robinson) débarque soudainement à leur porte, elles doivent chercher de l’aide d’outre-tombe pour se débarrasser définitivement de lui.
Avec Jethica, Pete Ohs offre un thriller comico-noir au processus créatif particulier. Sans être parfait, le résultat est réussi.
Jethica a été tourné à Estancia, au Nouveau-Mexique, en janvier 2021. Il a été créé et produit pendant la pandémie, et il n’est donc pas surprenant que les thèmes reflètent le monde dans lequel nous vivions tous à ce moment-là : l’isolement et la déconnexion, la mort et la perte, l’inconnu par rapport au familier.
Le processus de création a été très original. Le groupe s’est rendu au Nouveau-Mexique sans scénario et a écrit le film au fur et à mesure. L’évolution spécifique du ton et de l’histoire est le résultat direct de ce processus.
Parce qu’ils ont commencé sans scénario, le film est devenu une véritable collaboration entre les quatre acteurs principaux et le réalisateur – « la force réservée de Callie Hernandez, l’inconfort nuancé d’Ashley Denise Robinson, l’adorable sans-but d’Andy Faulkner et le dévouement maniaque du seul et unique Will Madden ».
Dès le départ, il semble que leur objectif ait été de capturer l’essence brute des émotions humaines dans un monde en proie au chaos.
Évidemment, cette technique amène du bon comme du moins bon. On sent une certaine véracité dans les dialogues et dans la chimie à l’écran. Par contre, par moment, le scénario manque de raffinement.
Le sujet de Jethica reste sérieux. Pour s’assurer que le film soit représentatif de la réalité, l’équipe a mené des recherches approfondies sur le monde du harcèlement. Ainsi, même si le film comporte sa part d’éléments fantastiques, il demeure ancré dans des situations bien réelles. De plus, le choix de rendre le harceleur fantomatique permet de traiter de ce sujet lourd tout en gardant le film léger.
Être harcelé est profondément traumatisant et les harceleurs eux-mêmes sont souvent des personnes confrontées à de graves problèmes de santé mentale. C’est tragique pour toutes les personnes impliquées et tout ce que nous espérons, c’est que la gravité de la situation soit reconnue et que les gens reçoivent l’aide dont ils ont besoin. Et c’est ce que ce long métrage tente de démontrer, avec une certaine réussite.
Jethica plonge dans les méandres de notre conscience humaine commune, explorant la nature délicate de notre existence et la quête sans fin d’un but et d’une signification. Les scènes tournées dans les paysages arides et vides de l’Estancia ont permis d’intensifier le sentiment d’isolement qui imprègne l’histoire.
Sans les contraintes d’un scénario, ils ont eu l’occasion de révéler des performances profondes et émouvantes de la part de leurs acteurs.
Et bien que le suspense n’est pas réellement surprenant (on voit venir les punchs de loin), le mélange de comédie noire et de trame dramatique est, lui, vraiment efficace. Le résultat est donc un film indépendant qui garde le spectateur attentif et impliqué.
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième