Ryan Graff est un jeune réalisateur. S’il a surtout oeuvré dans la supervision de film et de séries, comme très récemment la série Hulu 9-1-1, il a aussi fait quelques courts-métrages, son plus connu étant Black Moon en 2019, l’histoire d’une femme qui traverse un tunnel inquiétant lors d’une lune noire qui lui a valu une participation au Morbido Film Festival ainsi que le prix du meilleur court-métrage au American Horror Film Festival. Il revient cette année avec un nouveau (très) court film d’horreur, Unveiled.
Dans ce film de deux minutes, une jeune femme qui se prépare dans sa salle de bain entend un bruit mystérieux derrière son rideau de douche. Elle va donc enquêter sur cette étrange apparition.
Une scène?
Ce film ressemble à une scène typique d’un film d’horreur banal, soit une scène où un personnage enquête sur une étrange sensation qui se cache derrière lui. Malgré son court temps, le réalisateur réussit à créer une certaine ambiance stressante chez le spectateur, malgré le fait qu’il met en scène un véritable cliché du cinéma d’horreur.
Le court-métrage a aussi eu la chance d’avoir de bons moyens techniques, à tel point que le film a l’air d’être tiré d’une grosse production hollywoodienne.
Mais ce qui bloque le film, c’est justement le fait qu’il est aussi court. C’était la volonté du réalisateur, soit de faire un moment d’horreur de la manière la plus minimaliste possible. Cependant, être minimaliste ne veut pas forcément dire d’être le plus vite possible. Le film donne l’impression d’être une de ces nombreuses scènes de films d’horreur modernes, pensant qu’il faut juste faire un jumpscare (un sursaut effrayant) pour faire peur au public. De ce fait, Unveiled peut sembler être un souvenir éphémère. Il aurait mérité de trois à cinq minutes supplémentaires pour mieux mettre en place son ambiance et rester dans les mémoires.
Aussi, il est dommage pour un réalisateur qui a travaillé dans la supervision sonore de films pour baser tous ces éléments de peur sur des instants musicaux avec de gros violons graves.
Au final, le concept d’Unveiled est bien pensé, mais le minimalisme souhaité par Ryan Graff est ce qui blesse. Le film aurait dû profiter de plus de temps pour montrer son plein potentiel.
