« Nous devons trouver la bête avant que d’autres ne naissent. »
Lorsque les frères Pedro (Ezequiel Rodríguez) et Jimmy (Demián Salomón) découvrent qu’une infection démoniaque s’est propagée dans une ferme voisine – sa proximité même empoisonnant le bétail local –, ils tentent d’expulser la victime de leurs terres. À défaut d’adhérer aux rites d’exorcisme appropriés, leurs actions imprudentes déclenchent par inadvertance une épidémie de possessions dans leur communauté rurale. Ils doivent désormais échapper à un mal envahissant qui corrompt et mutile tous ceux auxquels il est exposé, et solliciter l’aide d’un « nettoyeur » âgé qui détient les seuls outils capables d’arrêter ce fléau surnaturel.
Avec When Evil Lurks, Demián Rugna propose un thriller surnaturel choquant. Il crée une version extrêmement originale du film de possession. On comprend maintenant comment un film d’horreur s’est retrouvé au TIFF.
Pour son nouveau film, Demián Rugna s’est inspiré des croyances et superstitions de son coin d’Amérique. Ceux qui connaissent le cinéma d’horreur sud-américain savent que les croyances spécifiques de chaque région sont de bonnes sources d’inspiration pour ce genre de cinéma. Le réalisateur en profite pleinement pour offrir des scènes troublantes et marquantes.
L’idée étant de créer un genre de road-movie horrifiant, mélangeant les lieux que l’on retrouve en Argentine et les croyances d’origine catholiques qui ont traversé le temps. Ici, il y a 7 règles pour ne pas se retrouver possédé par un esprit maléfique. Parmi celles-ci, on retrouve de ne pas utiliser d’appareils électriques, pas de lumière et surtout ne pas utiliser d’arme à feu pour tuer un possédé.
Avouez que ces règles donnent tout le jus pour mettre en place des situations effrayantes. Mais ce qui est marquant dans When Evil Lurks, ce ne sont pas les quelques moments où notre cœur s’emballe après un sursaut ou une scène particulièrement épeurante. C’est plutôt des scènes fortement troublantes qu’on y retrouve.
Il y a certaines lignes qui, normalement, ne sont pas franchies dans un film d’horreur. Plusieurs de ces règles concernent les enfants. Je ne veux pas donner trop de détails, parce que je voudrais surtout que vous regardiez ce film. Mais disons que je n’avais jamais vu un enfant maltraité de cette façon au cinéma.
Plusieurs scènes produisent aussi un profond dégoût. J’ai même eu un haut-le-cœur assez solide vers la fin du film. Une scène qui n’est pas sans rappeler le film Grave, de Julia Ducournau. Je peux dire, sans me tromper, que ce sont les deux seuls films qui m’ont vraiment donné envie de vomir.
Il faut mentionner, ici, la mise en scène du réalisateur. Une direction sans éclat, mais efficace. Il utilise la famille brisée pour créer une analogie avec la possession et la décrépitude des corps pris de possession. Pedro et Jimmy, les deux frères vivent isolés, le premier séparé et gardé loin de ses enfants, le deuxième simplement esseulé. La possession serait un peu comme le ressentiment qu’on entretien envers un ou une ex. Cette chose qui nous gruge de l’intérieur et qui nous détruit à petit feu.
Et il y a les enfants… On dit souvent que l’innocence des enfants fait qu’ils sont source de bien. Pas ici. Les démons aiment les enfants. Ils sont faciles à posséder et à utiliser pour leurrer les adultes.
Il y a beaucoup d’enfants dans cette histoire, à commencer par ceux de Pedro. Et le dénouement du film sera dévoilé dans une grande séquence mettant en scène plusieurs enfants, ce qui donnera des moments choquants et franchement perturbants. On n’est jamais prêt à ça, et c’est pour cette raison que ce long métrage est si frappant.
When Evil Lurks a pour but de faire vivre au public des situations troublantes dans le contexte de la vie quotidienne. Un film qui trouve sa propre voie dans le sous-genre de la possession démoniaque, sans tomber dans les endroits attendus ou génériques.
À ne pas manquer sous aucun prétexte.
Bande-annonce
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