Octobre, c’est Halloween, et Halloween, c’est le cinéma d’horreur et de science-fiction. Et pour ceux qui aiment le court métrage, c’est Spasms. Cette année, pour la première fois, on vous offre une petite couverture du festival.
Ça commence aujourd’hui alors que je vous raconte la soirée d’ouverture qui a eu lieu hier au Théâtre plaza. Notez que les films sont aussi disponibles en ligne et que ce ne sont pas tous des films d’horreur ou de science-fiction.
Mercredi soir avait donc lieu la soirée d’ouverture du festival Spasm, sous le thème du sexe. Non, non, il ne s’agissait pas d’une soirée érotique, mais simplement de présenter des films qui avaient le sexe dans leurs thématiques.
Juste avant la soirée de projection, Solenne et moi avons eu l’occasion de participer au 5 à 7 du festival, ce qui nous a permis de jaser un peu avec les créateurs qui présentent des films cette année. Nous étions donc bien entassés sur la petite mezzanine du Théâtre Plaza.
Si Fantasia a son public de super fidèles qui miaulent avant chaque séance, Spasme à son public bruyant qui répond présent chaque fois que l’animateur et directeur général du festival les invite à le faire.
À 20h, les films sont lancés, par groupe de 2 ou 3 avec un moment de présentation entre chacun. Il faut spécifier qu’il y avait de tous les styles dans cette première soirée. Et, à la fin de la soirée, tout le public a été invité à prendre un verre de bulles et à visionner un film qui est… mmm… spécial. 😆
Si vous ne connaissez pas le film Fruit, vous devez vivre cette expérience une fois dans votre vie. C’est quelque chose. Comme l’a si bien dit Jarrett Mann juste avant de lancer le film, « c’est sexe, c’est trash, c’est n’importe quoi! » Mais ça valait certainement le coup.
Une femme de 23 ans est déterminée à atteindre son premier orgasme.
Big bang, ce petit film animé qui fait partie de la série Caresses magiques, explique de façon divertissante comment une jeune femme se sentait devant son incapacité à atteindre l’orgasme que ce soit seule ou à deux. Le ton léger et simple rend le sujet accessible.
Cet épisode amène aussi un point de vue intéressant sur le fait que très jeune, tout le monde sait exactement comment un garçon se donne du plaisir, mais lorsqu’il est question des filles, l’omerta persiste longtemps. Au bout du 4 minutes, ce court métrage pourrait certainement donner de l’espoir à certaines femmes qui sont dans la noirceur à ce niveau. Et pour les hommes, il ouvre une fenêtre sur une réalité féminine qu’ils peuvent gagner à connaître.
Un jeune couple de vingtenaires sans histoire trouvent un endroit intime où garer leur voiture et s’aimer loin des regards indiscrets. Du moins, c’est ce qu’ils croient… Au creux de la forêt, leur intimité sera le théâtre d’une déstabilisante rencontre entre la sensualité et l’horreur.
Avec Nu, Olivier Labonté Lemoyne propose un film à l’univers étrange comme on en voit peu au Québec. Avec ses deux acteurs principaux qui ont clairement embarqué à 100% dans son projet, il amène le spectateur aux confins d’un univers étrange et inquiétant. Un univers qui est tout de même plutôt excitant.
Ce court métrage n’est pas sans rappeler l’univers de David Lynch de par son côté étrange, mais psychologique. L’image à la fois chaude et glaciale donne des sensations à ceux qui regardent.
Pour la première fois, Alex se retrouve au lit avec une compagne. Alors qu’il s’apprête à vivre cette étape charnière, il fait face au plus grand défi de son existence… comprendre comment ouvrir la brassière.
Cette comédie qui touche un sujet chaud pour les garçons (soyons honnête, c’est pas toujours facile à détacher ces trucs) utilise non seulement les codes de la comédie de façon efficace, mais joue aussi avec le langage du cinéma d’horreur afin d’ajouter au comique de situation. Le coup de vent qui éteint les bougies romantiques est particulièrement hilarant.
Parisé démontre qu’il maîtrise ce genre difficile. Il faut dire que son acteur est vraiment bon et que l’idée de faire parler les mains sans utiliser d’effets spéciaux réussit à merveille.
Les gars vont certainement reconnaître leurs maladresses alors que les filles pourront peut-être y trouver une raison d’être un peu plus empathiques. Un très bon court.
Alex est la seule fille de sa promo de BTS « biomécanique automobile ». Pour son examen de diplôme, elle a choisi de construire un moteur en chair artificielle. Une nuit, Chloé, qui partage sa chambre d’internat, découvre qu’Alex prend un plaisir singulier à travailler sur sa machine vivante…
La machine d’Alex est ce genre de film qui se termine et où tu as l’impression que ça ne faisait que commencer. Un genre de coït interrompu. Clairement, la réalisatrice avait un film qui aurait dû être un long métrage et elle n’a pas su l’adapter en court. D’ailleurs, le sujet demandait d’aller beaucoup plus loin dans le côté trash justement. On aurait pu imaginer David Cronenberg faire ce genre de film dans ses débuts. Mais en poussant beaucoup plus loin la perversité du sujet.
Il s’agit tout au plus d’un film correct.
Qu’advient-il lorsque la masturbation rend visite… au « p’tit Jésus »?
Il y a quelque chose de vraiment tabou dans cet épisode. La narratrice raconte que petite elle avait l’habitude de faire sa prière, de se masturber et de s’endormir. On rituel tout à fait sain, mais qui semble étrange lorsqu’on pense à associer religion catholique et masturbation.
Évidemment, un jour elle se fera dire que le p’tit Jésus n’aime pas ça qu’on se masturbe… Je ne dévoilerai pas la fin de l’histoire, mais il y a tout de même un beau message dans ce film. Et aussi il montre que la religion est malheureusement menée par des humains qui ont leur propre vision de comment les choses doivent fonctionner.
Une reine qui se languit dans un royaume désertique se prend de passion pour la Mort avec qui elle entame une relation charnelle. Cette union morbide devient une obsession pour elle; une obsession qui la conduira à sa perte…
Ce film fait en groupe me donne surtout la plate impression d’avoir regardé un film érotique soft des années 90. Le concept de base n’est pas inintéressant. Mais l’exécution laisse à désirer. Tout va beaucoup trop vite et on n’a pas le temps d’apprécier un développement psychologique chez la femme.
Il me semble qu’elle aurait dû passer par un certain questionnement avant de réaliser qu’elle était amoureuse de la mort. Mais bon…
Un coup d’un soir tourne mal.
Voici un film qui est visuellement magnifique. Un film qui ose déstabiliser le spectateur. Par contre, la fin est trop floue pour qu’on puisse pleinement apprécier l’œuvre. Un peu plus de travail au niveau du dénouement aurait fait une grande différence entre un film bien et un film génial.
Cela étant dit, il s’agit probablement du film qui frappait le plus fort dans cette soirée d’ouverture.
Un couple décide de fonder une famille après plusieurs années de fréquentation. Au fil de leurs nombreux essais, ils tentent tant bien que mal de préserver leur amour.
Le nouveau court métrage d’Éric K. Boulianne, qui n’avait pas réalisé depuis une dizaine d’années, était le clou de la soirée. Et ce fut tout un clou. Son film est probablement ce que le Québec a proposé de plus intéressant au sujet des couples qui tentent de faire un bébé.
Mélangeant humour et drame, le scénariste et réalisateur amène le spectateur dans cette montagne russe émotionnelle que peut être la procréation naturelle pour certains couples. On a tendance à croire que de faire un bébé est facile. Pénis+vagin=bébé. Simple non? Pas toujours puisque ce n’est pas automatique. Et souvent ça devient une sorte de tâche suivant un calendrier où il faut baiser parce que c’est là le bon moment pour que ça marche. Et cette pression que le couple se met leur rend la vie impossible.
Le réalisateur n’a pas hésité à montrer de façon crue et vraie comment est un couple qui est ensemble depuis un certain temps et qui tente de faire un bébé. Pas de tabou, pas de corps caché de façon pas très réaliste, mais sans utiliser la nudité pour rendre le film plus sexy.
Ce film est un réel bijou sur le couple. Les acteurs offrent une belle performance. La réalisation est sobre, mais efficace et les dialogues sont sur la coche. J’espère sincèrement que ce film sera présenté à plusieurs endroits et que le public pourra le voir.
Bande-annonce
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