« Demain on va parcourir 5000 kilomètres pour atteindre le Mexique. »
Patrick (Antoine Desrochers), un courageux et adorable papillon qui, même s’il ne peut pas voler à cause d’une aile plus petite, veut à tout prix faire la grande migration. Geneviève (Catherine Brunet), elle, lutte contre sa peur panique des hauteurs et Martin (Sophie Cadieux), la chenille la plus drôle à la ronde, veut devenir un papillon comme les autres. Durant leur périple, Patrick, Geneviève et Martin deviendront des héros après avoir vaincu leurs peurs, accepté leur différence et triomphé des prédateurs naturels (souris, oiseaux affamés…) et des périls environnementaux (tornades, constructions humaines sauvages…).
Avec La légende du papillon, Sophie Roy propose un film d’animation pour toute la famille, un grand parcours initiatique le long de la fabuleuse migration des papillons monarques. Une histoire racontée avec humour, pour une grande quête d’autonomie et de réalisation de soi.
Le fameux monarque
Au-delà de l’histoire et des personnages, il y a un grand papillon. Probablement le papillon le plus connu de tous les temps. Et c’est possiblement ça qui poussera plusieurs jeunes et moins jeunes à regarder ce film.
Avec ses ailes vivement colorées de noir et d’orangé, le papillon monarque est l’un des plus grands papillons diurnes du Canada. Même sa chenille est d’une rare beauté. Le monarque étonne aussi par son comportement et ses fabuleuses capacités.
Cette créature à l’apparence frêle parcourt en effet des milliers de kilomètres chaque année lors de grandes migrations. De plus, son corps renferme une substance toxique qui la protège de ses ennemis naturels comme les oiseaux. La chenille du monarque accumule cette toxine en mangeant des feuilles d’asclépiades, son unique source de nourriture. D’ailleurs, tout au long du long métrage, cette fleur est au centre des préoccupations des personnages.
Chaque année, le papillon monarque accomplit l’une des plus longues migrations du monde animal. Pour un si petit insecte, c’est un véritable exploit. Au Canada, on trouve deux populations migratrices de monarques, séparées par les Rocheuses. La population de l’Ouest passe l’été en Colombie-Britannique et en Alberta et l’hiver en Californie. La migration de la population de l’Est est encore plus spectaculaire, ces papillons parcourant jusqu’à 5000 km pour hiverner au Mexique.
Toutefois, cette migration est chaque année entravée par les changements climatiques induits par les activités humaines, mais aussi par l’emploi les pesticides chimiques ou encore la destruction des champs d’asclépiades au profit des cultures ou des habitations. Ça, c’est l’autre grande intrigue du film.
Pour les jeunes et non pas pour les adultes
Malheureusement pour La légende du papillon, il ne plaira pas beaucoup aux adultes. Et comme je l’ai dit à plusieurs reprises, un bon film pour enfants saura aussi plaire aux parents. Le film de Sophie Roy a deux grandes faiblesses.
Tout d’abord, il y a les voix. Je ne saurais exactement dire pourquoi, mais ça sonne un peu faux. Un peu comme si les voix n’étaient pas faites pour un film d’animation 3D. Et je ne crois pas qu’il s’agisse d’un manque de talent des comédiens. Mais il y a vraiment un truc qui jure. Heureusement, ça ne semble pas avoir trop dérangé mes petits critiques en herbe.
L’autre problème, c’est l’intrigue en soi. Elle n’est pas très prenante. Pour être honnête, je me suis ennuyé pendant ce film. C’est peut-être un peu dû aux deux personnages principaux qui sont un peu antipathiques. Patrick est simplement chiant dans son entêtement à toujours vouloir se montrer supérieur, alors que Geneviève est tellement occupée à vouloir montrer qu’elle peut tout faire seule, qu’on en vient presque à espérer qu’elle fasse noyer lorsqu’elle passe proche de tomber à l’eau. Martin est le seul des 3 personnages principaux à être plutôt sympathique. Mais il est l’archétype du personnage secondaire du film pour enfant : un gros idiot sympathique. Mais cela passe tout de même plutôt bien auprès du jeune public. Au moins.
Un peu plus…
Le côté le plus intéressant de ce film vient du volet environnemental et de la nature. Toutes les informations qu’on passe subtilement à propos du papillon monarque sont une grande source de connaissances pour un public souvent assoiffé de connaissances. Au moins, cette fois-ci, les informations qu’ils retiendront du film seront vraies.
Patrick (Antoine Desrochers)
Quant au volet environnemental, le film explique de façon assez claire que les humains sont très nuisibles pour la planète. Je dois dire bravo pour le courage des scénaristes, surtout que ça pourrait déranger certains parents plus à droite du spectre.
Quoi qu’il en soit, La légende du papillon reste un film coloré qui peut plaire à un jeune public et qui lui permettra d’apprendre sans trop le réaliser.
