Six_Singing_Women

[FNC] Six Singing Women – Ces femmes mystérieuses

« On nous a amenés ici pour une raison. »

Six singing women - affiche

Deux hommes aux personnalités opposées, Kayashima (Yutaka TAKENOUCHI) et Uwajima (Takayuki YAMADA), errent accidentellement dans un magnifique village après un accident de voiture. À leur réveil, ils sont emprisonnés par six filles, belles, mais étranges, qui vivent dans le village. Kayashima est à la merci du comportement instinctif des filles, mais est progressivement attiré par la pure beauté des filles, qui ne font qu’un avec la nature. Uwajima est attiré par une jolie fille et entre en territoire interdit. Mais que veulent ces 6 femmes et pourquoi les hommes se sont retrouvés là?

Avec Six singing women (唄う六人の女), Yoshimasa ISHIBASHI propose un film rempli de suspense, de questionnement et de mystère. Une œuvre qui mélange les genres en restant un film grand public. 

Beauté et laideur

Je ne sais pas si c’est un hasard ou une tendance, mais j’ai l’impression que beaucoup de films japonais traitent d’écologie et d’environnement. Chaque fois il s’agit d’un thème secondaire, mais extrêmement important dans la résolution de l’intrigue. Est-ce que les cinéastes japonais sentent une certaine urgence à ce niveau? 

L’intrigue tourne autour de ces deux hommes retenus captifs dans un village de montagne isolé et des six femmes silencieuses y vivant. Le scénario est construit de façon à garder un grand mystère sur ces femmes, mais aussi sur les deux hommes. Je tenterai donc de ne pas trop en dévoiler, malgré que ce soit nécessaire de le faire un peu. Soyez donc averti qu’il y aura quelques spoilers dans ce texte.

Six_Singing_Women
« La femme qui frappe » (Asami Mizukawa)

Donc, le réalisateur japonais met en opposition la beauté et la force de la nature, à la laideur et la faiblesse humaine. D’une certaine façon, Six singing women représente la destruction de la nature par l’homme et le fait que nous serons toujours corrompus par l’attrait de l’argent. Et que même lorsque certains humains sont bons, ils seront toujours anéantis par ceux qui veulent détruire pour faire plus de cash. Bien sûr, je simplifie. Mais à la fin du visionnement, je n’ai pu faire autrement que d’être submergé par une grande tristesse. Une tristesse non pas provoquée par la mort d’un personnage ou une stratégie narrative. Non. Plutôt une grande tristesse provoquée par ce sentiment que même si nous sommes plusieurs à faire des efforts, nous serons menés à la perte par la majorité corrompue de notre société. 

Mais je ne veux pas parler uniquement du laid que contient l’intrigue du film. L’image est sublime. Les couleurs vives apportent une certaine magie dans ce film aux propriétés provenant du conte. Il y a des plans qui sont simplement un bonheur pour les yeux. Je pense, entre autres, à cette scène dans laquelle la troisième femme est allongée sur une sorte de chaise longue dans l’attente du moment précis où elle remplira son rôle…

La musique n’est pas obnubilante, mais présente. Juste assez pour ajouter un peu de tension ou d’émotion. Mais revenons aux 6 femmes qui chantent et à leur symbolique, car c’est là que se démarque ce film. 

Les 6 femmes

Les six filles sont, en quelque sorte, des incarnations dela nature selon les croyances japonaises. Elles représentent le poisson-chat, la vipère, le hibou, le loir, l’abeille, et les plantes. Ces êtres vivants se déguisent en humains afin de protéger la nature ou, ici, la montagne. Mais que veulent-elles exactement de ces hommes?

J’ai envie de vous présenter ces 6 merveilleux personnages qui donnent son titre au film : 

La première femme « La femme qui frappe » (Asami Mizukawa), c’est elle qui est le premier contact des humains avec la nature et le lieu gardé secret; la deuxième femme « la femme mouillée » (Aoiyamada), elle protège l’eau et s’y promène afin d’aider ceux qui s’y retrouvent, ou de noyer ceux qui sont méchants; la troisième femme « la femme qui disperse » (Kisaki Hattori), elle est un peu la plante qui lance ses graines pour féconder la nature; la quatrième femme « La femme qui sort les crocs » (Minori Hagiwara), est celle qui s’attaque directement aux personnes qui veulent détruire la santé de la montagne et elle est de loin la plus violente des 6; la cinquième femme « la femme qui fixe du regard » (Momohate), elle est la plus mystérieuse des six et elle est beaucoup plus difficile à cerner; la sixième femme « La femme qui embrasse » (Rena Takeda), elle est un peu le lien entre les humains et l’environnement, la mère, celle qui s’occupe des enfants.

Six_Singing_Women : « la femme qui disperse » (Kisaki Hattori)
« la femme qui disperse » (Kisaki Hattori)

Fondamentalement, ces six femmes représentent la balance de la nature. Une balance qu’il ne faut pas perturber. 

Un peu plus… 

Présentant un récit unique avec des développements pleins de suspense et énigmatiques qui donnent lieu à plus de mystères, tout en capturant la beauté des paysages naturels du Japon, enchanteurs et séduisants, Yoshimasa ISHIBASHI amène le spectateur dans un monde où il sera forcé de se questionner sur sa place dans l’univers, les femmes, et une question plus grande dont je garderai le secret pour ne pas détruire le plaisir de ceux qui pourraient éventuellement voir le film..

Six singing women est présenté au FNC les 5 et 6 octobre 2023.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
唄う六人の女
Durée
113 minutes
Année
2023
Pays
Japon
Réalisateur
Yoshimasa ISHIBASHI (石橋義正)
Scénario
Yoshimasa ISHIBASHI et Yosuke OTANI (大谷洋介)
Note
7.5 /10

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Fiche technique

Titre original
唄う六人の女
Durée
113 minutes
Année
2023
Pays
Japon
Réalisateur
Yoshimasa ISHIBASHI (石橋義正)
Scénario
Yoshimasa ISHIBASHI et Yosuke OTANI (大谷洋介)
Note
7.5 /10

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