« You just showed everyone the massive secret weapon he’s been hiding. »
[Tu viens juste de montrer à tout le monde la grosse arme secrète qu’il cachait.]
Pour sauver son emploi, une jeune avocate (Britt Robertson) doit se réinscrire en première année dans son ancienne université, afin de ressusciter le bien-être du fils adolescent (Ty Simpkins) de sa patronne (Jaime Pressly), un jeune homme cloîtré qui ne connaît que les Tik-Tok.
Je me souviens d’un temps où les comédies d’ado au collège avaient une durée respectable entre 80 et 100 minutes. The Re-Education of Molly Singer est quelque peu plus long avec tout juste 120 minutes. Cependant, le film ne souffre pas du temps d’écoute, plus que des longueurs (vous avez cru que j’allais me plaindre que c’était trop long, hein? Avouez donc, c’est pas grave on est entre amis, là).
Le film peut tout de même se vanter d’être un des rares du genre dit « pour les filles » qui sort de la formule classique de : la fille pas cool qui fait tout pour intéresser le gars le plus cool; elle fait une refonte de sa garde-robe et de son maquillage de beauté, finalement il l’aime pour ce qu’elle est à l’intérieur même si après elle reste belle à l’extérieur. En fait, c’est plutôt l’opposé. La mère fait plein d’argent comme avocate, elle amène son fils aux danseuses, elle paye une employée pour le rendre cool; la jeune avocate est une alcoolique qui ne sait pas prendre de l’alcool, super talentueuse et brillante selon sa patronne, mais! Il lui manque un petit coup de pied au fesse pour lui apprendre à ne pas être un désappointement pour ceux et celles qui l’entourent. Une manière très, comment dire… film d’ado « pour les gars » de faire les choses. À ça, je lève mes jupons.
Le meilleur ami de Molly, Polly, interprétée par Nico Santos, et aussi son coloc (mais faut pas s’inquiéter, il est gai) la sort toujours du pétrin. Polly se contente de prendre le rôle du gentil bouffon avec qui le focus est toujours comique. Elliot, interprété par Ty Simpkins, lui… c’est comme si on prend Jim, de American Pie, et Cindy, de Scary Movie, puis qu’on les combine en un personnage secondaire qui fait… Il ne fait pas grand-chose finalement… Ah oui, le gros stéréotype ambulant qui l’intimide, interprété par Zach Scheerer… eumh Stu, c’est ça! Imaginez vous donc qu’il baisse les pantalons de Elliot devant tout le monde, mais finalement Elliot à une érection dû au stress (en tout cas, j’espère que c’était pas son ultime fantasme qui se réalisait), et là le miracle de la vie! Il est pas juste un nerd riche; c’est un nerd riche avec un gros pénis! Elliot est gêné et fuit la scène, suivi de Lindsay, interprétée par Cierra Ramirez (Bzzzt, insérer petite amie plus jeune que Elliot ici, bzzzt).
Plus tard dans le visionnement, Molly mentionne à Brenda, la mère de Elliot interprétée par Jaime Pressly, que son fils n’est pas comme tous les autres hommes de la terre. C’est un des rares bons garçons et il va avoir un grand avenir. À ce moment, ce que je me demandais c’était… Pourquoi? Ce n’était pas comme si on avait vraiment montré qu’il était gentil ou doué. On le dit, mais autrement, on a seulement pu voir que ses pantalons étaient remplis et pas juste avec de l’argent. Est-ce que c’est ça être un bon gars?
L’histoire est tout de même particulière comme le souligne le synopsis plus haut. Un autre point qui cette fois est à la fois une force et une faiblesse : les dialogues, mais surtout les blagues trop longues. Détrompez-vous, l’humour peut être cinglant par moment. Sauf que le principe d’une comédie c’est de nous tenir en haleine pendant que l’on reprend notre souffle après un bon gag. Ce film, quant à lui, nous tint à peu près ce langage, mais juste assez pour qu’on ouvre notre large bec; laissant échapper un rire, le temps d’une blague qui s’étire et n’en point finir. Comme le dit le dicton, les plus courtes sont souvent les meilleures.
Une chance que les acteurs démontrent tous un grand talent (là, je ne parle pas de remplir leurs vêtements). Ça fait du bien de constater qu’il y a toujours une relève excellente qui ne cesse d’épater. Le problème majeur serait tout simplement le contexte, si je peux me permettre. Les protagonistes sont des trous d… Des personnes dénuées de sens moral. Molly réfère même au membre d’Elliot comme son arme secrète qu’il cachait. J’avais la vague, quoique constante, impression que c’était très déplacé au sens des valeurs; toutes ces références à l’importance de la taille d’une bourse (ou d’autre chose). Je tiens tout de même à témoigner que je me suis amusé en visionnant ce long métrage. Un tantinet à côté de la plaque de faire un film avec une morale pour les sans morale. Quelle déception.
De nos jours, il est facile de rapporter des comportements néfastes, dits masculins, comme… Le mansplaining, le manspreading, le male-gaze et j’en passe. Cependant, je pose la question : Est-ce raisonnable de penser que ces qualificatifs ne soient pas réservés exclusivement à la gente masculine? Peut-il y avoir des comportements féminins qui puissent être également toxiques comparés à leurs homonymes masculins? Il reste très important de se rappeler que selon notre sexe (ou plutôt de la manière qu’on a tendance à élever les gens par rapport à leur sexe) on puisse avoir acquis des comportements qui soient nocifs, et pas que bénéfiques.
En effet, je suis d’accord de l’importance qu’occupe l’apprentissage, entre autres, du consentement, mais pas de là à voir Polly claquer un gars qui calmement mettait sa main sur son épaule pour s’excuser. Je me disais : mon Dieu les gens, un contact physique c’est pas toujours une agression, c’est aussi un signe de rapprochement et de confiance (c’est pour ça qu’on a ce qui s’appelle le jugement, pour ne pas agir toujours sur le coup de l’impulsion).
S’il y a bien une chose qui n’a pas changé dans les films d’ados depuis leurs apparitions, ce sont leur manquement d’aider à la construction d’individus adultes décents. The Re-Education of Molly Singer est l’un de ceux-là où on n’apprend pas grand-chose de bien. Écoutez, je ne suis pas en train de dire que les films de ce genre devraient tous nous apprendre comment être de bons êtres humains, mais de simplement pointer du doigt une ou deux fois un comportement que l’on juge raciste n’est pas la méthode pour s’en laver les mains. Autrement, les personnages sont contradictoires et difficiles à suivre. Peu à peu, je m’exténuais de les voir réussir avec des manigances sordides et donner du crédit à un jeune homme juste parce qu’on le prend en pitié.
Ma mère à toujours voulu m’inculquer qu’on avait le droit d’être accepté pour qui on est, car elle avait confiance de savoir ce qu’était un bon garçon; pas à cause de l’argent, pas pour les apparences ou ce que je cache comme « arme secrète » (pour citer le film). Selon elle, être bon c’est d’avoir une bonne écoute, d’être généreux de son temps, de porter une attention particulière à ceux et celles qui nous aiment, la notion du pardon et de l’effort à la compréhension mutuelle. Au fond, peut-être qu’elle avait tort? Finalement, ce qui compte n’est peut-être pas vraiment en dedans. À moins, qu’elle ait toujours voulu dire dedans les pantalons?
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième