The Primevals - Une

[Fantasia] The Primevals – Le rêve d’un homme

« 4 weeks ago, several Nepalese shepherds killed a large anthropoid. »
[Il y a 4 semaines, plusieurs bergers népalais ont tué un grand anthropoïde.]

The Primevils - affiche

Au plus profond des montagnes de l’Himalaya, un groupe de sherpas réussit à se saisir d’une créature humanoïde colossale et à la tuer. L’énorme dépouille — et surtout son cerveau qui semble porter des marques de chirurgie — est acheminée jusqu’au laboratoire de la docteure Claire Collier (Juliet Mills). Celle-ci est convaincue qu’il s’agit bien d’un spécimen de yéti. D’autres personnes se réunissent, dont Rondo Montana (Leon Russom), un chasseur de gros gibier, et Matt Connor (Richard Joseph Paul), un ancien étudiant de Collier ayant toujours cru dur comme fer à l’existence de l’abominable homme des neiges. Une expédition de recherche scientifique est aussitôt mise sur pied dans le but d’identifier d’autres yétis, mais l’intrépide docteure et son équipe découvriront davantage que ce qu’ils avaient espéré. Dans les montagnes, après avoir localisé une tribu d’hominidés primitifs, ils feront une autre trouvaille d’autant plus effrayante : des êtres que nul n’aurait jamais pu imaginer.

À première vue, The Primevals semble être un simple film d’aventures datant des années 90, mais l’histoire de sa production est à la fois fascinante et touchante. En effet, le film est un projet de rêve pour David W. Allen, un animateur spécialisé dans le stop-motion. Il a notamment réalisé les effets spéciaux de films comme The Howling de Joe Dante, Willow de Ron Howard ou encore le sous-estimé Young Sherlock Holmes de Barry Levinson, dans lequel il a supervisé la scène des gâteaux vivants (lors d’une hallucination), ce qui lui a valu une nomination aux oscars de 1985. Il est aussi un fréquent collaborateur de Charles Band, célèbre producteur de films de série B via Full Moon Features. C’est celui-ci qui lui permit de produire et de réaliser le projet Primevals.

Le fruit de plusieurs années d’attente

Ayant commencé à travailler dessus dans les années 70, il aura finalement l’occasion de le réaliser vingt ans plus tard. Hélas, le projet ne fut pas fini, car David Allen mourra en 1999. Cependant, Charles Band n’abandonna pas le film et demanda à Chris Endicott, un ancien collègue d’Allen, de compléter les derniers effets spéciaux. Après plusieurs années et quelques campagnes de sociofinancement, le film aura enfin pu être présenté en première mondiale à Fantasia.

Le film sort aujourd’hui alors qu’il a été tourné dans les années 90. On a donc l’étrange impression de voir un vieux film qui vient tout juste de sortir. Cela ne me pose pas vraiment de problème, car je suis de ces personnes qui aimeraient voir plus de film actuel tourné dans une vieille méthode. Cependant, on a aussi une ambiance de vieux film d’aventures. En effet, c’était la volonté du réalisateur de rendre hommage aux films de Ray Harryhausen et à King Kong, tous les deux des révolutions pour la stop-motion au cinéma. L’histoire, les personnages et la direction artistique arrivent à mettre en avant cet hommage.

Il ne faut cependant pas négliger du tout le principal attrait de Primevals et des films auxquels il rend hommage, les créatures en stop-motion. On ne va pas y aller par quatre chemins, les monstres de Primevals sont incroyables. Il y a certes les yétis qui rappellent King Kong, mais aussi le peuple lézard, sans aucun doute mes préférés du film. Dans tous les cas, ils sont magnifiquement bien animés et intégrés avec les acteurs humains. L’animation est aussi très fluide, surtout pour de la stop-motion. Peut-être que cela est dû aux nouvelles méthodes en termes d’animation qui n’étaient pas aussi poussés dans les années 90, mais il reste que le résultat est sublime. Aussi, le film n’oublie pas l’importance, quand on met en scène ces créatures, de les rendre attachants malgré leur monstruosité et donner l’impression qu’elles sont plus vraies que nature. Il est juste dommage qu’il n’y ait que deux créatures différentes, on aurait adoré voir plus de monstres uniques. Cela peut quand même se comprendre avec le budget du film.

Un bémol

Cependant, on sent que le film n’est pas très maîtrisé, avec un scénario qui est assez pauvre, surtout quand les protagonistes passent la plupart de leur temps à prendre des pauses dans leur expédition, et les personnages sont archétypaux au possible et pas très charismatique. Mention spéciale à la guide qui est presque inutile. Cependant, la réalisation est plutôt correcte et laisse la place aux monstres en stop-motion, ce qui est normal quand c’est la principale force de David Allen, même si ce n’est pas la même maestria que les films de Ray Harryhausen. Les acteurs donnent aussi de bonnes performances, même si ça ne vaut pas un oscar.

Je mets néanmoins ces défauts de côté, parce qu’ils rajoutent aussi au charme de série B et de film à petit budget dont font preuve pas mal de productions Full Moon. De plus, l’essentiel du film et la raison du pourquoi on le regarde, c’est-à-dire la stop-motion, est tout simplement incroyable. Et il vaut le visionnage de Primevals.

Le film va pour le moment faire la tournée des festivals, mais j’espère qu’il aura droit à une possible distribution, qu’elle soit petite ou non, ainsi qu’à une bonne visibilité à sa sortie. Parce que ce film a une histoire réellement intéressante derrière lui et il s’agit d’un projet de rêve posthume, ce qui est quand même unique au cinéma.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
The Primevals
Durée
100 minutes
Année
2023
Pays
États-Unis
Réalisateur
David Allen
Scénario
Randall William Cook
Note
7.5 /10

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Fiche technique

Titre original
The Primevals
Durée
100 minutes
Année
2023
Pays
États-Unis
Réalisateur
David Allen
Scénario
Randall William Cook
Note
7.5 /10

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