« While the body rots to dust and bones, there’s a tear in the heart, where the devil roams. »
[Tandis que le corps se décompose en poussière et en os, il y a une déchirure dans le cœur, où le diable rôde.]

Dans les bas-fonds de l’Amérique de la Dépression, une famille de saltimbanques parcourt un circuit de carnaval froid et moribond. Seven a le cerveau, Maggie les muscles, et la fille Eve est leur ange noir silencieux. Eve chante pour leur souper, mais lorsque ses parents tombent en ruine, leur spectacle prend tout son sens.

Hier avait lieu la première mondiale du nouveau film de la famille chouchou du festival Fantasia : la Famille Adams. Non, il ne s’agit pas de la célèbre famille de Mercredi Addams, mais bien d’une réelle famille de créateurs qui font non seulement du cinéma, mais aussi de la musique.

Je dois commencer en disant que je ne ferai pas une critique en tant que telle de Where the Devil Roams, parce lors de la projection, il y a eu des problèmes techniques affectant l’image et le son. Du coup, il est difficile de réellement juger cette œuvre. Mais puisque j’y étais en mission officielle 😉 je vais tout de même vous parler du film.

Inégal

Après avoir vu Hellbender en 2021, j’étais curieux de découvrir le nouveau film de cette famille pas ordinaire. Les Adams poursuivent dans leur thème fétiche,  les relations familiales.

Contrairement à leurs 2 premiers longs métrages, Where the Devil Roams est très inégal et manque de ligne directrice. Cela étant dit, je n’ose pas trop dire que ça rend le film mauvais en soi, parce que j’ai aussi l’impression que c’est plus un film d’atmosphère, un peu comme ce qu’était l’expressionnisme allemand des années 1930. Et comme il y avait un problème au niveau de l’image lors de la projection, ça pourrait complètement changer la donne. En effet, si l’idée était de donner un look inspiré de l’expressionnisme, les problèmes de projection pourraient avoir complètement gâché la chose. Du coup, j’espère que le festival aura l’occasion de le projeter à nouveau d’ici la fin du festival. 

Un amour nourrit

La Famille Adams est un peu comme une part de la famille Fantasia. Leurs 3 films ont été présentés en première mondiale ici, et adoré des fans. D’ailleurs, les 4 membres de la famille (Toby, John, Zelda et l’autre fille qui a travaillé sur le film, Lulu) ont été d’une grande générosité avant et après la projection.

Il est très rare de voir une famille complète créer ensemble de cette manière. C’est maintenant le troisième film que les 3 cinéastes de la famille font ensemble (Lulu étant à l’université lors des précédents tournages) et la foule en redemande. Je disais que Where the Devil Roams est inégal. Mais il est tout de même jouissif par moment. Zelda est une actrice de talent et elle a une incroyable présence à l’écran. Il y a de superbes plans, dans ce film, qui mérite d’être mentionnés.

Ce que j’aime le plus de ces artistes, c’est qu’ils ne veulent pas faire des films avec des mégas budgets. Ils veulent garder ça petit, parce que ça permet un meilleur contrôle et plus de créativité. Et ça, je leur donne. Plus le budget monte, et plus la créativité diminue de façon générale. On peut penser à Michael Bay, qui profite des budgets les plus gros d’Hollywood, et qui propose toujours des films sans grande créativité.

Voilà une des raisons pour lesquelles je serai là pour leur prochain film, sur lequel ils ont déjà commencé à travailler. ☺

Where the Devil Roams était présenté au festival Fantasia le 27 juillet 2023.