« There is something down here. »
[Il y a quelque chose ici.]
Un couple américain, au bord du divorce, se rend en Colombie pour une conférence de travail. Lors d’une randonnée dans la forêt tropicale, une tempête les fait se retrouver piégés dans une fosse de sables mouvants. Incapable de bouger, cela devient une lutte pour la survie alors qu’ils combattent les éléments de la jungle et un serpent venimeux, afin de s’échapper.
Avec Quicksand, Andres Beltran propose un genre de thriller d’horreur efficace, qui garde le spectateur au bout de son siège jusqu’à la fin. Malgré quelques invraisemblances, ce film réussit sa mission.
Si on fait abstraction des 20 premières minutes du film, Quicksand se déroule presque entièrement dans une flaque de boue. Réussir à garder le spectateur en haleine sans tomber dans le ridicule et dans l’invraisemblance est un petit tour de force.
Évidemment, il y a certains détails qui sont discutables, comme de faire une opération à l’aorte avec un couteau de chasse souillé pour sauver une personne. Mais c’est le genre de choses qu’on peut pardonner si le scénario est bien ficelé, et c’est le cas ici.
Le résultat est qu’on passe environ 1 heure à regarder 2 personnages coincés dans un trou de bouette discuter et tenter de trouver une solution sans s’entretuer. De plus, contrairement à ce qu’on voit souvent dans un film de ce type, les deux personnages ne doivent pas surmonter un nombre impossible d’attaques ou de défis. Seulement 2 menaces – en dehors des sables mouvants eux-mêmes – viennent menacer les protagonistes une fois qu’ils sont coincés dans leur prison naturelle. Je le répète, c’est franchement efficace!
Non, Quicksand ne va pas gagner des prix en festivals. Sauf, possiblement dans des festivals dédiés au cinéma de genre.
Par contre, il a la capacité de plaire aux cinéphiles de tous les niveaux, amateurs ou non de cinéma d’horreur, puisqu’il s’agit plus d’un thriller que d’un film d’épouvante classique.
La réalisation est solide, bien appuyée par le scénario qui met en valeur les acteurs et qui évite les phrases vides. La relation entre les deux personnages est bien composée et sans nous dévoiler la totalité de leur passé, les échanges entre Josh (Allan Hawco) et Sofia (Carolina Gaitan) permettent au spectateur d’en apprendre juste assez pour leur donner une existence réelle et crédible.
Du coup, la prison naturelle devient une figure de style représentant la cage dans laquelle le couple – comme bien des couples avec des enfants – s’est retrouvé.
Je dois aussi mentionner la langue. Je suis le premier à me plaindre des films qui se déroulent dans un pays non anglophone, mais dans lesquels les protagonistes parlent anglais. Par contre, ici, c’est parfaitement intégré, puisque le mari est anglophone. Donc, comme c’est souvent le cas dans notre monde, les non-anglos font toujours l’effort de parler en anglais avec eux.
Mais les séquences avec les Colombiens se déroulent généralement en espagnol.
Le résultat est un film agréable à regarder, facile d’accès, poignant, et divertissant. Un beau moment à passer.
Bande-annonce
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