Jules au pays d Asha - Une

Jules au pays d’Asha – Guérison 

« Quand tu te sens pas ben en d‘dans de toé, là, t’as juste à respirer l’herbe, ça va te donner du courage. »

Jules au pays d Asha - affiche

Par une froide journée d’hiver de 1940, Jules (Alex Dupras) emménage avec sa famille chez son oncle, maire d’un village de colons dans le Nord du Québec. À cause d’une maladie rare de la peau, il n’a aucun ami. Alors, son plus grand souhait est de guérir. Lorsque son chien Flagrant se sauve dans la forêt, Jules n’a d’autre choix que de s’éloigner de sa maison pour le retrouver. En chemin, il fait la rencontre d’Asha (Gaby Jourdain), une mystérieuse jeune fille autochtone. Ensemble, ils vont s’aventurer de l’autre côté de la forêt, là où la nature se révèle pleine de vie et de secrets.

Avec Jules au pays d’Asha, Sophie Farkas Bolla offre un film ennuyant offrant peu de bons moments. Un film que mes enfants n’ont même pas fini. C’est la première fois que les 2 décrochent sur un même film. 

Un peu d’histoire

Le côté positif de Jules au pays d’Asha, c’est qu’il propose une trame d’Histoire trop peu connue des allochtones. Certains diront qu’on la connait l’histoire des méchants blancs. Mais malgré ses personnages très « noir et blanc », ce long métrage permet de comprendre que les blancs n’étaient pas tous méchants. C’est une belle façon d’amener un allochtone à réellement s’intéresser à ce qui s’est passé et à vouloir engager la conversation. Parce que personne n’a envie de dialoguer lorsque, dès le départ, on lui dit que lui et les siens sont tous des connards. 

Jules au pays d Asha - Un peu d histoire
La mère (Marilyse Bourke)

Le personnage de la mère, interprété par Marilyse Bourke est un bel exemple. Elle montre que certains allochtones étaient remplis de bonnes intentions. Quant au personnage de Jules, il montre l’ouverture naturelle d’un enfant. 

D’ailleurs, il semblerait que tous les événements, le contexte historique, les lieux, les costumes, les langues, les traditions, les rituels et la cosmogonie invoquée dans le film sont basés sur des faits culturels et historiques qui ont été rigoureusement fouillés et validés par une équipe d’historiens. De plus, l’équipe du film est composée, aussi, d’autochtones. 

Et pour ceux qui se posent la question, la langue autochtone qui est utilisée dans le film est l’anishinaabemowin.

Une belle occasion manquée

Mais ce qui ressort malheureusement du film, c’est qu’il est si ennuyant qu’on se fout de ce qu’on pourrait apprendre. L’histoire n’est pas attirante pour un adulte, et trop lente pour les enfants. 

Jules au pays d Asha - Une belle occasion manquée
Jules et Asha

Le film est perdu quelque part entre le réalisme et le merveilleux. Mais à aucun moment un des deux angles ne réussit à se démarquer. Par exemple, à un moment, une racine se soulève pour sauver les enfants qui se sauvent des bûcherons. Ce moment de merveilleux arrive de nulle part, alors que tout le film est dans un ton plutôt réaliste. 

Un point qui m’étonne, c’est le jeu des acteurs. Il est anormalement… moyen. Les enfants sont tout juste corrects et Marilyse Bourke ne semble pas beaucoup y croire. Même Emmanuel Schwartz n’est pas à la hauteur de son talent. 

Tous ces points négatifs font qu’on n’accroche pas à l’histoire qui permettrait de comprendre comment les choses se sont passées lorsque les Européens se sont installés ici aux dépens des peuples qui vivaient déjà ici. Je suppose que l’idée de ce film est d’ouvrir le dialogue pour que les nouvelles générations comprennent notre passé. Mais cette possibilité risque de ne pas se matérialiser puisqu’on décroche rapidement. 

Au plus, ça m’a donné envie de relancer ma recherche afin de découvrir mes origines autochtones, sachant que j’ai des ancêtres autochtones. 

Un peu plus…

Jules est atteint d’une étrange maladie qui rend la peau de ses bras sèche. Ça donne un peu une apparence de tronc d’arbre. Jules est à la recherche d’un remède pour sa maladie, mais ce qu’il finit par découvrir, c’est qu’il n’est pas au centre de l’univers, mais qu’il peut y jouer un rôle actif.

Jules au pays d Asha - Un peu plus

Il y a tout de même un truc qui m’a dérangé dans cette histoire de maladie. Tous les blancs ont peur de Jules et d’attraper cette maladie, alors que tous les Autochtones, eux, n’en ont pas peur. Même qu’ils en sont tous fascinés et qu’ils veulent y toucher… Disons que ça manque un peu de ce qu’on appelle le juste milieu. 

Jules au pays d’Asha est donc une occasion ratée d’activer la discussion sur cette fameuse réconciliation. Mais, au moins, c’est un pas dans la bonne direction.

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Jules au pays d’Asha
Durée
89 minutes
Année
2023
Pays
Québec (Canada)
Réalisateur
Sophie Farkas Bolla
Scénario
Sophie Farkas Bolla et Sarah Lalonde
Note
4.5 /10

1 réflexion sur “Jules au pays d’Asha – Guérison ”

  1. Je partage l’avis de M. Grondin sur le film. J’y suis allée avec deux enfants de 9 est 11 ans qui ont donné la note de 3/5 au film… parce “qu’on est gentils.” Dans les faits, ce serait 2/5. Une très grande déception à la fin: ce n’était qu’un rêve. Ça n’a pas du tout passer pour les deux enfants qui se sont sentis… trahis ? Le seul mot car déception n’était pas assez fort. Ils voulaient tant croire à cette histoire. Comme quoi le mélange réel-imaginaire ne fait pas bon ménage pour les enfants qui préfèrent l’un ou l’autre.

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Fiche technique

Titre original
Jules au pays d’Asha
Durée
89 minutes
Année
2023
Pays
Québec (Canada)
Réalisateur
Sophie Farkas Bolla
Scénario
Sophie Farkas Bolla et Sarah Lalonde
Note
4.5 /10

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