« Le braconnier cherche Balmani. Il est prêt à tout pour récupérer ce tigre. »
Une nuit, Balmani (Sunny Pawar), jeune orphelin, sauve un bébé tigre des griffes d’un impitoyable braconnier. Pour lui échapper, ils entreprennent un long et périlleux voyage vers les hauteurs de l’Himalaya. Ensemble, ils vont vivre la plus grande aventure de leur vie.
Avec Le tigre et l’enfant (Ta’igara: An adventure in the Himalayas), Brando Quilici propose un film d’aventure familial avec une touche écolo. Un film qui ressemble un peu trop à une émission du National Geographic.
Représentation rare du Népal
On voit rarement des films qui se déroulent au Népal. Et c’est encore plus rare d’en voir qui montrent le vrai Népal. Pour être honnête, le film n’offre pas de grands moments et il n’est pas si intéressant d’un point de vue divertissement ou de sa qualité cinématographique. Là où il est intéressant, c’est au niveau de sa représentation de ce petit pays méconnu. Je vais donc mettre l’accent sur ça.
Le Népal c’est 3 types de régions : les plaines, les collines et les montagnes.
Première partie dans la jungle de Chitwan: lumière pure, chants d’oiseaux, cris d’animaux sauvages représentant la nature vierge. Deuxième partie à Katmandou : contraste considérable, contexte urbain pollué, rues bondées, chaos, bruit, regards indifférents et danger pour les protagonistes. Troisième partie: quittant la ville corrompue pour entrer dans l’oasis onirique de l’Himalaya, temps plus lent, espace différent, voyage à pied durant des jours, des semaines, voire des mois.
En route, Balmani et son tigre rencontrent plusieurs habitants du Népal, une façon utilisée par le réalisateur pour faire découvrir la culture népalaise. Notre duo rencontre donc :
Les Rautes
Les Rautes, nomades forestiers népalais, chassent et cueillent pour survivre, mais leur mode de vie est menacé par l’expansion des zones agricoles et la perte de forêts. Les 200 Rautes restants ont peu de choix et sont de plus en plus tributaires de l’agriculture. Ils parlent leur propre langue et se nourrissent de viande de singe.
Les chasseurs de miel
A Saadi, un village reculé situé au pied des montagnes de l’Himalaya, se déroule une tradition sacrée transmise depuis 11 000 ans avant Jésus-Christ. Les chasseurs de miel de la tribu Kulung récoltent le miel des ruches nichées dans les rochers en utilisant des échelles de cordes tissées sur les falaises abruptes. Cette pratique est étroitement liée à la croyance des Kulung en l’esprit protecteur Rongkemi, qui permet à une personne bénie de retirer les ruches après avoir eu un rêve spécial. Sans cette bénédiction, la récolte du miel pourrait avoir des conséquences négatives pour les familles et les maisons des chasseurs.
Les éleveurs de Yacks
Durant des siècles, les éleveurs nomades du Mustang ont migré entre les hauts plateaux tibétains et les vallées de l’Himalaya avec leurs troupeaux de yacks. Ces animaux rustiques sont originaires des sommets de l’Himalaya, où ils sont les seuls capables de survivre à de telles altitudes. Les habitants locaux se fondent sur ces bêtes pour survivre, utilisant leur lait et leur viande tout en les utilisant également comme bêtes de somme et de travail. En conséquence, l’élevage de yacks est devenu crucial pour la survie de la majorité des citoyens des hautes montagnes de l’Himalaya.
Le monastère du Nid du Tigre
Le monastère du Nid de Tigre
Le monastère du Nid de Tigre est un haut-lieu du Bouddhisme et l’un des sites les plus remarquables de l’Himalaya. Appelé localement “Paro Taktsang”, il trône sur une falaise des montagnes sacrées, au Bhoutan.
Trop proche du documentaire animalier
Les deux plus grands défauts du film proviennent du jeu des acteurs, qui ne sont pas très convaincants, et du fait qu’on a souvent l’impression de regarder un documentaire du National Geographic. Cela vient probablement du fait que le réalisateur veut attirer l’attention sur le fait que la population mondiale de tigres est aujourd’hui réduite à environ 3 900 individus dans la nature. Et sur sa carrière prolifique à titre de réalisateur pour les chaînes National Geographic Channel, Discovery Channel et PBS NOVA.
Il y a certains moments avec les tigres durant lesquels on a vraiment l’impression que les images proviennent de ces documentaires animaliers dans lesquels on apprend beaucoup d’informations pertinentes, mais qui n’ont pas une grande valeur narrative en fiction. Il y a même la qualité de l’image qui change comme si ça n’avait pas été tourné au même endroit par la même équipe.
Ces images ne semblent pas avoir dérangé mon jeune public, mais disons que l’adulte s’en trouve dérangé et affecté dans son plaisir.
Un peu plus…
Cela étant dit, mes petits critiques en herbe ont bien aimé cette épopée.
Le film traite ainsi de l’une des questions les plus importantes de notre époque, la conservation de la faune et des espèces menacées, dans le but de diffuser un message sans détour sur la situation extrême que connaît aujourd’hui notre planète en ce qui concerne notre environnement.
Le méchant du film est un braconnier, aidé par un cuistot qui tente de gagner de l’argent facile en fournissant des informations au braconnier. Disons que la subtilité n’est pas tant au rendez-vous.
Le tigre et l’enfant est une histoire d’amour et d’amitié sur le passage à l’âge adulte. Un film qui rassemble les émotions de l’enfance et de l’adolescence, les difficultés d’être orphelin. Le jeune public à qui s’adresse principalement ce film sera happé par le mignon bébé tigre – qui d’ailleurs semble parfois plus vieux et parfois plus jeune – et par la grandeur des montagnes.
Des prairies népalaises aux rues modernes de Katmandou jusqu’aux hauteurs mortelles de l’Himalaya, cette épopée représente, à tout le moins, un lieu impressionnant que l’on voit très rarement au cinéma.
