« Holy Grace – Youth group. »
[Sainte Grâce – Groupe de jeunes.]
Jem Starling, 16 ans, entame une liaison avec le pasteur, Owen, un homme magnétique, tout en continuant à remplir ses devoirs envers sa communauté de fondamentalistes chrétiens.
Laurel Parmet nous présente ici son premier long-métrage qui aborde la question de la pression occasionnée par le fondamentalisme religieux au sein d’une famille aux États-Unis, et plus précisément, ses répercussions sur un moment de vie délicat et parfois instable, l’adolescence.
Des textes religieux déclamés et des jeunes filles qui dansent inaugurent The starling girl. En une seule séquence, le thème principal nous est présenté, ainsi que l’héroïne, Jem. Une remarque sur sa tenue considérée comme « indécente » par une voisine membre de la communauté et elle s’effondre en pleurs, loin du regard des autres, mais proche de celui d’Owen, jeune pasteur revenu tout juste d’Amérique du Sud.
La jeune héroïne a été élevée au sein d’une communauté de fondamentalistes chrétiens aux États-Unis. Le quotidien est empli de rigueur, textes sacrés, la musique considérée comme « impure » est interdite. Les membres se retrouvent de façon régulière à l’église ou lors de fêtes et repas religieux. Son quotidien ainsi que l’apprentissage scolaire, quasiment absent du film, n’existent pas sans religion, qui est omniprésente.
Jem n’a que peu d’échappatoires, hormis la danse. Lorsqu’elle apprend que l’enseignante chargée de mener un projet de chorégraphie avec d’autres jeunes filles de sa communauté ne participera plus au projet, elle propose d’organiser celui-ci. Et soumet l’idée au jeune pasteur, Owen, dont les méthodes d’apprentissage audacieuses apportent un certain renouveau au sein de la communauté.
Owen, en plus d’être pasteur, est formateur et déjà marié. Il se démarque du reste de la communauté par un certain anticonformisme. Présent, mais cependant distant envers les autres membres, il va se rapprocher de Jem avec qui il va développer une forte complicité.
Tandis que Paul, le père de Jem, lutte contre son alcoolisme et Heidi, sa mère, consolide son conformisme religieux, l’adolescente se sent enfermée dans un univers qui ne lui correspond pas. La moindre insolence est reprise, les sorties sont surveillées et l’imagination est bridée par les injonctions religieuses.
À l’âge où l’on rêve non seulement d’émancipation, mais également de liberté et de renouveau, la rencontre avec Owen est salvatrice pour Jem. Elle sera cependant source de conflits envers les autres membres de la communauté, qui ne peuvent considérer cette liaison que comme un outrage aux bonnes mœurs.
Ce long-métrage entremêle des thèmes forts et percutants. Le malaise est présent chez l’héroïne, et nous ressentons de l’effroi face au discours ambiant véhiculé par la communauté. Alors que le mensonge ne semble pas toléré, il est cependant utilisé par certains adultes avec mauvaise foi. La vie est guidée par des principes stricts, et même une simple chorégraphie est soumise à des remarques arbitraires. Ce premier film est prometteur, et Eliza Scanlen, découverte dans Sharp Objects de Jean-Marc Vallée (2018) conforte son talent d’actrice.
Bande-annonce
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