Gay mean girls S2 - une

Gay Mean Girls | Saison 2

« When our family of origins don’t accept us for who we are, we get to choose our chosen family. »
[Lorsque notre famille d’origine ne nous accepte pas pour qui nous sommes, on peut choisir notre famille de cœur.

Gay mean girls S2 - poster

L’étudiante journaliste Savannah Lin se retrouve mêlée à la dynamique compliquée d’un « espace sûr » queer pour les gens de couleurs. Elle doit choisir entre protéger sa communauté ou l’intégrité de sa voix à la suite d’une trahison.

Avec la saison 2 de Gay Mean Girls, Heyishi Zhang propose une série qui touche à un enjeu complexe, de façon simple et agréable. Elle touche au tabou ethnique qui veut que la protection de son groupe soit plus importante que la protection de soi. Le tout dans l’univers queer.

Ethnie et homosexualité

Basée à l’origine sur son court métrage viral, Heyishi Zhang arrive avec la deuxième saison de cette websérie qui a été présentée en première au TIFF Next Wave. 

La populaire série met en vedette une toute nouvelle distribution, et une toute nouvelle histoire ou on lutte contre la corruption dans les espaces de justice sociale en restant fidèle à soi-même dans un monde performatif.

Gay mean girls - Ethnie et homosexualité
Savannah et quelques membres du ENE

Il y a beaucoup de matériel dans cette série. Et, il n’y a pas que du consensuel. Tout au long de la saison, la réalisatrice s’attaque à cette fâcheuse tendance de la gauche radicale de vouloir lisser tout ce qu’il y a dans la société. Un bel exemple est ce moment où les membres du groupe se retrouvent dans une soirée et qu’une des filles prend une photo de groupe. Jenn déclare quelque chose que je traduirais ainsi : « Ne montre ça à personne en dehors du groupe. Ça pourrait faire de la peine. » Quand on est rendu à cacher aux autres qu’on voit des amis afin de ne pas les blesser, eux qui n’y étaient pas, on est rendu un peu trop loin dans la soi-disant bienveillance. Tout au long de la série, Zhang montre à quel point cette mentalité « woke » peut devenir nocive. 

À travers ça, il y a aussi toute l’idée du groupe voulant offrir un safe space, un endroit sûr, pour ces gens de couleurs (en fait pas mal juste des asiatiques ici), queer qui ne se sentent pas acceptés dans la société trop blanche et hétéronormative canadienne. Encore là, la réalisatrice questionne la bienveillance de ce genre de groupes. Est-ce que les côtés négatifs (voir les agressions qui s’y déroulent) du groupe doivent être cachés au reste de la société afin d’éviter la stigmatisation des gens appartenant aux communautés faisant parties du groupe? Bon… Je réalise que tout ça n’est pas vraiment clair puisque je ne veux pas révéler de punchs. Mais la question se pose. 

L’autre exemple – dont je peux parler plus facilement – qu’utilise la réalisatrice dans sa critique de la société, vient lorsque Savannah réalise son documentaire, dans lequel elle veut traiter des enjeux de santé mentale que peuvent vivre les enfants d’immigrants. Mais la jeune journaliste se fait rapidement censurer par ses comparses du ENE. Il ne faut surtout pas donner des arguments au racisme. Imaginez si les gens savaient que certains immigrants ont des enjeux de santé mentale… Vous savez, l’importance de l’apparence. Dans Gay Mean Girls, on montre à quel point ces apparences sont importantes pour les parents chinois qui ont immigré ici pour le mieux. 

Un autre point intéressant de cette série vient de la normalisation de l’utilisation des déterminants de genre. Par exemple, lorsque les personnages se rencontrent pour la première fois, iels se demandent quel pronom utiliser. J’admets que pour un vieux comme moi, l’utilisation du them ne va pas de soi lorsque je regarde une personne qui semble être une fille. Par moment j’étais un peu perdu à savoir de qui les personnages parlaient avant de finir par comprendre que c’était de Skye, qui se définit comme them. J’imagine que c’est en commençant à le montrer comme normal dans les émissions que ça va devenir plus normalisé dans la société aussi. Est-ce une bonne chose? Qui sait. L’important est d’évoluer, non?

Épisode par épisode

Pour le choix des titres d’épisodes, Zhang a eu la bonne idée de faire un peu comme l’avait fait Friends à l’époque, c’est-à-dire de toujours commencer son titre avec la même formule. Ici, c’est « The business of… ». Ça amène une certaine continuité et c’est amusant pour le spectateur.

Gay mean girls - les épisodes

Voici le descriptif de chacun des 8 épisodes. 

Épisode 1 – The Business of Hope 

La journaliste étudiante Savannah Lin trouve la famille qu’elle a choisie en cherchant une histoire à présenter pour son essai vidéo dans le but d’obtenir une bourse prestigieuse.

Épisode 2 – The Business of Love 

Lors de la planification de sa vidéo, Savannah se lance dans une rencontre de 72 heures avec Jenn, leader de Exhausted Not Exotic, et a un aperçu du fonctionnement interne complexe derrière la dynamique du groupe.

Épisode 3 – The Business of Trust

Savannah, peu impressionnée par le film d’un membre chéri de la communauté, a changé d’avis lorsqu’elle rencontre officiellement le cinéaste Skye lors d’une soirée.

Épisode 4 – The Business of Perfection

La relation entre Savannah et Skye s’assombrit rapidement après un désaccord sur sa vidéo de bourse, et une invitation chez « eux » (them) mène à quelque chose d’inattendu.

Épisode 5 – The Business of Shame

Savannah a du mal à articuler ses expériences alors qu’elle fait face à une pression croissante de Jenn et de ses parents dans la perspective de la première projection publique de son film de bourses d’études à Exhausted Not Exotic.

Épisode 6 – The Business of Justice

Après un rêve cauchemardesque dans le pays parfait de Queertopia, Savannah rentre chez elle pour confronter ses parents à propos de ses blessures et retrouver son pouvoir.

Épisode 7 – The Business of Accountability

Savannah fait de son mieux pour perturber la passivité des membres de l’ENE mais est contrecarrée par Jenn, qui fera tout pour maintenir la paix au sein de la communauté.

Épisode 8 – The Business of Grief

Lors de la sortie de la vraie vidéo de bourses d’études de Savannah, les tensions sont vives et les réactions sont mitigées, mais Savannah ressent un sentiment de sérénité alors que l’année touche à sa fin.

***

La série sera disponible à partir du 24 février sur KindaTV, via YouTube. 

Bande-annonce  

Fiche technique

Titre original
Gay Mean Girls
Durée
12 minutes
Année
2022
Pays
Canada
Réalisateur
Heyishi Zhang
Scénario
Heyishi Zhang
Note
8 /10

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Fiche technique

Titre original
Gay Mean Girls
Durée
12 minutes
Année
2022
Pays
Canada
Réalisateur
Heyishi Zhang
Scénario
Heyishi Zhang
Note
8 /10

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