The Outwaters - une

The Outwaters — Irrégularités

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The Outwaters - affiche

Quatre voyageurs rencontrent des phénomènes menaçants alors qu’ils campent dans une partie reculée du désert de Mojave pour réaliser un vidéo-clip.

Avec The Outwaters, Robbie Banfitch propose un film de type found footage qui tente de renouveler le genre. Mais au final, il offre surtout un film inégal et ennuyant. 

We all die in the dark

La bande-annonce de The Outwaters était enthousiasmante. Elle laisse espérer un film terrifiant qui sort le spectateur de sa zone de confort. Et avec sa pitch line « we all die in the dark (on meurt tous dans le noir) », j’étais vraiment rempli d’espoir. Malheureusement, ils meurent tellement dans le noir qu’on n’y voit simplement rien. Parfois, à trop vouloir cacher ce qui se passe, on finit par s’y perdre. C’est ce qui arrive au réalisateur avec ce film.

The Outwaters - We all die in the dark

Pendant de longues séquences, tout ce que le spectateur voit, c’est un écran noir, avec un petit point au centre de l’écran qui est soi-disant éclairé par une lampe de poche. Mais ces séquences sont tellement longues qu’on en vient qu’à perdre l’intérêt. De plus, ce n’est pas crédible. Une lampe de poche ne ferait pas ce genre d’éclairage très précis en un point de quelques centimètres de diamètre. 

À l’occasion, des genres de cris stridents rappellent au spectateur qu’il regarde un film d’horreur. C’est quelques cris sont très efficaces. C’est probablement ce qui m’a permis de garder un peu d’intérêt jusqu’à la fin. 

Parlant de la fin, à défaut d’être surprenante (c’est un found footage après tout), elle est bien dégoutante. Le sang est trop rouge, mais il coule à flot et le réalisateur joue sur la folie de son personnage pour lui faire faire un truc dégueulassement cool à regarder. Une fin qui permet au spectateur de ne pas avoir complètement perdu son temps.

Le style Found footage

Le found footage est devenu un genre en soi grâce au succès de quelques films. Qui ne se souvient pas du premier du genre? Blair Witch Project était parfait, à l’époque. Non seulement il était le premier à proposer l’idée d’archives retrouvées. Mais son marketing était incroyable. Les producteurs avaient réussi à faire croire qu’il s’agissait réellement de matériel qui avait été retrouvé. 

The Outwaters - le style Found footage
Michelle

Évidemment, le succès de ce film à zéro budget a amené plusieurs réalisateurs à essayer de faire pareil. Mais, comme Banfitch, peu ont réussi à créer un film qui se tienne et surtout qui soit terrifiant. Un des rares à y être parvenu est le duo composé de Joseph Winter et Vanessa Winter avec leur complètement fou Deadstream

Mais dans sa tentative de renouveler le genre, Banfitch ajoute des éléments qui discréditent son film. Au début du film, on dit que 3 cartes mémoires ont été retrouvées et qu’on nous présente le raw footage. Autrement dit, que les images n’ont pas été retouchées et qu’il n’y a pas eu de montage. Que ces images ont été prises directement des cartes et qu’on nous les montre ainsi. Pourtant, il y a un montage qui a été fait. Il y a des plans qui ont été soigneusement coupés et montés afin qu’il n’y ait pas de coupures abruptes dans les transitions. Par exemple, Michelle chante et les plans de ses mains, de son visage et des plans plus éloignés s’enchainent sans coupure dans son chant et sans que les changements de plans ne soient saccadés. S’il s’agissait de matériel raw, il y aurait des sauts. Ce montage nuit à l’expérience. Il y a aussi la musique. Comment des archives retrouvées, sans montage, peuvent contenir de la musique bien placée, sans coupure et qui s’intègre exactement à la trame narrative? 

The Outwaters est ainsi bourré d’anachronismes et d’irrégularités qui détruisent l’idée qu’il s’agit de matériel qui a été retrouvé. 

Un peu plus…

Parmi les autres problèmes, il y a la durée. En fait, le réalisateur prend tellement de temps à installer son histoire qu’on décroche avant même qu’il se passe quelque chose. Honnêtement, si je n’avais pas regardé ce film dans le but d’en faire une critique, j’aurais probablement commencé à faire autre chose pendant que je finissais de le regarder d’un œil. 

Heureusement, il y a la fin. Elle n’est pas assez bonne pour sauver le film, mais au moins elle permet au spectateur d’avoir un moment de jouissance à travers ces trop longues 110 minutes. 

Bande-annonce

Fiche technique

Titre original
The Outwaters
Durée
110 minutes
Année
2022
Pays
États-Unis
Réalisateur
Robbie Banfitch
Scénario
Robbie Banfitch
Note
5.5 /10

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Fiche technique

Titre original
The Outwaters
Durée
110 minutes
Année
2022
Pays
États-Unis
Réalisateur
Robbie Banfitch
Scénario
Robbie Banfitch
Note
5.5 /10

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