Pleins Écrans 2023 - jour 10 - une

[Plein(s) Écran(s)] 2023 — Jour 10

Nous voici rendus au dernier jour de compétition du festival Plein(s) Écran(s). Je vous présente donc les 4 derniers films au programme, avant les 2 journées où seront rediffusés les gagnants.

Compétition officielle

La main gauche (Maxime Robin) — Québec – 14 minutes

La maman du petit Maxime se fait beaucoup de souci pour lui quand sa professeure le déclare « anormal ». Après une visite éprouvante à l’hôpital, elle décide de confronter la professeure. Mais une erreur anodine lui fait voir la situation sous un nouvel angle. Un court métrage sur le genre qu’on projette sur les autres.

La main gauche

Avec La main gauche, Maxime Robin offre un film fort sur le genre, les présomptions, l’amour et le respect de soi. 

La normalité, c’est quoi au juste? J’ose espérer que ce que vit le petit Maxime ne se produirait pas aujourd’hui. La professeure du film ose dire à la mère du garçon que celui-ci n’est pas normal parce qu’elle suppose qu’il est (ou sera) gay. Le réalisateur joue sur la normalité en utilisant le fait qu’à une autre époque, on disait des gauchers qu’ils n’étaient pas normaux. 

La mise en scène est parfaite. Robin navigue habilement entre la grande subtilité et le trop gros pour être vrai. La séquence finale, dans laquelle une prestation musicale est performée, est simplement magique, poignante. 

Un film à voir pour tous ceux qui, un jour, se sont demandé s’ils étaient normaux.

Ousmane (Jorge Camarotti) — Québec – 25 minutes

Déraciné et en quête d’un but, Ousmane, un nouvel immigrant burkinabé vivant à Montréal, voit sa vie prendre un tournant lorsqu’il rencontre une vieille dame désorientée, Édith, à la fin d’une longue journée de travail. Après avoir appris les terribles conditions de vie d’Édith, mais sans bien comprendre ce qu’implique cette tâche, il décide naïvement d’assumer le rôle d’aidant comme si elle était sa propre mère.

Ousmane

Il y a tellement de choses dans ce court métrage de Jorge Camarotti. Tout d’abord, il y a l’immigration. Je dirais plutôt un portrait touchant de ce que peuvent ressentir les immigrants après s’être exilés. Dans le cas d’Ousmane, c’est une double réalité. Il y a, bien sûr, le mal du pays que ressent cet homme. Imaginez tout quitter dans l’espoir d’une vie meilleure, plus enrichissante. Toute sa famille, à l’exception de sa femme et ses 2 fillettes, est restée au pays. Mais comme il vient d’une culture très sociale, le manque est encore plus grand.

Il y a aussi cette autre réalité que vivent beaucoup d’immigrés québécois qui sont originaires de pays pauvres. Leur famille dépend de l’argent qui leur est envoyé. Ousmane, qui n’a pas beaucoup d’argent lui-même, envoie une partie de son salaire à sa famille qui en a grandement besoin pour subsister. 

L’autre thème important de ce film, c’est le vieillissement et la perte d’autonomie. Édith est désorientée, perdue et sans famille. Je dois saluer, ici, la performance des deux acteurs principaux. Le lien qui se crée entre les deux personnages est touchant, bien que difficile à comprendre. 

Camarotti offre un film qui est à la fois triste et rempli d’espoir. Une œuvre d’une grande qualité tant au niveau visuel que technique.

We are not speaking the same language (Danika St-Laurent) — Québec – 8 minutes

En repensant à son seul appel téléphonique avec sa grand-mère maternelle, Danika explique le lien qu’elle entretient avec son identité autochtone (et sa grand-mère) par le biais du perlage.

Avec We are not speaking the same language, Danika St-Laurent propose un film au sujet et à la narration pertinents, mais mal réalisé. Cette « lettre » à sa grand-mère est belle et touche à des sujets difficiles à aborder, comme les pensionnats autochtones. Elle touche aussi à la notion de perte de culture des plus jeunes générations qui, souvent, doivent se réapproprier leur culture une fois adultes. 

Le problème avec ce film, c’est qu’au-delà du texte, il a peu à offrir. On passe la totalité du court métrage à regarder des gros plans des mains de la protagoniste qui fait du perlage et qui narre en voix-off. Les images auraient été plus fortes si on avait alterné avec d’autres plans, nous donnant l’opportunité d’apprécier les séquences de perlage. 

Il y a aussi le chant… De la toute première seconde, à la toute dernière, il y a un chant accompagné de percussions. Non seulement on vient qu’à être un peu tanné de l’entendre (dans un film c’est bien parfois des moments sans musique), mais par moments, ça devient déconcentrant et on n’écoute plus vraiment ce que la jeune femme raconte. 

On se retrouve donc avec un film quelque peu ennuyant à regarder.

Impression(s)

The Talking Stage (Lily Paris) — Canada / Québec – 2 minutes

Phoebe (31F) est une personne complètement normale avec beaucoup de choses à dire qui sont, elles aussi, complètement normales.

The Talking Stage

Voici un très court film animé qui montre cette nécessité qu’ont certaines personnes à parler et encore parler, alors que personne ne les écoute vraiment. Disons que ce film représente assez bien un des symptômes de notre société moderne.

Visuellement, les dessins sont assez basiques, voire simplistes. Des traits de crayon mauve, sur un fond gris neutre, meublent l’espace alors que le seul personnage, Phoebe, parle d’elle dans une diarrhée verbale.

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