Pleins Écrans - Jour 5 - Une

[Plein(s) Écran(s)] 2023 — Jour 5

Deuxième jour de ce weekend carte blanche de Plein(s) Écran(s). Voici ce que le festival vous offre!

Carte blanche

Chiatura (Toby Andris) France – 16 minutes

Après la mort de son mari dans une mine de Géorgie, une opératrice de téléphérique se lance dans une guerre personnelle contre la ville.

CHIATURA

Avec Chiatura, Toby Andris propose une oeuvre sur le deuil vécu par une vieille femme qui a perdu son mari dans un accident de travail alors que les patrons n’avaient pas sécurisé les lieux correctement. 

Chacun vit le deuil à sa manière. Certains sont en colère, d’autres pleurent, et d’autres fuient. La femme de Chiatura le vit avec colère. Même après une grève qui a amené les dirigeants de l’entreprise à revoir leurs normes de sécurité, la femme ne dérage pas. J’imagine qu’on peut tout à fait la comprendre. 

Eliso considère que les changements sont insuffisants. Le réalisateur ne donne pas les raisons complètes pour lesquelles la femme décide d’empêcher la mine de rouvrir. Et c’est un bon choix narratif. Dans les faits, ce n’est pas tant les raisons d’Eliso qui comptent ici. Le réalisateur utilise cette histoire pour dénoncer ces patrons qui mettent la sécurité de leurs employés en danger afin de faire plus de profits. Et avec un film sobre, mais bien réalisé, il atteint son objectif. Et en bonus, il termine avec une belle surprise pour le spectateur.

Duos (Marion Defer) — France – 22 minutes

Un couple de vagabonds s’introduit dans une maison. Quand les propriétaires rentrent plus tôt que prévu, les intrus font une étonnante rencontre.

Duos

Avec Duos, Marion Defer propose une agréable comédie de situation. Elle me donne aussi beaucoup de mal à écrire, car il s’agit de ce type de films dont on peut difficilement parler sans donner des punchs. 

Quoi qu’il en soit, elle a réussi à trouver la bonne formule pour rendre son récit intéressant. Avec une caméra rarement fixe, et des acteurs talentueux, elle donne beaucoup de rythme à ce film. Contrairement à ce qu’on voit souvent dans ce genre de comédie, le scénario est solide et une dose de mystère se greffe aux situations plus légères.

J’ai été charmé.

Souvenir souvenir (Bastien Dubois) — France – 15 minutes

Bastien veut faire parler son grand-père sur la guerre d’Algérie, mais n’est peut-être pas prêt à entendre ce qu’il a à dire.

Souvenir Souvenir

Ouf. Avec Souvenir souvenir, Bastien Dubois frappe fort. Le sujet de la guerre d’Algérie est délicat en France. Mais le réalisateur a trouvé une façon original de traiter du sujet. En partant de son propre point de vue de jeune homme qui ne l’a pas vécu et qui veut en savoir davantage, il amène le spectateur dans un voyage entre naïveté et horreur. 

Vous avez déjà essayé de parler de la guerre avec votre grand-père? Si vous ne l’avez jamais vécu, vous ne pouvez qu’imaginer ce que ça peut être. C’est ce que fait Dubois dans ce film. Il nous raconte comment il imagine la guerre d’Algérie, avant de nous raconter ce qu’il a appris par la suite.

Pour rendre son histoire, il utilise une animation tout aussi originale qui donne l’impression qu’il y a toujours deux images en superposition. Possiblement une manière d’expliquer qu’il y a plusieurs couches à ce genre d’histoires de guerre.

Vraiment une œuvre à ne pas manquer.

Colza (Victor Chagniot, Camille Broutin, Matthieu Dores, Victoria De Millo Gregory, Maxime Jouniot, Jade Khoo) — France – 5 minutes

Alors que le village assiste au plus grand concert qu’il n’ait jamais vu, une jeune lézarde nommée Clarence vole un précieux avion en papier.

Colza

Avec Colza, on questionne la place des technologies dans l’industrie de l’agriculture. 

Cette animation en 2D est une belle histoire, racontée autant pour les enfants que pour les adultes. Mais cette histoire de 5 minutes mériterait un peu plus de temps pour se délier et s’imposer. On a l’impression que le récit commence à peine à lever lorsque le film se termine. Bien sûr, il s’agit tout d’abord de se questionner sur le changement et sur le rôle qu’on attend de ceux qui n’ont pas embrassé le changement. Mais avec une histoire plus longue, le sextuor de créateurs réussirait non seulement à nous montrer que la jeune lézarde partira, mais pourrait amener le spectateur à comprendre que, parfois, la technologie qui amène à produire plus n’est pas nécessairement la meilleure option.

Quoi qu’il en soit, ce petit film est agréable et mes enfants le verront très certainement!

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