« Tu vas voir, c’est tout le temps la fête. Il y a de la musique partout. »
Ernest et Célestine retournent au pays d’Ernest, la Charabie, pour faire réparer son précieux violon cassé. Ils découvrent alors que la musique est bannie dans tout le pays depuis plusieurs années. Pour nos deux héros, il est impensable de vivre sans musique! Accompagnés de complices, dont un mystérieux justicier masqué, Ernest et Célestine vont tenter de réparer cette injustice afin de ramener la joie au pays des ours.
En 2012 est sorti le film Ernest et Célestine. Adaptation de la série de livres jeunesse éponyme écrite par l’auteure belge Gabrielle Vincent, le long-métrage a derrière lui des personnes impressionnantes. Le producteur Didier Brunner, ayant produit de nombreux films d’animation français, notamment ceux de Michel Ocelot, les réalisateurs belges Stéphane Aubier et Vincent Patar à qui l’on doit les séries Pipic et André et Panique au village, accompagnés de Benjamin Renner, un bédéiste qui adaptera plus tard ses oeuvres au grand écran avec le film Le Grand Méchant Renard et autres contes…, ainsi que l’écrivain Daniel Pennac, grand ami de l’auteure des livres qui a scénarisé le film. Le film est un bon succès public et critique, s’étant fait remarquer au Festival de Cannes, ayant remporté le césar du meilleur film d’animation et étant sélectionné dans la même catégorie aux oscars. Après une série à la télévision encore en cours, la suite Ernest et Célestine : Le Voyage en Charabie, sortira cette année juste à temps pour Noël.
Ce qui nous amène au présent film
Cette fois réalisé par Julien Chheng et Jean-Christophe Roger, ayant précédemment travaillé sur la série animée tirée du film, ce deuxième opus se veut plus aventureux que le premier. Il y a un grand voyage, un tout nouveau lieu pour l’histoire et une grande révolution qui est menée pour ramener la musique dans la Charabie (ce jeu de mots me fait rire, parce qu’il n’y a pas vraiment de chat dans le film). L’ambition plus épique de l’histoire est beaucoup plus présente. Cependant, le scénario de ce deuxième film est moins réussi que son prédécesseur, notamment à cause de certains clichés scénaristiques que le premier volet avait l’intelligence d’éviter sont ici bien présents, je pense notamment à la séparation des deux héros juste avant le grand climax et leur réconciliation.
Le film brille quand même sur plusieurs aspects, comme son animation proche de l’aquarelle absolument magnifique, que ce soit pour les paysages ou les mouvements des personnages, ou bien la performance des acteurs. Mention spéciale à Lambert Wilson à la fois drôle et touchant en Ernest et à la présence du génialissime Christophe Lemoine qui joue le chef de la police. Ou encore à la musique qui, en accord avec l’histoire, ajoute une ambiance différente à celle du premier film. Cependant, je n’ai pas ressenti tant d’améliorations face au premier film. Tous les éléments que j’ai énoncés restent de bonnes qualités au long-métrage, ils étaient déjà présents dans le premier volet, et ce, au même niveau. Pour la suite, il aurait été bien de magnifier tous ces aspects.
Le super-héros Mi-Fa-Sol
C’est pareil pour le propos du film. Dans le film de 2012, le message de ne pas toujours suivre ce que la société attend de nous, ainsi que le discours contre la différence étaient simple, mais transposé avec assez de subtilité. Le film de 2022 a le même message, mais raconté de manière plus directe. Je comprends que le film est pour les enfants, mais il n’empêche que certains des meilleurs films pour enfants du cinéma ont su faire passer leur message en restant raisonnable dans leur façon de le raconter.
Mais ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, j’ai beaucoup apprécié le film. Je trouve que c’est un divertissement jeunesse tout à fait agréable, honnête, drôle et divertissant. Une bonne sortie familiale à faire pendant les Fêtes. Il manque juste cette petite étincelle qui ferait en sorte que le film arrive au niveau de son prédécesseur. Donc, je vous conseille ce film, mais je vous conseille surtout de voir le premier volet qui est juste excellent. Et puis, ça fait du bien de voir un film d’animation qui n’est pas américain, fait par des gens qui se donnent à fond dans ce genre de projet trop souvent délaissé parce qu’il s’agit d’animation, donc moins important que d’autres grands films.
