Je poursuis avec 3 titres provenant du volet international du festival Longue vue sur le court.
Márcia, aspirante influenceuse numérique, a un rendez-vous prometteur avec Chullz, un célèbre rappeur, mais il n’y a personne pour garder Flávio, son fils. La solution est de l’emmener avec elle et d’espérer que tout ira bien.
Il y a quelque chose de particulier à regarder un film dans lequel les personnages principaux sont irresponsables. Ça donne un film dans lequel le spectateur reste indécis à savoir s’il veut que la rencontre entre Márcia et Chullz se termine bien ou si, au contraire, on espère que ça se termine vraiment mal.
C’est, évidemment, par le jeune Flávio que l’intrigue tient. Sans l’enfant, il n’y a pas de suspense, il n’y a pas d’émotion. Et le jeune garçon est excellent. On y croit.
L’histoire est très bien écrite aussi. En 25 minutes le réalisateur réussit à donner quelques revirements de situation qui gardent le spectateur dans l’incertitude. Mais surtout, l’intrigue met le spectateur dans une position où il devrait éventuellement décider comment il se sent par rapport à la mère d’apparence pas très responsable qu’est Márcia.
En bonus, quelques beaux paysages du Portugal.
Le bac en poche, Julien a quitté sa Normandie natale pour se construire une vie plus grande à la capitale, laissant ses souvenirs derrière lui. Aujourd’hui il revient et plusieurs questions se posent à lui : ses parents sont-ils des bouseux? Tout ce qu’on écrit a-t-il le parfum des regrets? Et peut-on perdre ses moyens au rayon gâteaux d’un supermarché?
Je ne me souviens pas d’avoir déjà été aussi chamboulé par un court métrage que je le suis après le visionnement de Partir un jour. Amélie Bonnin par d’une idée toute simple et amène son récit là où on ne l’attend pas.
Ce n’est pas la première fois que quelqu’un réalise un film en utilisant le thème de l’histoire d’amour manquée et des deux personnes qui se croisent plusieurs années plus tard. Mais Bonnin y apporte une touche particulière grâce à la musique. Un peu comme dans une comédie musicale, les personnages se mettent parfois à chanter pour décrire leurs sentiments. Mais ici, ça se passe sans musique, sans grandes envolées lyriques. Les personnages chantonnent plutôt les pièces, comme on le ferait dans le quotidien de nos vies.
Le duo Juliette Armanet / Bastien Bouillon est tout simplement splendide. Lorsque les deux acteurs interprètent la chanson, Tu m’oublieras, de Larusso, l’émotion est insoutenable. J’ai simplement eu l’impression de revivre tous ces moments ratés de ma vie. Puis je me suis lancé dans l’écoute en boucle de la même chanson que Juliette Armanet a elle-même reprise en 2021.
Les larmes coulent toutes seules…
Lorsque le rideau de fer coupe en deux son petit village allemand, Peter le taureau est séparé de ses 36 vaches. Basé sur une histoire vraie, racontée par Christoph Waltz.
Avec ce docu-comédie, Kate McMullen réussit un tour de force : rendre palpitante l’histoire d’un taureau qui se retrouve séparé de ses vaches. Les films narrés sont rarement très réussis. En effet, il est assez périlleux de garder les spectateurs intéressés lorsqu’il n’y a pas de dialogues entre les personnages principaux. Imaginez si, en plus, ces personnages sont des vaches. C’était le pari risqué de la réalisatrice.
La narration signée Christoph Waltz est parfaite. On sent le sarcasme, sans qu’il n’y ait de méchanceté. Et malgré ce côté cocasse (on parle tout de même de la tristesse que vivent des vaches) de ce film, le spectateur se retrouve tout de même touché par la situation.
Ce court film démontre merveilleusement bien tout le ridicule de créer des murs entre les gens. L’Allemagne au 20e siècle, les États-Unis en 2020, les murs n’ont jamais été un succès. Peut-on dire que Little Berlin est un film politique? Peut-être… Ce qui est sûr, c’est que c’est un film incroyablement réussi!
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