« C’est quoi le titre? »
3 contes, 3 époques, 3 univers : une épopée de l’Égypte antique, une légende médiévale de l’Auvergne, une fantaisie du XVIIIe siècle dans des costumes ottomans et des palais turcs, pour être emportés par des rêves contrastés, peuplés de dieux splendides, de tyrans révoltants, de justiciers réjouissants, d’amoureux astucieux, de princes et de princesses n’en faisant qu’à leur tête dans une explosion de couleurs.
Michel Ocelot nous invite au rêve avec ce film d’animation qui fait preuve d’une créativité formidable.
La chanson des années 70 disait : « Ne tuons pas la beauté du monde… » On a la démonstration dans ce film que la beauté et la bonté existent encore.
Le contexte est celui d’une usine où on entend la sirène de la pause et les ouvriers se rassemblent pour entendre la conteuse qui reçoit leurs suggestions de situations, de personnages et d’époques. Trois contes naissent de ce qu’elle reçoit et on en a plein les yeux et les oreilles. Comme pour nous rappeler qu’en ces années d’incertitude, le merveilleux a encore plus sa place.
Le Pharaon, c’est un beau jeune homme qui veut épouser la belle princesse, mais la mère de cette dernière réserve sa fille pour le Pharaon (ah, les belles-mères!) Alors, bien sûr, le beau jeune homme deviendra Pharaon… Qui vivra verra, à répétition, le jeune homme est protégé à tour de rôle par les Dieux de l’époque et réussira à conquérir l’Égypte. Rien de moins. À noter que les femmes ont les seins nus, ce qui dénote une époque malheureusement révolue. Intéressant, aussi, de voir tous les personnages de face, même lorsqu’ils sont de profil… comme le cliché égyptien.
Le sauvage, c’est l’histoire d’un garçon, fils du roi qui lui interdit toutes les libertés dont un enfant de 8-10 ans a besoin. Tellement sévère, le roi, qu’il en vient à ordonner à ses soldats d’amener son fils aux bois et de le tuer. Rassurez-vous, ils ne le tuent pas et il devient l’enfant-sauvage de l’histoire. Plusieurs années plus tard, le roi fait face à une destitution et une condamnation à mort. Le Beau-sauvage se présente sur les lieux pour empêcher la mort de son père. « Comment peux-tu épargner un tel assassin? En n’étant pas un assassin! » Voyez-vous comment il est formidable le Beau-sauvage?
La princesse, sujet assez commun des contes, est ici quand même pas mal original. Elle s’ennuie, comme toutes les princesses, et tombe amoureuse du fabricant de beignets. Il viendra bien sûr la libérer et vivront un exil assez chouette malgré un confort « pas mal de base ». Les personnages sont cools, les voix très agréables et la séduction juvénile charmante. C’est, à mon avis, le plus intéressant des trois contes.
Donc, un très joli film qui fait un bien immense à regarder. Michel Ocelot devrait recevoir une médaille d’honneur pour répandre de la beauté dans ce monde! Ne tuons pas la beauté du monde!
À voir et à posséder
Bande-annonce
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