Dans les mondes fantastiques du cinéaste japonais Kenichi Ugana, il y a de petites créatures poilues extraterrestres, d’autres tentaculaires et gluantes, des zombies incongrus et des démons hystériques.
Au programme de cette séance très spéciale se trouvent trois films courts (Moja, Visitors, et Coexistence) et une surprise : Twist (extrait d’un film à venir en 2023). Du gore pour rire, du rire pour réfléchir et du bizarre partout; tout cela pour se perdre joyeusement dans les délires d’un artiste hors pair qui, actuellement et de façon singulière, s’amuse à redéfinir le cinéma de genre.
C’est parti!
Dans ce premier volet, un jeune homme donne rendez-vous à une jeune femme dans un café afin de lui présenter sa petite trouvaille : un genre de mutant tentaculaire digne des animés érotiques japonais. La créature semble exciter la jeune femme, qui s’y intéresse vivement.
Le film est très court. Il s’agit plutôt d’une introduction à l’univers du réalisateur. On pourrait dire que Coexistence est principalement un film d’ambiance. Tournée en noir et blanc et montrant une image très travaillée, et très épurée, le réalisateur offre un moment d’intrigue tant pour les personnages que pour les spectateurs.
Les sons que produit la créature ne laissent aucun doute dans l’esprit. Gluant et visqueux, ce monstre étrange réserve des surprises. Pour ceux qui ont vu Extraneous matter, il s’agit de la même créature.
Haruka, Nana et Takanori visitent la maison de Souta, un membre du groupe qui a perdu le contact avec eux. Mais le comportement de Souta est un peu étrange.
Avec Visitors, Ugana offre un classique du genre. Ce qui commence bien relaxe, vire rapidement en un bain d’hémoglobine infernal dans lequel l’absurde et le dégueulasse se chevauchent admirablement.
Si le premier film misait sur une image très pure, presque photographique, le deuxième utilise plutôt une image dans les teintes oranges ou sépias, au look crade. Les personnages se transforment un à un en créatures horrifiantes au rire fou. Nous ne sommes pas terrifiés par ce film, mais l’ambiance glauque est jouissive pour quiconque aime le cinéma gore.
Les acteurs sont superbes dans des performances à la limite de la caricature.
Un jour, une météorite frappe la terre et Seya est sur le toit, en train de téléphoner.
Moja est un étrange film philosophique dans lequel 3 personnages différents discutent avec un extraterrestre poilu. On est vraiment dans un autre genre de weird.
L’image très travaillée du film semble être en opposition avec ce petit bonhomme vert bien touffu qui mesure environ 1 pied de haut. Ugana, fidèle à lui-même, n’utilise pas d’effets numériques pour animer sa créature de l’espace. Il se contente de prendre une marionnette et de la faire bouger à la vieille manière. Ça crée réellement une sorte de distorsion avec la qualité visuelle du reste de l’œuvre. Mais en même temps, ça ouvre une porte afin de créer une conversation sur le sens de la vie.
Avec Twist, on finit le programme en beauté. Du dégueu et de l’étrange… quoi demander de mieux pour terminer la soirée Ugana. Disons que s’il s’agit bien d’un extrait pour un long métrage, j’ai bien hâte de le voir.
Le réalisateur marche encore une fois sur la fine ligne qui sépare le drôle du ridicule. Ici, tout passe par le non-verbal du personnage principal lors de ses interactions avec l’homme au visage à moitié arraché.
Made in Ugana: The Very Special Seance est présenté au FNC les 14, 15 et 16 octobre 2022.
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