Sharp Stick - une

[Fantasia] Sharp Stick — Les grandes découvertes

« Do you find me beautiful? »
[Est-ce que tu me trouves jolie?]

sharp stick - affiche

Sarah Jo (Kristine Froseth) est une naïve femme de 26 ans vivant en marge d’Hollywood avec sa mère ((Jennifer Jason Leigh) toujours à la recherche d’argent facile) et sa sœur toujours à la recherche d’exposition). Elle n’aspire qu’à être vue. Lorsqu’elle entame une liaison avec son employeur, elle est plongée dans une éducation sur la sexualité, la perte et le pouvoir.

Avec Sharp Stick, Lena Dunham propose un film traitant de la féminité dans son ensemble. Elle revient avec des thèmes qui lui sont chers pour son deuxième long métrage.

Une femme et créatrice que je respecte 

Lena Dunham est une femme et une créatrice pour qui j’ai un grand respect et beaucoup d’admiration. Si c’est à titre d’actrice que je l’ai connue (dans la superbe série Girls), cette femme est aussi une scénariste accomplie, une productrice, une réalisatrice et une grande philanthrope. 

Lena Dunham
Lena Dunham

Ses sujets de prédilection tournent autour des enjeux propres aux femmes. Je dis propre aux femmes, mais soyons honnête, les hommes devraient franchement s’y intéresser aussi. Je disais donc qu’elle travaille beaucoup sur les défis qui se cachent derrière le fait d’être une femme : certains défis physiques, les émotions, la sexualité et l’acceptation de soi. Ici, elle se penche principalement sur la découverte de la sexualité sans honte et sans tabou. 

Mais avec ce thème on aurait pu s’attendre à un film un peu moins soft. La réalisatrice voulait probablement garder le film accessible à un large public, ce qui est louable. Mais je reste un puriste sur certains détails. J’ai beaucoup de mal à croire à ces scènes de sexe dans lesquelles une femme n’enlève aucun vêtement. Non, on n’est pas obligé de montrer les seins ou les autres parties du corps. Mais un certain réalisme exige qu’un personnage se dévêtisse, au moins à l’occasion. Par exemple, dans cette scène où les deux amants sont seuls, dans une chambre d’hôtel, pour un rendez-vous romantique. La liaison dure déjà depuis un certain temps et il me semble logique que les deux personnages ne resteraient pas habillés de la tête aux genoux. 

Humour et vulnérabilité

De l’humour et de la sexualité à la douleur et à la vulnérabilité, le travail de Dunham résonne à travers les genres avec son style distinct et reconnaissable. Elle utilise l’humour pour traiter du drame et des difficultés d’être une femme. 

Sarah Jo (Kristine Froseth) et Josh (Jon Bernthal)

Cela étant dit, dans le cas de Sharp Stick, elle va peut-être un peu trop loin avec le principe de naïveté de son personnage principal. Sa sœur couche avec tout ce qui bouge et sa mère est une « golddigger ». Elles parlent ouvertement de sexe et de ces choses qu’elles font ou ont faites avec Sarah Jo (clairement un nom qui laisse supposer cette grande innocence). Malgré toutes ces discussions familiales, Sarah Jo n’a pas la moindre idée de ce qu’elle doit faire lorsque son amant lui demande un blow job. Et comme « blow » en anglais signifie souffler, elle commence à souffler vivement sur le membre de son partenaire. C’est trop et cette scène qui se veut drôle ne l’est pas du tout. C’en est presque gênant. 

Mais en dehors de ces quelques problèmes, Sharp Stick demeure plaisant et osé dans sa façon de traiter ses thèmes. Du côté humour efficace, il y à la création de sa to-do list sexuelle que crée Sarah Jo. Non pas une petite liste sur une feuille 81/2 X 11, mais une liste sur deux gros cartons, qu’elle affiche sur le mur de sa chambre, avec un crayon-feutre qui pend juste à côté. 😆

De par son personnage principal qui travaille à travers la peur de ce que signifie être une femme sexualisée, Dunham montre ce que ça peut être de s’approprier cette sexualité. Aux côtés de Sarah Jo, sa mère Marilyn, et sa sœur Treina, mènent une bataille similaire, mais avec une armure différente en fonction de l’âge, de la race et de leur relation avec le fait d’être vue.

Un peu plus…

Les faiblesses du long métrage sont trop importantes pour en faire un très bon film. Cela dit, on y retrouve tout de même des choses intéressantes : la découverte du sexe, les femmes qui assument leur sexualité, la mise en scène des jeunes avec des handicaps mentaux, la manipulation…

Sharp Stick - un peu plus
Sarah Jo et la famille pour qui elle travaille

D’une certaine façon, Sharp Stick est aussi une prise de position sur l’image des femmes à l’écran. 

« But there’s a more subtle crime we commit toward women on camera, where female characters who dare to take a journey sexually may not get full-on murdered, but they do endure another kind of torture- one more exquisite and subtle. It’s a torture of judgment, of questioning, of self-doubt and loneliness and regret over choices that should ultimately just be part of the fabric of self-actualization in that same way it can be for their male counterparts. Men get Alfie- the free-wheeling Brit with a theme song and a remake. Women get Repulsion. » [Mais il y a un crime plus subtil que nous commettons envers les femmes devant la caméra, où les personnages féminins qui osent faire un voyage sexuel peuvent ne pas être complètement assassinés, mais ils endurent un autre type de torture – un plus exquis et subtil. C’est une torture de jugement, de remise en question, de doute de soi, de solitude et de regret face à des choix qui devraient finalement faire partie du tissu de la réalisation de soi de la même manière que cela peut être pour leurs homologues masculins. Les hommes obtiennent Alfie — le Britannique en roue libre avec une chanson thème et un remake. Les femmes ont de la répulsion.]

Sharp Stick est présenté au festival Fantasia les 30 juillet et 1er août 2022.

Bande-annonce

Fiche technique

Titre original
Sharp Stick
Durée
87 minutes
Année
2022
Pays
États-Unis
Réalisateur
Lena Dunham
Scénario
Lena Dunham
Note
6.5 /10

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Fiche technique

Titre original
Sharp Stick
Durée
87 minutes
Année
2022
Pays
États-Unis
Réalisateur
Lena Dunham
Scénario
Lena Dunham
Note
6.5 /10

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