Accès Asie ouverture et courts métrages japonais - Une

[Accès Asie] Cocktail d’ouverture | De Tokyo à Montréal

Du 5 au 29 mai, c’est le festival Accès Asie. Pour la première fois cette année, j’en profite. J’étais au cocktail d’ouverture du festival et à la soirée de projection de courts métrages japonais le 6 mai. Je vous raconte mes 2 soirées au Festival et je vous parle des 5 courts métrages qui étaient présentés.

Le cocktail d’ouverture

Le 5 mai, c’était l’ouverture officielle du festival. J’y suis allé avec David afin de rencontrer l’équipe d’Accès Asie, et de profiter de la nourriture et de l’alcool. Après tout ce temps sans festivités du genre, on devait absolument en profiter.  😉

Aucunement fidèle à moi-même, je suis arrivé 20 minutes en avance. Heureusement, il y avait un soleil radieux. Pendant que j’attendais David, et l’ouverture des portes, j’ai pu regarder passer la nourriture qui serait servie pendant l’événement. Oh que ça sentait bon et que ça donnait envie. 

Photo booth - Accès Asie
David Simard-Jean et François Grondin

On rencontre rapidement monsieur Khosro, le directeur artistique du festival, qui nous souhaite la bienvenue et nous invite à profiter du photo booth. Comme nous sommes parmi les premiers arrivés, nous allons en profiter. Oui, je l’avoue, j’ai découvert le plaisir des kodaks… On s’installe David et moi pour 3 photos. Je rentre le courriel pour les recevoir et on récupère notre strip de photo qui s’est aussi imprimée. Comme je sais que vous mourez d’impatience de voir nos superbes binettes, je vous offre nos photos, juste ici.

David arrive finalement et nous jasons un peu en attendant que les portes ouvrent. Lorsque nous avons enfin pu entrer, on ne pouvait faire autrement que de remarquer à quel point la salle est belle. Franchement, pour ceux qui cherchent à organiser un événement, la salle du Conseil des arts de Montréal est magnifique. 

Après notre séance photo, monsieur Khosro nous offre une belle surprise : Koyo Yamashita, celui qui a sélectionné les films japonais du lendemain, est présent (on m’avait dit qu’il ne serait finalement pas des nôtres, étant coincé à Tokyo). Comme David et moi sommes très polis, nous avons tenu compagnie à Koyo jusqu’au moment des discours d’ouvertures. Ok, ok, ce n’était pas une tâche très difficile de lui tenir compagnie. On a jasé cinéma japonais, québécois, et expérimental. 

Koyo Yamashita et François Grondin
François Grondin et Koyo Yamashita

Arrivent les discours officiels et une grande surprise. Khosro Berahmandi annonce que la 27e édition d’Accès Asie sera sa dernière. Il tire sa révérence à la fin de cette édition. L’homme en est à sa 25e édition au sein de l’équipe, dont une dizaine à titre de directeur artistique. Cette annonce est suivie d’un petit moment de folie et de danse de la part des principaux intéressés. 

Après quelques autres minutes de jasette (et une observation commune : il y a plusieurs hommes qui ne portent pas de masque), arrive le moment des spectacles d’ouvertures. Tout d’abord, Nahka Bertrand offre un magnifique chant traditionnel Dene (si je ne me trompe pas). Je ressens d’ailleurs une certaine frustration, car plusieurs personnes continuent à parler pendant la prestation de l’artiste. Non seulement un manque de respect, mais aussi ça m’empêchait de pouvoir en profiter pleinement. S’ensuit une performance spectaculaire de Trinh Trà My, qui présente un numéro d’équilibriste avec des épées et des couteaux. Ma déception de la soirée aura été de ne pas pouvoir la rencontrer. 

Nahka Bertrand
Nahka Bertrand
Trinh Trà My
Trinh Trà My

Après le départ de mon collègue, je vais porter mon verre au bar pour me préparer à quitter aussi. C’est alors que j’ai dû, à nouveau, faire usage de ma grande politesse et accepter un dernier verre de vin rouge. Qu’est-ce que j’aurais pu faire d’autre. Je ne pouvais tout de même pas refuser ça à la gentille personne du bar qui m’offrait un dernier verre… bien rempli. 😆

 En tout cas, on peut dire que l’équipe du Festival Accès Asie sait accueillir ses hôtes. J’ai déjà hâte à la soirée du lendemain.

De Tokyo à Montréal

Cette soirée commence par ma toute première fois au Gesù. Une très belle salle, très intime. Nous sommes dans la petite salle. Mais elle est pleine de spectateurs. Une fois les salutations faites, je prends place. 

Soirée de Tokyo à Montréal

Au menu, 5 courts métrages japonais, sélectionnés par Koyo. Avant chaque film, le réalisateur ou la réalisatrice présente son œuvre et en explique la démarche. Ça commence franchement bien.

On Time Off Time (Hirotoshi Iwasaki)

Un homme plonge dans l’eau, des femmes dansent main dans la main, un garçon et un chien remuent dans leur sommeil, une femme marche et un homme travaille à une ferme. Nous regardons les mouvements de ces humains et ces animaux se répéter sur un écran séparé en plusieurs segments, parfois inversés à la verticale ou à l’horizontale.

Alors que la rotoscopie est généralement utilisée en complément lorsqu’on réalise une animation, Iwasaki l’utilise en tant que médium de création principal du film. Le résultat est génial. 

Grained Time Vol. 5 – Walker(s) on the crossroad (Kazuhiro Goshima)

Un feu de circulation tourne au rouge et une vague de personnes se met à traverser la rue lorsque la signalisation piétonnière devient verte. Cette œuvre crée un montage de photogrammes individuels filmés sur pellicule, illustrant une grande diversité de « piétonniers » à divers moments et différents endroits.

Vous savez surement que le cinéma, ce sont des photos assemblées en 24 images par secondes (ou plus) qui créent une illusion de mouvement. Goshima a décidé de pousser l’expérience à la limite du faisable en assemblant 24 images par seconde de différents marcheurs photographiés à un même endroit. Le résultat est hallucinant. Ce marcheur qui change de style 24 fois par seconde marche normalement, comme s’il s’agissait d’un seul et même plan, filmé à un coin de rue.

Comliance level 0 (Sung Nam Han)

Une employée intérimaire se plaint à une grande entreprise concernant une fuite de données personnelles. Cette pierre lancée par un David moderne en direction du Goliath corporatif lui est renvoyée sous forme d’excuses mécaniques. Présentant une réalisation qui refuse de présenter des généralités sur les gens vulnérables et l’engagement émotionnel, ce film révèle non pas les personnages qui y apparaissent, mais plutôt l’auditoire lui-même. Il s’agit d’une œuvre remettant en question les conditions requises pour être humain dans les circonstances difficiles d’aujourd’hui qui nous privent de notre créativité.

Elle a un drôle de nom pour une Japonaise, non? Serait-elle une de ces descendantes d’expatriés coréens? Exactement. Et c’est le sujet de son dérangeant film. Il y a quelque chose dont on ne parle pas au Japon : la discrimination subie par les Japonais d’origine coréenne. Un film à la technique imparfaite, mais au sujet fort dérangeant. 

13 (Shinya Isobe)

Ce court-métrage a été tourné à l’aide de prises de vue à intervalles en continu afin de filmer de multiples images du soleil couchant sur une pellicule de 16 mm. Le tournage a été effectué à partir du même emplacement et dans le même angle de vue, pendant une durée totale de cinq ans. Aucune copie numérique n’a été employée — le soleil qui apparaît a été filmé sur pellicule. Il s’agit à la fois d’un enregistrement des jours qui passent et d’un acte créatif d’image personnelle, ne pouvant ni l’un ni l’autre être définis.

Voici ce que l’on appelle un travail de longue haleine. C’est aussi une technique difficile à expliquer. Comment peut-on utiliser la même pellicule à plusieurs reprises afin de créer une surimpression directement sur cette même pellicule? Ce n’est pas le film le plus excitant à regarder, car c’est un peu long. Mais au niveau technique, c’est un des films les plus intrigants que j’ai eu la chance de voir.

Transparent, I am. (Yuri Muraoka)

Basée sur un poème rédigé pendant la crise du COVID-19, Transparent, I am. révèle les difficultés rencontrées par l’artiste et sa famille alors qu’elle continue de travailler sur ses créations tout en étant aux prises avec la schizophrénie. Le masque qu’elle porte pour se protéger du monde devient rapidement un écran sur lequel ses diverses œuvres antérieures sont projetées. 

Ce film « autoportrait » est percutant. J’aurais tant aimé être capable de comprendre le poème original, en japonais, plutôt que de devoir me fier aux sous-titres… 

***

Après la projection des 5 films, Koyo a pris quelques minutes pour expliquer la sélection et donner quelques détails sur les films. J’ai pris ça sur vidéo, juste pour vous.

Puis s’en est suivi une discussion très intéressante sur les films. 

Vidéo en anglais (désolé pour la qualité du son)

Ne me reste plus qu’à voir à quels autres événements du festival j’assisterai. 

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