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Dans un charmant hôtel d’Acapulco, un homme et une femme accompagnés de deux enfants assez grands passent clairement du bon temps. Mais les enfants ne sont pas à Neil et la femme est sa sœur. Ils sont sur le point de recevoir un appel très perturbant…
Ce long-métrage, dès le premier plan, instaure un certain malaise. En effet, le contraste est criant entre le premier plan qui montre des poissons pêchés et encore vivants et les suivants, qui nous présentent ce qui semble être une famille en vacances.
Quel élément déclencheur va perturber un climat qui apparaît serein au premier abord?
Charlotte Gainsbourg, l’eau, l’été, les vacances, des tensions… Cet ensemble de motifs nous rappelle le film La piscine de Jacques Deray (1969), avec Romy Schneider et Alain Delon. Devenu culte, il est actuellement considéré comme une référence par les journalistes et metteurs en scène actuels.
Cependant, ici, il ne s’agit pas de triangle amoureux, mais d’un frère et d’une sœur, ainsi que des enfants de cette dernière. La rivalité se situe ailleurs, mais les tensions subsistent.
Alors que le soleil mexicain écrase de sa lumière cette famille qui semble couler des jours paisibles, Alice Bennett, interprétée par Charlotte Gainsbourg, reçoit un appel qui la bouleverse. Elle apprend que sa mère va très mal…
Dès ce moment, un contraste s’instaure entre Neil Bennett, interprété par Tim Roth, et Alice. Elle est en état de choc, il reçoit la nouvelle de façon très distanciée.
Alors qu’ils se préparent à rentrer en Angleterre de façon précipitée, Neil annonce à l’aéroport avoir oublié de prendre son passeport. Il laisse donc repartir sa sœur et ses deux enfants, dans l’attente de le récupérer pour les rejoindre.
Dès lors, ce personnage va se comporter de façon passive, à la fois cruelle et insensible face aux événements extérieurs.
Neil est comme un « anti-héros », spectateur des événements souvent sombres et qui agira à peu de reprises en soutien envers sa sœur.
Il entretiendra une relation avec une jeune femme mexicaine au détriment des nouvelles de sa famille.
Le réalisateur ne nous donne pas d’explications sur ce comportement : lassitude? Éloignement voulu? Crise existentielle? Ou déprime de l’homme moderne, qui obtient ce qu’il souhaite sans effort considérable et de ce fait, devient las?
Plus cette passivité s’accentue, plus sa sœur cherche des explications, qui ne viendront pas.
Alors que de nombreux films vont placer au premier plan des personnages, sinon sympathiques, du moins ambivalents, rares sont ceux qui vont proposer des personnages qui fuient face aux événements extérieurs.
De ce fait, ce long-métrage nous montre avec originalité un homme qui, au lieu de combattre, va progressivement s’effacer.
Face au soleil et à la mer, cet anti-héros va disparaître, après avoir pris le chemin inverse de celles et ceux qui se battent et résistent…
Bande-annonce
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