« Je pensais que tu avais changé. »
Halima, brillante avocate connue pour son combat pour la défense des femmes se retrouve contre toute attente devant la justice pour le meurtre de son propre mari. Pour échapper à la prison à vie requise contre elle, l’avocate d’Halima va-t-elle réussir la délicate mission de démontrer à la cour qu’il s’agit bien d’un cas de légitime défense?
Les événements qui se déroulent nous entraînent dans une succession d’actions qui mêlent à la fois l’intimité, le familial, le professionnel dans un suspense haletant. L’histoire de ce film est l’expression d’une sociologie de la violence traitée avec beaucoup d’humanité.
Comment une jeune avocate, à la fois compétente et populaire, peut basculer du côté du banc des accusés? Pourquoi ce double discours : l’un et l’autre contradictoires?
Le premier plan de ce long-métrage énonce un jugement implacable : une réclusion à perpétuité pour Halima, jeune femme brillante et prometteuse.
Pourquoi? Quels sont les faits? Quelle en est l’origine?
Nous apercevons ensuite le personnage principal dans sa cellule : son avocate vient la chercher. Le procès est rouvert à la suite d’un appel.
Une jeune femme qui suit ces évènements à la télévision va s’avérer choquée, c’est alors son compagnon qui aura le réflexe de souligner le contexte.
« Pourquoi avez-vous assassiné votre mari? Je n’ai pas assassiné mon mari », rétorque Halima, au cours de son procès.
L’avocate souligne le risque de la prison à perpétuité pour sa cliente et amie. Par la suite, va découler une série de flashbacks, des années d’études d’Halima jusqu’à la raison de sa présence à la cour…
L’origine de tout cela survient alors qu’elle est encore étudiante. Alors qu’Halima attend devant son établissement scolaire, une voiture s’arrête. Le conducteur, un jeune homme qui semble être d’une riche famille, lui propose de l’emmener en voiture jusqu’à son travail.
Va s’ensuivre une série de séductions de la part de ce jeune homme, Karim, envers Halima.
Forcée de travailler afin de financer ses études, il va lui fournir des aides conséquentes et offrir une nouvelle maison pour sa famille. Une relation se crée alors. Cependant, cette ascension vers ce qui semble être le bonheur, s’avère semée de quelques doutes et infidélités.
En effet, Karim a des maîtresses et va, pressé par ses parents, finir par épouser une autre jeune femme issue d’une riche famille.
Incapable de s’opposer de façon ferme à ses parents et de faire preuve d’honnêteté envers Halima, leur histoire va s’arrêter de façon brutale. Mais des années après, la jeune femme est devenue une brillante avocate, spécialisée dans la défense des droits des femmes victimes de violence conjugale…
Alors qu’elle gagne tous ses procès et est reconnue pour ses compétences, Halima reçoit régulièrement des présents de la part d’un admirateur inconnu. À la suite d’un procès brillamment remporté, un rendez-vous est fixé pour enfin découvrir son vrai visage. Cet admirateur s’avère être Karim et malgré la mise en garde de son amie également avocate et de ses parents, elle va accepter sa demande en mariage.
Halima accepte de lui laisser une seconde chance, pense « qu’il a changé »… Lors de leur nuit de noces, alors que Karim reçoit un appel d’une autre femme, Halima demande des explications.
Karim la viole, la frappe et s’ensuivent des maltraitances régulières. Par ailleurs, il essaye de la persuader de ne plus aller travailler. Face à ses protestations, il la violente de nouveau et lorsqu’elle parvient à se rendre à quelques procès, elle arrive choquée et le visage parsemé de coups.
Son amie avocate s’inquiète, lui demande de réfléchir à ce qu’elle subit et lui conseille de partir, « alors qu’il est encore temps ».
Une violence extrême amène un jour Karim à frapper sa femme au point qu’elle perd connaissance. Halima se réveille à l’hôpital. Son amie, après recherche, a découvert que l’ex-femme de Karim est en fait morte sous ses coups.
Halima va accepter d’installer des caméras avec l’aide de son amie, au sein de leur maison. Karim, d’abord penaud devant les remarques de sa femme qui demande le divorce, va de nouveau faire usage de violence alors qu’il pense qu’Halima rassemble des preuves contre lui.
Cela lui sera fatal : alors qu’il tente de l’étrangler de façon violente, après l’avoir poursuivie avec un couteau, elle va se défendre avec cette même arme.
Du fait de cette vidéo qui s’avère être une preuve flagrante, Halima va passer de la réclusion à perpétuité à la légitime défense.
Elle sera libre et les parents de Karim, condamnés pour avoir dissimulé les preuves du meurtre de leur fils envers son ex-femme.
Ce film de facture assez classique met en avant les dangers de la violence conjugale, à travers l’utilisation de flashbacks entrecoupés de scènes au tribunal.
Si les acteurs ont parfois un jeu un peu forcé, l’actrice et scénariste fait preuve d’une belle interprétation et le film a le mérite d’aborder un sujet complexe et sensible, de façon assez adroite.
Le réalisateur et la scénariste nous alertent sur la manipulation subtile qui peut toucher même les personnes alertées et instruites. « Je pensais qu’il avait changé », l’entêtement contre la raison : alors que des personnes meurent régulièrement sous les coups de leurs conjoints, la compréhension des mécanismes de l’emprise sont encore obscurs.
L’accompagnement est donc primordial pour accompagner ces personnes vers la libération de ce jeu dangereux et destructeur…
Bande-annonce
© 2023 Le petit septième