« Son-Rise »
Let me be me est le premier documentaire des réalisateurs Katie Taber et Dan Crane. Le film relate l’histoire de Kyle Westphal, un jeune designer autiste. On y parle aussi d’un programme révolutionnaire, mais controversé, qui l’aura aidé à se connecter avec les gens de son entourage et à se développer. Il s’agit d’une production de Wavelenght fondée par la mère de Kyle, Jenifer Westphal
Au départ, Kyle est un enfant différent, il ne fait pas de contact visuel, parle très peu et ne réagit pas à son environnement. Il faudra du temps avant que ses parents n’obtiennent le bon diagnostic. L’autisme était encore méconnu et on allait même jusqu’à comparer cette condition à de la schizophrénie. La thérapie privilégiée était alors la thérapie comportementale qui cherchait à modifier les comportements jugés hors normes.
C’est alors que les parents sont initiés au programme Son-Rise. Une nouvelle approche controversée qui consiste à entrer dans le monde de Kyle en l’acceptant complètement tel qu’il est plutôt que de le pousser à changer son comportement. Cette approche radicale basée sur l’acceptation inconditionnelle pousse ce dernier à dépasser ses limites et à améliorer sa communication ainsi que ses relations avec les autres.
Le programme a ses limites. Kyle n’apprend pas à socialiser avec les autres enfants. Ce qui n’est pas facile puisque ceux-ci ne le comprennent pas, le jugent et le rejettent. Kyle se réfugie devant la télé et en profite pour observer les jeunes de son âge dans les films et les séries populaires et apprendre comment se comporter auprès d’eux. Malgré toutes les embûches, les efforts portent ses fruits et Kyle aura positivement changé la vie de nombreuses personnes.
Let me be me parle aussi de l’expérience des membres de la famille de Kyle. On y voit ses parents, Jen et Jeff, exténués devant les efforts qu’ils déploient pour aider leur fils. On nous présente aussi son frère et sa sœur qui ont appris l’acceptation des autres de façon radicale avec leur frère un peu particulier.
Enfant, Kyle adorait les robes de princesses et utilisait les couvertures pour se cacher du monde lorsqu’il se sentait dépassé. Avec le temps, cette fascination pour les tissus s’est transformée en passion pour le design de vêtements. Alors qu’enfant il se servait de ces derniers pour se cacher, maintenant cette même matière lui permet de s’exprimer et de briller. Aujourd’hui devenu designer, son but est d’honorer les femmes et de les aider à se sentir fortes.
L’histoire de Kyle est touchante et le documentaire est bien monté, bien présenté. On utilise des images captées tout au long de l’enfance de Kyle, supporté par les témoignages de sa famille et des gens de son entourage.
On nous présente un jeune homme qui a appris à surmonter l’adversité tout en démontrant qu’il est possible de s’épanouir tout en étant neurodivergent. Let me be me parle de l’apprentissage de la confiance en soi et nous rappelle qu’il faut apprendre à accepter les autres tels qu’ils sont. Même si ce sont des thématiques vues moultes fois, il est encore nécessaire d’en parler afin de sensibiliser les gens puisque de nombreuses idées préconçues persistent.
Bande-annonce
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