Après la liste de Denis, c’est maintenant mon tour de traiter de quelques-uns des films présentés au Festival Regard. De mon côté, je vais me concentrer sur les 7 films de Traveling.
En cherchant à travers le métal et la scrap des autres, un jeune ferrailleur retrace comment la rouille s’est incrustée dans sa relation avec son père.
Avec Tétanos, Alexandre Lefebvre frappe un grand coup. En utilisant une magnifique image en noir et blanc, et des plans et mouvements de caméra réfléchis, il crée une oeuvre puissante qui creuse au fond de l’âme d’un « vrai » gars. Mais surtout, il pose la question : comment faire mieux que ce qu’on a appris?
Dans la relation père-fils que nous présente le réalisateur, il y a tout le poids des mots, mais surtout des silences. Comme le dit le personnage, les silences, c’est rassurant. Encore aujourd’hui, combien d’hommes trouvent une façon de fuir plutôt que de s’ouvrir à leurs sentiments, à leurs émotions?
Quoi qu’il en soit, Tétanos est proche d’un film parfait. Ne le manquez pas!
Ce court-métrage de danse transpose à l’écran trois duos à la fois sensuels et brutaux. Trois histoires se chevauchent pour raconter le souvenir; ce qu’il reste des sensations nostalgiques de leur union. Les chorégraphies y subliment les fissures que l’expérience humaine engendre et qui se sédimentent en nous comme autant de vestiges affectifs.
Il y a, parfois, des moments forts qui nous gardent dans un genre d’état de transe ou d’engourdissement. C’est ce qui m’est arrivé avec Réminiscences, de Virginie Brunelle. Les premier et dernier plans sont les seuls où il y a un son synchrone. Ce choix judicieux crée une sorte de moment à l’extérieur du film de danse, dans lequel tout prend place et se conclut. Disons que la scène d’ouverture pourrait se nommer « porter la croix ».
Les chorégraphies sont parfaites, bien imbriquées, les unes aux autres, dans des mouvements de caméra qui nous font passer d’un duo à l’autre. Les plans sont sublimes, témoignant de toute la beauté d’une relation et de toute la douleur qu’elle contient. Le décor est à couper le souffle, et encore une fois, la réalisatrice réussit à tirer le maximum de l’union du cinéma et de la danse.
Je dois donner un plus pour le talent d’un des duos qui se produit, à deux, sur une petite table de cuisine.
J’ai été soufflé par la beauté et la rudesse de ce court métrage.
20 mai 1980. Après la mort de son père, Raymond Tremblay, enquêteur fiscal, se met à soupçonner le salon funéraire de pratiques frauduleuses. Accompagné de sa fille, la p’tite Lucie, il décide alors de partir enquêter dans son Saguenay natal sur fond de référendum pour la souveraineté du Québec.
Plutôt que de vous donner mon opinion sur Cercueil, Tabarnak!, je vous invite à lire ce que Denis en disait lors du dernier FNC.
En cette époque d’angoisse et d’agitation, La vie heureuse explore ces exutoires inusités dans lesquels s’apaisent les tourments du corps et de l’esprit. Dans un voyage méditatif au cœur de ces lieux analgésiques, cet essai documentaire dresse le portrait d’une société en quête de sens et de réconfort.
L’automne dernier, mon collègue vous avait parlé de ce film. Mais parfois, c’est intéressant de lire des avis qui varient. Contrairement à Cercueil, Tabarnak!, j’ai donc décidé de rédiger quelques lignes, moi aussi.
Bien que le film soit un peu long, il démontre très bien que ce qui est relaxant pour les uns, sera stressant pour les autres, et vise versa. J’imagine très bien certains de mes amis me dire que c’est effectivement une façon géniale de se détendre que de se retrouver dans un mosh pit, alors que pour moi, ça me causerait probablement plus de stress que de bien. En contrepartie, pourrais certainement relaxer en s’allongeant nu sur une chaise longue.
Hardy a bien choisi ses images. L’étendue des possibilités est bien représentée, de façon assez succincte pour ne pas que ça devienne ennuyeux. Mais j’aurais franchement égorgé le gars qui nous parle sur un ton beaucoup trop monotone et supposément relaxant dans ce qui se veut une cassette de méditation. Stressant!! 😉
Antoine et son ancien « grand-frère » se retrouvent plusieurs années après que ce dernier, maintenant papa, se soit installé en Russie. Les deux arpentent la métropole pour rattraper le temps perdu, mais réalisent rapidement que leur relation n’est plus la même.
Je vais encore (et pour la dernière fois) vous diriger vers le texte que Denis a écrit sur ce film lors du FNC.
Bonus, un père maladroit et insouciant, a la garde de son jeune garçon pour la journée. Fragilisé par sa récente rupture amoureuse, il constate que son petit développe une belle relation avec le nouvel amoureux de son ex-copine. Poussé par la crainte d’être remplacé, il décide de lui en mettre plein la vue en créant un moment père-fils teinté de magie.
Bien que le personnage du père soit cliché et que franchement, on ne voudrait vraiment pas lui confier un enfant, Mimine pose des questions pertinentes sur la séparation et la peur de perdre sa place qu’un parent peut avoir lorsque l’ex rencontre quelqu’un.
Au final, on se retrouve avec un film léger et plaisant à regarder.
Damien, un nageur de 16 ans, se heurte à son entraîneur à l’entraînement. En parallèle, Damien joue avec son petit frère sur le toboggan de l’hôtel, mais son comportement erratique révèle un secret. Bleach explore les moments de confusion qui suivent un traumatisme et l’importance de chaque petit pas.
Bleach touche un sujet sensible et actuel : les agressions sexuelles dans le sport amateur. En tout cas, c’est ce qui semble être suggéré. Le court métrage de Graham est beau. L’image est belle, le son est beau, tout est beau. Trop beau. Avec un tel sujet, et un acteur aussi bon, il aurait dû amener son histoire plus loin. Lorsqu’on traite d’un tel sujet, il ne faut pas avoir peur de s’y enfoncer. Malheureusement, le film reste trop propre. Et le « méchant » à l’air… méchant. Il est dur d’imaginer que personne ne le soupçonnerait.
Ceci étant dit, le réalisateur démontre tout de même une bonne maîtrise du cinéma. Ne lui manque qu’un peu de courage pour aller au fond de son sujet.
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