« If I can make it to hell, I can make it to Mexico. »
[Si je peux me rendre en enfer, je peux me rendre jusqu’au Mexique.]
Un prêtre américain (Will Beinbrink) travaillant au Mexique est possédé lors d’un exorcisme et finit par commettre un acte terrible. Dix-huit ans plus tard, les conséquences de son péché reviennent le hanter, déclenchant la plus grande bataille intérieure.
Avec The Exorcism of God, Alejandro Hidalgo réussit quelque chose qui me semblait impossible. Il amène quelque chose de nouveau et de génial au film d’exorcisme.
Des films d’exorcismes, il y en a une tonne. Les années 2000 ont été particulièrement productives à ce niveau. J’en ai même vu plusieurs au cours des dernières années : The last rite, Liberami, Agnès… En fait, depuis qu’il y a eu le remake de The Exorcist, nous avons été bombardés de ce genre de films. Et rarement, nous retrouvons de l’originalité dans ces longs métrages. Arrive The Exorcism of God.
Je ne sais trop ce que je dois dire ou ne pas dire quant à ce film. Je vais donc essayer de rester légèrement vague tout en expliquant pourquoi ce film est si original.
Tout d’abord, l’œuvre d’Hidalgo commence, dès la première minute, avec force. Comme on dit, pas de niaisage! Un jeune prêtre arrive dans une chambre pour réaliser l’exorcisme d’une jeune femme qui est déjà à un stade avancé de possession. Le réalisateur garde ici le grand classique du visage tuméfié et effrayant avec le côté sexy de la femme à moitié dénudée. Après tout, le sexe et les démons vont bien ensemble.
Cette première scène fait entrer le spectateur directement dans l’univers glauque et terrifiant du cinéma d’horreur. Et c’est bien fait. L’éclairage, la mise en scène, les coins sombres, tout y est. Mais, c’est l’intensité de la scène qui frappe l’imaginaire. Cette ouverture ressemble presque à une finale tellement elle est intense. L’exorcisme terminé, le prêtre se laisse séduire par le corps inanimé de la femme et l’embrasse. Puis, on termine l’introduction du film avec le visage du prête qui est… possédé.
Dix-huit ans plus tard, le même prêtre devra réaliser un nouvel exorcisme. Et là, on se retrouve quelque part entre le cinéma d’exorcisme et celui de zombies. Situé dans une vieille prison mexicaine (qui a le look qu’on peut imaginer), la suite du film ne déçoit pas.
Terrifiant est le seul mot qui me vient. Mais, pas seulement pour les personnages. Hidalgo maitrise à merveille les codes du film de peurs. Garder un coin sombre, créer une attente et retenir le sursaut jusqu’à ce que le spectateur baisse la garde. À plusieurs reprises, j’ai sursauté.
Mais, revenons à l’originalité de ce long métrage. Déjà, de réussir à faire peur est un exploit. Il n’y a plus beaucoup de films qui y parviennent. En plus, Hidalgo va là où peu ont eu le courage d’aller. Il joue avec les codes religieux et surtout, il touche à des intouchables. Le démon qui se joue du bon prêtre est vile. Vraiment, rien ne l’arrête. Prendre le contrôle des autres humains au cœur impur, c’est amusant. Mais, prendre possession des statues, ça c’est cool! Je dois dire qu’un Jésus possédé et fucking effrayant; c’est quelque chose que je n’avais jamais vu. Car oui, le réalisateur d’origine espagnole va jusque là. Et encore plus loin.
Dans les dernières séquences, le scénario ne cesse de créer des surprises pour le spectateur. Et bien que le scénario soit, par moment, un peu tiré par les cheveux, il reste efficace. De toute façon, on parle quand même d’une histoire de possession démoniaque. On repassera pour le réalisme. lol
Et de toute façon, à ce stade, on s’en fout. Le film nous surprend tellement qu’on est prêt à accepter quelques digressions sur le réalisme et dans les dialogues.
Pour une étrange raison que nous n’avons pas réussi à éclaircir, je me suis retrouvé à regarder une version noir et blanc du film, alors qu’il est en couleur. Je dois donc dire qu’il est possible que ma critique soit teintée par cette erreur de couleur. Oui, oui, c’est un jeu de mot de qualité médiocre. Je l’assure.
Je disais donc que la version officielle que vous pourrez voir est en couleur. Mais j’ai pris le temps d’écrire au distributeur pour lui dire qu’il devrait envisager une version noir et blanc. C’est trop parfait ainsi.
Quant à vous, chers lecteurs, si les films d’horreur vous plaisent, ne manquez pas cette opportunité. The Exorcism of God ne vous décevra pas.
Bande-annonce
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