« Hanno chiuso tutta l’Italia! C’è la quarantena! Lo capisci? »
[Ils ont fermé toute l’Italie! Tout le pays est en confinement. Tu comprends?]

Loris (Stefano Moretti) est un musicien au passé sombre, en route pour retrouver sa fiancée Aurora. Des problèmes de train l’amènent à passer une nuit chez Flavia (Roberta De Santis), la sœur d’Aurora. Mais dès le lendemain, la pandémie de Covid fait passer toute l’Italie en zone rouge. Loris et Flavia sont contraints de vivre ensemble dans cette maison pendant deux longs mois. Malgré les profondes différences qui les séparent, une histoire d’amour impossible va naître, que le confinement national les obligera à affronter.

Avec Confinés (Fermati Qui), Luca Solina propose ce que les anglophones appellent une dramédie (un mélange de comédie romantique et de drame) qui montre une histoire d’amour au temps de la Covid.

En pleine pandémie

Voici une histoire se déroulant pendant la Covid, tournée pendant la pandémie, avec toute l’équipe vivant ensemble sous confinement. On peut difficilement être plus conscient de l’époque qu’en regardant Fermati Qui. Le cinéma actuel tente presque toujours de faire comme si la pandémie n’existait pas. Outre quelques rares films comme Mauvaise baise ou porno barjo, on fait fie de l’époque à laquelle on appartient. Dans ces circonstances, Fermati Qui est vraiment rafraichissant. 

D’ailleurs, les nécessités d’un tournage en plein confinement ont certains avantages. Tournage en un seul lieu intérieur, équipe réduite, deux acteurs. Résultat : un film professionnel pour seulement 25 000 euros.

Il faut dire, aussi, que la Covid n’est pas le sujet du film. Elle en est plutôt le décor. Finalement, c’est une excuse pour créer une situation propice au développement d’une relation amoureuse probablement plus valable que ce qu’on voit habituellement. Parlant de film d’amour…

Un Arlequin avec certaines qualités

« Nous voulions raconter une histoire se déroulant pendant le Covid mais pas sur la pandémie, une histoire qui veut raconter que même pendant les moments les plus tragiques quelque chose de beau peut prendre vie. » 

Vous trouvez que ça sonne cucul? Vous n’avez pas tort. Confinés est un genre de roman arlequin pour le grand écran. Mais le film de Solina a tout de même quelques belles qualités. Tout d’abord, malgré son histoire à l’eau de rose, il se regarde bien. Moi qui n’aime pas les comédies romantiques, je ne me suis pas ennuyé. Peut-être est-ce un peu parce que ça me permettait de pratiquer mon italien avec un film qui est facile à comprendre? Peut-être…

Ensuite, les acteurs sont franchement bons. Espérons que nous pourrons les revoir souvent à l’écran. Puis, réaliser un film en un seul lieu, avec deux personnages, alors qu’il n’y a rien à faire d’autre que de parler et jouer de la guitare pour lui et taper sur l’ordinateur pour elle, et de réussir à le rendre intéressant, c’est tout un exploit. Évidemment, ce film arrive juste à temps pour la St-Valentin. Quelle belle coïncidence. 😉

Un peu plus…

Évidemment, dramédie romantique italienne veut aussi dire « clichés ». Au début de leur confinement, nos deux personnages qui ne se connaissent pas établissent des règles. C’est tout à fait normal puisqu’ils devront cohabiter. « Tu sais passer l’aspirateur » qu’elle lui demande. Ouin… Je ne vais pas énumérer tous ces clichés de l’homme versus la femme, mais par moment c’est un peu lourd. Probablement qu’en Italie ces clichés feront rire. Mais au Québec ils vont plutôt exacerber le spectateur. 

Fermati Qui est donc une belle option de St-Valentin pour les couples romantiques qui veulent voir quelque chose qui se démarque tout de même de l’offre habituelle des comédies romantiques. 

Bande-annonce