Voici venu le temps de la deuxième partie des films sélectionnés dans la section Résonances du présent. C’est aussi la fin de notre couverture de la programmation Histoires d’immigrants Francophones.
LES MURS SONT RÉELS, LES FRONTIÈRES, IMAGINAIRES. Une critique de la détention de mineurs dans les centres d’immigration.
Ouf! Ce très court film, qui fait partie d’un projet plus large de l’ONF, est aussi frappant qu’il est court. Il touche un sujet dont on ne parle que trop peu, la détention d’enfants. Une animation simple, un bruitage efficace et un film à voir!
Un jeune couple embarque pour une nouvelle vie, traînant leur vieille baignoire sur le dos. Terre d’écueil est un film à la fois absurde, sombre et plein d’humour qui met en évidence les pressions que subissent les exilés, les réfugiés et tous ceux qui peinent à trouver une place dans le monde.
Ce film montre de façon magistrale ce que peuvent ressentir les migrants lorsqu’ils arrivent en terre inconnue. Ici, on utilise l’absurde pour faire comprendre à quel point une tradition ou une façon de vivre peut paraître incompréhensible pour quelqu’un qui arrive d’une culture différente. Dans Terre d’écueil, on doit porter un siphon sur la tête. Évidemment, cette image est utilisée afin de montrer à quel point certaines coutumes peuvent sembler absurdes lorsqu’on n’y est pas habituée.
Le tout est présenté dans un court métrage qui peut aussi bien être montré à des adultes qu’à des enfants. Une belle production.
Aida, huit ans, habite un appartement de banlieue parisienne. Le jour où son père rentre de son voyage au Sénégal, leur pays d’origine, le quotidien d’Aida et de toute la famille est complètement bouleversé : le père n’est pas revenu seul, il est accompagné d’une jeune sénégalaise, Rama, qu’il présente comme sa seconde femme. Aida, sensible au désarroi de sa mère, décide alors de se débarrasser de la nouvelle venue.
Avec Maman(s), Doucouré montre une dure réalité que peuvent vivre certaines femmes. On a beau avoir grandi dans une culture, il y a certaines choses qu’on n’a pas envie d’accepter. Et clairement, lorsqu’on vit depuis un certain temps dans une nouvelle culture qui présente les choses autrement, on peut changer de point de vue.
Peut-être que la tradition permet aux hommes d’avoir deux femmes au Sénégal, mais ce n’est pas dans les mœurs européennes. L’intérêt de ce film va, par contre, au-delà de cette notion d’acceptation. C’est plutôt au niveau de l’impact auprès des enfants. Je dois ajouter que la jeune actrice qui interprète Aïda est très bonne.
Yalda est une jeune femme immigrée en France. Alors qu’elle s’était promis de ne jamais avoir d’enfant, elle tombe enceinte pour ne pas être expulsée du pays. Partagée entre la tristesse de rompre sa promesse et l’angoisse de l’expulsion, que fera-t-elle de cet enfant ?
Ce film est aussi dur que magnifique. Au niveau créatif, ce court métrage est un simple bijou. En mélangeant les séquences tournées avec une actrice et les séquences tournées avec des bricolages en papier et en carton, la réalisatrice offre une œuvre qui ose aborder deux sujets tabous : le désir de ne pas avoir d’enfant et celui de faire un enfant afin de régulariser sa situation d’immigrant.
Par moment la réalisatrice déplace ses pièces grâce à la magie du montage, alors qu’à d’autres moments elle les déplace simplement avec la magie d’une main. On voit simplement la main prendre l’élément de décors et le déplacer pour créer un nouvel agencement qui change la signification. On prend un bébé mignon, et on vient doucement lui mettre un crâne par-dessus son joli minois. Où on vient délicatement ajouter un mur devant un enfant pour ne plus l’entendre pleurer.
Il vous reste quelques jours pour voir ce film. Et vous ne pouvez pas manquer cette opportunité! Je vous déclare que ce film se retrouvera dans mon top 5 de fin d’année. Notez-le, vous verrez que ce sera le cas!
Demain, ils seront en Afrique, où leur père a souhaité se réinstaller. Alors aujourd’hui, Mathis et Antoine vont à Paris, l’un obligeant l’autre à l’accompagner. Une journée pour dire adieu, parcourir la ville, appréhender le retour au pays et surtout pour apprendre à se découvrir.
Il y a beaucoup de choses dans ce film de 20 minutes. La réalisatrice montre le voyage inverse de l’immigration. Ici, on ne s’installe pas dans un nouveau pays. On se prépare plutôt à retourner au pays. Le scénario est bien écrit et le grand frère est excellent. Le plus jeune est un peu moins convaincant, mais il est tellement mignon qu’on peut facilement pardonner.
Au revoir Paris est presque une étude comportementale doublée d’un film touchant. Le regard est porté sur les enfants et comment ils voient le retour en Afrique. Là où l’enfant de 6 ans voit le voyage comme un simple déménagement et une aventure, l’adolescent, lui, le voit comme un châtiment, une peine de prison.
On se retrouve avec un film magnifique, qui amène à réfléchir sur l’impact des choix que nous faisons en tant qu’adultes, sur nos enfants. À voir!
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