Nous voici rendus au quatrième jour de Plein(s) Écran(s). Au programme, la carte blanche. Cette année, elle est donnée au Festival international du Film Francophone de Namur.
Alexandre fait la découverte de Jalal et Akram, deux réfugiés que son coloc a logés le week-end précédent.
Pour Akram, les deux réalisateurs mettent en scène une superbe histoire de gros, gros malaise. Il est difficile de parler de ce film, car chaque détail compte et risque de donner un punch. Disons simplement que dans ce récit où Alex part à la recherche de Akram, il y a plusieurs niveaux, ce qui en fait un film qui sera apprécié de tous.
Ce n’est pas un hasard si le film a remporté le Prix du Jury en 2019. Le rythme est excellent — ce qui est particulièrement important dans une comédie de situation — et l’acteur principal est parfait. Ne manquez surtout pas ce film.
Pour échapper à la réalité homophobe de leur pays d’origine, deux frères jumeaux brésiliens vivent actuellement en Europe.
Saviez-vous que 50% des meurtres homophobes perpétrés chaque année se produisent au Brésil? Un peu plus de 200 millions d’habitants pour 50% des morts. Ce film est une sorte d’hommage à ces victimes de haine. Le réalisateur et son frère — qui sont aussi les deux acteurs du film — sont des expatriés. Un habite en Belgique et l’autre en Allemagne.
Avec ce film, Cannes offre une œuvre, qui est non seulement plaisante à regarder, mais aussi, qui montre la réalité d’un expatrié illégal. C’est aussi une source d’informations pertinente sur ce qui se produit au Brésil. Le court métrage se déroule aussi sur fond politique, alors que plusieurs scènes se déroulent avec des images ou des extraits audio de l’élection brésilienne qui a mené Bolsonaro au pouvoir en 2018.
Ne manquez pas ce film qui a remporté les Prix RTBF-La Trois et celui de l’Université de Namur en 2019.
Soudainement privée de liberté, Kim, 14 ans, voit tous ses repères bousculés.
Avec Aube, Valentine Lapière offre un film dur, sur une adolescente qui se retrouve en maison de correction. Il n’y a que du bon à dire sur ce film. Les actrices sont magnifiques, la musique discrète et juste, et le scénario est bien construit.
Dans un court métrage, il faut aller droit au but, sans pour autant prendre des raccourcis. C’est exactement ce que réussit à faire la réalisatrice. Elle montre comment la vie peut se compliquer lorsqu’on est une adolescente et qu’on est incapable de gérer ses émotions. Dans le cas de Kim, ça l’a mené directement en foyer carcéral.
En vieillissant, on a tendance à oublier que l’adolescence n’est pas une période facile. Prenez donc le temps de regarder Aube. Ça vous donnera un petit coup de réalité.
Quand on est enfant, il y a ce moment fragile où la frontière entre l’imaginaire et la réalité se fracasse.
Ok. Je n’étais pas prêt pour ça. Ce film m’a viré à l’envers. Tout d’abord, il y a les images, des dessins, qui sont simplement magnifiques. Les tons de bleu nous promènent entre la terre et l’espace, aux confins de la pensée des enfants. Mais pas seulement des enfants. Plutôt des enfants à ce moment où la réalité de grandir les frappe. Probablement qu’ils ont quelque chose comme 5-8 ans.
Sur ces magnifiques images qui montrent ce qui est raconté par les enfants, il y a toute une profondeur qui se développe par la naïveté enfantine qui est en train de disparaître. Vous avez des enfants? Avez-vous déjà réalisé que dès 5 ans, ils se questionnent beaucoup sur la vie et son sens. Sur la mort et la vieillesse. Sur grandir et ce que ça veut dire.
On voit souvent (dans mon cas en tout cas) des films sur des adultes qui s’interrogent sur la vie. Mais jamais je n’avais vu un film avec de jeunes enfants qui livrent le fond de leurs pensées de façon aussi vraie et poignante. Des phrases comme : « J’aime pas trop être un humain. » ou encore « l’humain c’est un animal qui a évolué, et pourtant il est complètement timbré. »
Et il y a la musique. Ouf… L’émotion passe et chamboule. Ne manquez surtout pas ce film.
Seul, Baptiste attend son ami Karim pour l’aider à se débarrasser du dernier meuble de l’appartement qu’il partageait avec sa copine.
Quel film parfait sur les malaises que l’on peut vivre après une séparation. Dans ce film, le spectateur est constamment pris dans une incertitude : rire ou compatir. Les situations que vivent les deux hommes fraîchement dumpés, sont malaisantes. Mais en même temps, les réalisateurs (et acteurs) réussissent à montrer qu’au-delà du malaise, il y a la solidarité et l’amitié.
Dans un noir et blanc un peu drabe, nos deux amis sont seuls dans une pièce qui ne contient qu’un canapé et 2 boites que Sophie, l’ex, viendra éventuellement chercher. On dit que parfois tout est dans les détails. C’est le cas ici, alors qu’il y a si peu de choses présentes, que chaque chose est importante : une bière, un coussin, un craquement, un manège qui tourne au loin.
Voici un autre court métrage à ne pas manquer!
Une nuit quand j’étais petit, je me suis réveillé sur une plage de sable noir. Sur cette île, la logique n’existait pas.
Décidément, la thématique des enfants qui racontent leurs pensées est bien présente en ce weekend de Plein(s) Écran(s). Cette fois-ci, ce sont plutôt l’imaginaire de préadolescents qui intéressent le réalisateur. Mais lorsqu’on habite sur une île qui se nomme Vulcano, perdu au nord de la Sicile, on se doit d’avoir un imaginaire plutôt vivant si on veut passer à travers l’enfance.
Alors que certains imaginent ce que ce doit être de participer à l’annonce des numéros gagnants de la loterie, d’autres imaginent découvrir la lune au nom de l’Italie. Comme on dit, « à chacun ses rêves ».
Au final, on assiste à un très beau film qui vous rappellera ce que c’était que de rêver, alors que vous n’aviez aucune contrainte dans vos rêves.
© 2023 Le petit septième