« This night… »
[Cette nuit…]
Anne, une jeune femme émotionnellement fragile, décide d’accepter un travail de baby-sitter au sein d’une maison huppée durant un été. Elle commence à développer des sentiments envers le père des enfants, Dominic, qui lui montre de l’intérêt malgré des absences régulières pour son travail. La jeune fille est hantée par son passé et ses journées sont ternies par la présence fantomatique de la mère des enfants, séparée du père. Alors que l’été touche à sa fin, elle suspecte cette famille de garder un lourd secret…
Ce synopsis entouré de mystère convoque la présence des romans gothiques et de la littérature de l’époque des sœurs Brontë, réactualisés à l’époque actuelle sous forme de thriller.
La réalisatrice prend soin d’installer une ambiance parfois pesante, servie par une mise en scène fluide et au plus près des acteurs.
Les premières images de The Boathouse nous présentent Anne, le personnage principal, ainsi que des plans survolant l’eau, élément qui occupera une place importante au sein de ce long-métrage.
Rapidement, nous comprenons que cette jeune femme est suivie par un médecin et a probablement subi un choc émotionnel au cours de son passé, ceci lors d’un échange filmé en champ-contrechamp.
La voici, baby-sitter auprès d’enfants dont le père est souvent parti pour son travail. Il a un bateau qu’il utilise régulièrement, Anne est musicienne et tout au long du film, elle composera et jouera de la musique.
L’eau, la musique et les souvenirs enfouis. Tout cela façonne le personnage principal, pris entre ses démons intérieurs, ses ambitions de musicienne et l’attachement qu’elle développe envers Dominic, le père des enfants. La femme dont il s’est séparé a disparu mystérieusement et les enfants ne ménagent pas Anne, dont ils sentent la fragilité. Elle semble voir des lumières dans la maison, entendre des bruits étranges. Le fils aîné, Leon, la malmène parfois, surpris par son comportement.
Lorsqu’un lapin découvert par Emily, la petite fille, meurt de façon étrange, le mystère ne fait que se poursuivre et une ambiance morbide pèse sur la maison.
Les conversations tournent parfois autour de l’ancienne femme de Dominic, alors qu’il se rapproche d’Anne. Pourquoi est-elle partie? Comment?
Cela résonne comme une atmosphère d’œuvre gothique où la protagoniste, jeune femme avec peu d’expériences, va rencontrer un homme mystérieux et dont la disparition de l’ancienne conjointe installe un climat lourd.
Cependant, alors que ce long-métrage suit de près l’héroïne au passé trouble, se pose la question suivante : où se situe la vérité? Le mensonge?
Dès le début du film, nous voyons la protagoniste en proie à un passé pesant, suite à un accident qui sera explicité par la suite.
La réalisatrice filme souvent ce personnage en gros plan, les émotions à fleur de peau. Elle distille des éléments tout au long du film. En effet, une amie de Dominic affirme l’avoir déjà vue auparavant, dans cette maison. Régulièrement, des images de l’ancienne conjointe du père, Natalia, refont surface à la mémoire d’Anne. Nous comprenons alors leur passé en commun et l’importance de la présence de l’eau.
Tandis que les sentiments d’Anne se développent envers Dominic, Leon avertit son père de ses comportements, qu’il trouve étranges.
En effet, à plusieurs reprises, il l’aperçoit parler seule. Leon va alors développer une méfiance à son égard. Anne suit un traitement médicamenteux depuis son accident. Elle se lève parfois la nuit, a des visions. Le père commence à prendre de la distance. C’est ainsi que le mystère de la femme disparue va nous être dévoilé et que le long-métrage prendra la forme d’un thriller…
Cette première incursion dans le long-métrage est une réussite pour Hannah Cheesman, scénariste et réalisatrice de plusieurs courts. S’il reprend des thématiques assez classiques en lien avec l’angoisse et les traumatismes, elle parvient à installer une ambiance trouble, servie par une mise en scène proche de ses actrices et ses acteurs.
Note : 8/10
Bande-annonce
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