Je poursuis ma couverture avec la section 4 des Nouveaux alchimistes, ma catégorie fétiche. Cette fois-ci 10 courts métrages, et une sélection plus sombre…
La cinéaste revisite son enfance dans la région arctique de la Norvège. Pendant deux ans, elle explore la manière dont cet environnement a façonné son attachement et sa pensée.
Avec ce genre de documentaire, la réalisatrice questionne le temps et les déplacements. Mais, pas nécessairement l’un en relation avec l’autre. Pour ce faire, elle utilise autant le tournage plus traditionnel que l’on voit en documentaire, que les algorithmes afin de se faire dicter où placer sa caméra. Elle utilise des techniques de superposition et de surimpression. Elle offre une narration étonnante tant dans le propos que dans la façon de faire.
Ce court métrage que je pourrais catégoriser de documentaire de création (oui, oui) amène le spectateur dans un coin reculé de la planète, entre un mode de vie nomade et sédentaire. Il nous amène dans le passé et le présent d’Elisabeth Brun.
Une chaîne de lettres pandémiques, en format 16 mm.
Ce court métrage signé par 10 réalisateurs est d’une beauté incroyable. Chaque plan semble avoir été choisi avec soin et travaillé avec précision. Il faut dire que le grain du 16 mm est particulièrement adapté à ce genre de film lent, qui mise tout sur la valeur des images.
Avec les choix narratifs offerts ici, il s’agit du meilleur court métrage d’inspiration covidienne que j’ai pu voir jusqu’à maintenant. Quiconque a vécu le printemps 2020 sera touché par ce film.
Un coq en liberté contemple sa mort.
Pour son très court film, Smith a choisi de mêler animation et images réelles. En fait, les images réelles sont principalement des branches, regardées par les coqs. Que se cache-t-il derrière ces branches?
Le film est bien, mais les sous-titres représentant les pensées du coq ne sont pas la meilleure façon de faire découvrir ce qui se passe dans la tête de l’animal. Tant qu’à faire parler le coq, il aurait été plus pertinent de simplement le faire parler. Ou encore une narration en voix off. Les sous-titres sont mal adaptés à ce type d’histoire. Mais il s’agit, somme toute, d’un film original, qui mérite d’être vu.
Exploration des exutoires inusités dans lesquels s’apaisent les tourments du corps et de l’esprit. Dans un voyage méditatif au cœur de ces lieux analgésiques, cet essai documentaire dresse le portrait d’une société en quête de sens et de réconfort.
Puisque mon collègue, Denis, en a déjà parlé en début de semaine, je ne vais pas réécrire sur ce film. Je vais plutôt vous inviter à lire ce qu’il en a dit en suivant ce lien.
Utilisant des cadavres humains et invoquant les esprits de deux secrétaires d’État maudits, une jeune fille accomplit un rituel pour libérer le royaume du Chili de son héritage féodal.
Dans le style macabre, Los Huesos est dur à battre. Le film a été créé à partir d’os trouvés lors de fouilles au Chili. Afin de donner vie à ce récit effrayant, les réalisateurs utilisent plusieurs techniques : animation, image par image, marionnettes… Je dois admettre que je n’avais jamais vu quelque chose de semblable. Puisque la fête des morts approche, pourquoi ne pas commencer par ce court métrage afin de vous mettre dans l’esprit?
L’auteure et héroïne principale du film retrouve les lettres que son père lui a envoyées lorsqu’il était en prison. Elles sont remplies d‘amour et de compréhension mutuelle. Hélas, il semble que cet amour se soit évaporé avec le temps.
Un magnifique film sur une relation père-fille, mais aussi sur la place de la femme au Vietnam. Encore aujourd’hui, il semble que la valeur d’une fille ne se rapproche pas de celle d’un garçon. En tout cas, c’est ce que nous raconte Diana Cam Can Nguyen ici. En utilisant une technique qui ressemble à un collage, elle offre sa touchante histoire, remplie de tristesse, mais aussi d’espoir.
Un personnage féminin entre dans une nouvelle ère, affranchie de la fertilité. Elle porte le sang, une dernière fois, alors que ses cycles lunaires deviennent mémoire du corps. Elle accueille une nouvelle relation lunaire.
Si Horacek voulait créer une œuvre déstabilisante, c’est réussi. Par contre,pour que ce soit un film réussi, il aurait fallu qu’il dure 2 ou 3 minutes de moins.À la fin, on a juste hâte que le dénouement arrive. Et malheureusement, on finit un peu déçu.
D’ailleurs, Moon river ressemble beaucoup plus à une œuvre d’art vivant qu’à un film. Est-ce que ce film est né simplement parce que l’artiste ne pouvait performer à cause de la Covid? Je suis convaincu que la performance serait vraiment plus pertinente qu’un film de 11 minutes.
C’est la pleine lune. À l’intérieur. Seul.e, mais à bien y penser, peut-être pas non plus…
Bon… Faudrait vraiment qu’on m’explique le résumé du film parce que je ne vois vraiment pas le lien. Le premier 30 secondes est intéressant. On se demande ce qu’on est en train de regarder. Est-ce que ce sont des radiographies? Des images en caméra thermique mises en noir et blanc? Sont-ce des organes génitaux que j’aperçois? Mais rapidement on vient à ne plus s’y intéresser. Disons qu’il s’agit d’un film à oublier aussi rapidement que ça va avoir pris de temps à le regarder.
Vadim sort enfin d’un espace étroit où il a l’habitude de s’installer. Sentant sa vie renouvelée, il accueille le meilleur des mondes.
Ce film pourrait être bien des choses. Personnellement, j’y vois une critique sociale de la Russie actuelle, alors que les gens acceptent le régime autoritaire en place afin de ne pas risquer le minimum de confort qu’ils ont.
Il faut dire que ça pourrait être plus large aussi, puisque l’Acceptation de vivre dans une boite est assez fréquente de nos jours. On peut penser au couple, entre autres. Alors, Vadim est une critique précise des Russes, ou si ça va bien au-delà? Faites-moi part de vos impressions.
Inspiré de la « terella », petite boule miniature aimantée représentant la Terre et utilisée par les scientifiques pour comprendre les aurores boréales jusqu’à la fin du 20e siècle, ce film revisite un poème de Bertolt Brecht.
Il y a tout de même quelque chose de relaxant à regarder une éclipse, pendant 5 minutes, avec des chants. On ne peut pas dire que ce film est grandiose, mais qu’est-ce qu’il fait du bien à l’âme.
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Ma couverture de la section Nouveaux alchimistes tire à sa fin. Il ne me reste que la cinquième série, demain. Ne manquez pas ça.
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