Ma Zoé — Jamais sans ma fille!

Ma Zoé - afficheJulie Delpy (Lolo, 2 jours à Paris) écrit, réalise et interprète Ma Zoé avec une idée en tête : pouvoir et devoir aller plus loin. Elle rejoint les trop rares femmes-orchestre comme Agnès Jaoui et quelques autres. 

Il y a trois secteurs, actions ou projets dans son film : le tiraillement de parents divorcés face à une garde partagée plus ou moins respectée, un événement tragique qui arrive à leur fille et le refus de la réalité de la mère, accompagné d’une détermination époustouflante!

On sent, dès le début du film, que l’on est dans une atmosphère trouble. Les deux parents, récemment divorcés, qui se disputent les heures et même les minutes de garde, la mauvaise foi de l’un ou l’une envers l’autre, tout ce tiraillement courant des parents divorcés. On est placés dans un milieu assez aisé et assez mature. Malgré les 8 ans de Zoé, les parents sont assez vieux pour que l’on comprenne qu’ils l’ont eue sur le tard, comme bien des couples actuels, autour de la quarantaine, peut-être même avancée…

My Zoe
Julie Delpy, Sophia-Ally et Richard Armitage

Un événement tragique vient donner au film une scène théâtrale de confrontation en vase clos (une pièce vitrée à l’hôpital) où les parents de Zoé s’affrontent comme jamais ils ne semblent l’avoir fait.

Le film se déroule à Berlin et à Moscou. En Anglais avec sous-titres français, mais avec quelques petits moments en français, lorsque Isabelle lit des histoires à sa fille.

C’est la science-fiction qui sert la dernière partie du film. L’entêtement de la mère nous amène à travers un voyage scientifique fascinant, mais questionnable au point de vue moral, éthique et réaliste. 

Mais l’entêtement d’Isabelle sert fort bien cette histoire d’attachement mère-fille au-delà de la vie et de toute limite médicale connue. 

La finale constitue un pied de nez à la normalité et au gros bon sens.

Julie Delpy a accompli un chef-d’œuvre d’écriture et de réalisation, où le jeu est aussi génial que le film. Chapeau aussi à la petite Sophia Ally qui joue magistralement.

De longs blackouts ponctuent le visionnement. Ça m’a paru un peu dérangeant sur le coup, mais tout compte fait, je pense qu’ils servent bien la réflexion et la digestion nécessaire au film.

Un film très efficace, extrêmement touchant et qui mérite une attention particulière au niveau de la qualité des textes, du jeu des acteurs et des sujets traités.

My Zoe

Ma Zoé ne se veut pas un film Kleenex, mais fait jaillir des larmes aux humains, dont je suis. L’image de la fin a fait exploser mon cœur. J’ai réalisé combien ce film m’avait pris aux tripes. Sûrement mon côté maternel…

Le seul bémol que l’on pourrait y voir, c’est la réalisation à ce jour impossible d’un acte médical pour lequel bien des chercheurs se sont cassé la gueule. Mais ce détour original sert parfaitement la conclusion du film dont la dernière image nous jette littéralement par terre.

Bravo pour un film original, sobre et très prenant!

Note : 9.5/10

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : My Zoé
Durée : 102 minutes
Année : 2019
Pays : Royaume-Uni, France, Allemagne, États-Unis
Réalisateur : Julie Delpy
Scénario : Julie Delpy

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