« Running became my voice »
[Courir est devenu ma voix.]
Mercredi le 23 septembre avait lieu la soirée d’ouverture, en présentielle, du Festival International du Film Black de Montréal (FIFBM). Il y avait des spectateurs, et du people. Et j’y étais, avec Solenne. Voici un petit résumé de notre soirée et une critique du film qui était présenté.
À 17h30, ma collègue et moi nous rejoignons sur place. Premier constat? Nous ne sommes peut-être pas assez chics. Deuxième constat, les gens sont au rendez-vous. Covid oblige, les gens sont rassemblés à l’extérieur, et plutôt que les petites bouchées et le vin, nous avons droit à des bouteilles d’eau. Zut, moi qui espérais prendre un coup. C’est raté. 😉
Ensuite, nous essayons de faire un petit topo. Pas facile, car il y a de l’ambiance. Mais ça donne tout de même ceci…
Ensuite arrive mon moment préféré : le tapis rouge. Non, pas de voir les vedettes s’y faire photographier. Ça, c’est pas tellement mon trip. Non, ce que j’aime c’est de me faire photographier sur ce joli tapis écarlate. Je l’avoue, j’ai un petit côté narcissique. Solenne semblait moins excitée que moi à l’idée de se faire immortaliser devant le mur des célébrités. 😆 Mais ça donne tout de même ceci
Ensuite on en profite pour jaser de cinéma. Ça, c’est toujours plaisant. Situation oblige, beaucoup de sièges doivent rester vides. C’est dommage, car la salle se remplit bien. Je n’ai pas de difficulté à croire qu’il n’y aurait pas de bancs vides. Ensuite, nous avons droit aux discours de présentation. Là, je dois remercier les personnes qui ont parlé, car elles ont presque toutes gardé ça concis. Ce n’est pas que je n’aime pas les discours de présentation, mais soyons honnêtes, ça revient toujours un peu au même.
J’ai tout de même un petit extrait pour vous.
Arrive enfin la présentation du film.
Lors des Jeux olympiques de 1968, Tommie Smith a levé le poing pendant la cérémonie de remise des médailles. Ce geste de défi s’est répercuté depuis, adopté par des générations de militants des droits civiques dans leur lutte pour la justice sociale. Cinquante ans plus tard, pour tenter de comprendre la véritable portée de son sacrifice, l’artiste Glenn Kaino s’associe à lui pour enfin raconter son histoire à travers l’art. Le film présente des conversations avec le regretté John Lewis, membre de la Chambre des représentants des États-Unis; l’ancien quart-arrière des San Francisco 49ers, Colin Kaepernick; la médaillée d’or du soccer américain, Megan Rapinoe; l’activiste et ancienne star de Grey’s Anatomy, Jesse Williams, et plus encore.
Avec With Drawn Arms, Glen Kaino et Afshin Shahidi dressent un portrait d’un homme qui a sacrifié sa vie au profit d’une cause, celle de l’égalité.
Ce qui ressort de ce long métrage documentaire, c’est que lorsqu’un athlète prend position dans un débat ou pour une cause, il se voit généralement montrer la porte. On attend d’un athlète qu’il soit bon et qu’il se taise. Tommie Smith n’est pas le seul athlète à avoir vu sa carrière détruite pour avoir pris position. C’est aussi ce qui est arrivé à Colin Kaepernick. Non, ce n’est pas payant de défendre l’égalité pour les noirs.
Le film retrace la vie de Smith, de ses débuts en tant qu’athlète – juste avant son entrée à l’université de San Jose — jusqu’à aujourd’hui, dans sa retraite. Le spectateur y découvre un homme abimé par la vie, mais qui n’a jamais perdu son estime de soi. Disons qu’il adore particulièrement se raconter. Mais il a gagné le droit de s’afficher et de se vanter un peu. Après tout, il a sacrifié sa vie pour la cause sociale, après avoir détenu 7 records du monde en course. Ce n’est pas rien. Son geste est devenu un symbole fort de la contestation des inégalités.
J’ai bien peu de critiques à faire à ce film. Je vais tout de même nommer 2 petites choses. On parle de Tommie Smith. Mais jamais on ne nous informe du sort de son compatriote John Carlos, qui a fait le geste avec Smith. D’ailleurs, selon ce qu’explique Smith, le geste n’aurait pas été complet et n’aurait pas eu la même signification sans l’apport de son coéquipier. C’est donc dommage qu’on ne nous mette pas, ne serait-ce qu’une ligne à la fin, une explication de comment les choses se sont déroulées pour Carlos. Mon autre critique porte sur la fin du film. En fait, sur la partie juste avant la fin. Un élan de patriotisme états-unien typique. Grosse mise en scène afin d’avoir un groupe d’hommes et de femmes se déplaçant et levant le poing comme l’a fait Tommie en 1968. Mais en dehors de ces deux petits points, With Drawn Arms est un grand portrait.
Il y a des choses qu’on ne voit que lors d’une projection spéciale. Mercredi dernier nous avons eu droit à une réaction forte des spectateurs à la fin du film. Pendant le générique, plusieurs spectateurs se sont mis à lever le poing, puis à se lever, le point dans les airs. C’était un moment fort de la soirée.
Non, il n’y a rien qui peut battre un visionnement en personne lors d’un événement spécial!
Note : 8.5/10
With Drawn Arms était présenté au FIFBM, le 22 septembre 2021.
Bande-annonce
Titre original : With Drawn Arms
Durée : 83 minutes
Année : 2020
Pays : États-Unis
Réalisateur : Glenn Kaino et Afshin Shahidi
© 2023 Le petit septième