[Fantasia] Wonderful Paradise (脳天パラダイス) — Déjanté

« Il y a bien un party, non? »

Wonderful paradise - afficheAprès que la famille Sasaya a été forcée de vendre sa maison de luxe, leur fille Akane invite ses abonnés Twitter à une fête. Bientôt, les personnages les plus excentriques prennent d’assaut leur maison pour un événement inoubliable.

Avec Wonderful Paradise, Masashi Yamamoto s’attaque aux constructions sociales — la famille, les classes sociales et le décorum — japonaises. Un film déjanté qui laisse le spectateur… sur sa faim.

Drame familial

Dans cette production relevant du drame familial, les sombres secrets des Sasaya se retrouvent révélés sous le couvert de l’hystérie collective créée par des personnages plus excentriques les uns que les autres. Avant de traiter de la folie collective présentée dans le film, il y a un thème qui m’intéresse de regarder. 

Le Japon est une société très organisée et hiérarchisée. Le respect est d’ailleurs une des plus importantes et belles notions de leur société. Évidemment, toute cette rigueur amène des problèmes que le réalisateur utilise ici. En fait, il les détruit un par un. À commencer par cette notion de respect. Les enfants n’ont aucun respect pour leur père (qui n’en mérite peut-être pas d’ailleurs). Encore plus frappante est la façon d’agir du jeune déménageur. Il est sans égard pour son client, le père Sasaya. Il le remet constamment en question et fait ce qui ne se fait pas : il lui dit à quel point il ne mérite pas de respect. 

Wonderful paradise - Drame familial
Yuka (Soran Tamoto) et Akane (Mayu Ozawa)

Puis la liste incroyable d’invités (ou plutôt de gens qui s’invitent) ne cesse de surprendre. Les personnages sont plutôt amusants, mais manquent grandement de profondeur. Personnellement, seuls Akane et le jeune livreur sont vraiment intéressants à suivre. On pourrait ajouter les deux enfants qui se cherchent une douche. 

Complètement déjanté

J’adore les films à la trame complètement explosée. Ces films qui mélangent le réel et le surréel. Mais dans Wonderful Paradise, ça ne clique pas. Pour que ce genre d’histoire complètement folle se tienne, il faut qu’elle soit bien mise en situation. Ici, on n’a pas le temps de s’intéresser aux personnages que déjà on les déconstruit. Il y a des trucs extra, comme la séquence des mariés qui s’échangent le pic à glace. Ou encore la graine de café qui grossit. Mais cette dernière sous-histoire se termine d’une façon franchement décevante, voire minable. 

Wonderful Paradise - Complètement déjanté

Le party amène une grande quantité d’invités, et c’est bien. Mais la mise en scène tente de nous en présenter une trop grande quantité. Au final, chaque personnage reste une ébauche et ne touche pas le spectateur. Si Yamamoto avait divisé par deux le nombre de personnages principaux, le film en serait sorti gagnant. Mais là… Tout commence avec un sans-abri qui vient prier devant l’autel d’une statue grecque kitsch qui se trouve dans leur entrée. Suit ensuite un défilé d’invités indésirables : d’abord, les déménageurs (évidemment), suivi de la mère de famille partie depuis longtemps, d’un couple à la recherche d’un endroit où se marier, des vendeurs de drogues du quartier, d’une tante qui cherche la confrontation, des amis d’Akane, une touriste et son fils, et j’en passe. Comme je disais, c’est un peu trop.

Mais encore…

Au final, Wonderful Paradise est un film inégal qui tente d’en faire trop. L’idée est bonne, c’est la façon de la traiter qui l’est moins. Heureusement, mes attentes n’étaient pas particulièrement élevées. 

Alors, à moins que vous soyez de grands amateurs de cinéma japonais éclaté, ou que vous ayez envie de vous ennuyer en regardant un film, je vous suggère autre chose. D’autant plus qu’il y a une offre exceptionnelle en ce moment.

Note : 5.5/10

Wonderful Paradise (脳天パラダイス) est présenté au festival Fantasia du 5 au 25 août 2021.

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : 脳天パラダイス
Durée : 95 minutes
Année : 2020
Pays : Japon
Réalisateur : Masashi Yamamoto
Scénario : Masashi Yamamoto et Suzuyuki Kaneko

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