« Happy Beltane Mother fuckers! »
[Joyeuse Beltane bande d’enculés!]
Sous le soleil de Californie, Thorn (Matthew Gray Gubler) mène une vie rêvée en tant que grand prêtre d’un cercle de sorcier·ère·s contemporain… Mais comme les marées pourchassant la lune, le passé a tendance à nous suivre, et le sien pourrait s’avérer aussi sombre que sa garde-robe. Ainsi, lorsque sa douce moitié Willow (Angela Sarafyan) découvre son secret la nuit de leurs célébrations de Beltane, Thorn se voit forcé d’entreprendre un grand voyage introspectif qui le fera renouer avec sa ville natale.
Avec King Knight, Richard Bates, Jr. propose une comédie qui laisse planer le doute sur les intentions. Le réalisateur se moque-t-il des croyances wiccanes ou s’il veut mettre en évidence une culture qui est souvent mal représentée au cinéma?
Qu’est-ce qui définit un bon wiccan de nos jours? Un profond sentiment de spiritualité et d’harmonie avec la nature? La dévotion à son coven? Ça semble être la question à la base de l’histoire de ce long métrage. Mais la question qui me trottait dans la tête d’un bout à l’autre du film, c’est : on se moque des wiccan ou on met en scène ce genre de personnage de la même manière qu’on le ferait avec un personnage affichant des croyances pour n’importe quelle religion ou spiritualité?
C’est intéressant, parce que, malgré tout, Bates, Jr. fait bien ressortir certaines des croyances wiccanes. Mais d’une façon qui fait en sorte qu’on n’est jamais sûr s’il se moque ou non. S’il s’agissait de croyances plus traditionnelles, on ne se poserait pas vraiment la question. Mais ici, c’est un peu comme de se moquer d’un groupe marginalisé. On ressent un malaise. Donc si le film se moque, c’est inacceptable. Et il y a la fameuse boutique Etsy d’abreuvoirs pour oiseaux, et la surutilisation se la sauge et des cristaux qui donnent l’impression d’une moquerie. Mais bon… Comme je disais, on n’en est pas certain.
Au-delà des croyances, c’est la représentation non conformiste de la nature humaine qui rend King Knight intéressant. Même si c’est fait de façon à ridiculiser, les questionnements existentiels que vit Thorn – et par extension ses ami.e.s – représentent bien la réalité. Plutôt que de se demander comment faire plus d’argent, ou comment séduire la voisine, il se questionne sur ses valeurs en tant qu’humain, et sur son honnêteté et l’implication qu’elle peut avoir sur ses proches.
Ce qui est un peu plus désolant, c’est que l’image qu’on donne des wiccans est qu’ils sont des outsiders, des mésadaptés de la société. Comme si les gens qui décidaient de faire partie d’un coven étaient tous des rejets.
Au final, le film offre certains éléments d’originalités, tel que de mettre en scène des wiccans, ou des traditions scolaires différentes. Mais sinon, on se retrouve avec un format narratif classique, qui n’offre rien de nouveau. Jusqu’à la fin qu’on voit évidemment venir de loin.
Quoi qu’il en soit, King Knight est une comédie divertissante, qui donne aux spectateurs de bons moments de rires.
Note : 7/10
King Knight est présenté au festival Fantasia, les 8 et 10 août 2021.
Bande-annonce
Titre original : King Knight
Durée : 81 minutes
Année : 2021
Pays : États-Unis
Réalisateur : Richard Bates, Jr.
Scénario : Richard Bates, Jr.
© 2023 Le petit septième