Réalisé par Heather Ross (Girls on the Wall, 2009), For Madmen Only est un documentaire sur la vie de Del Close. Pour moi, c’était un illustre inconnu avant le visionnement de ce film. Pourtant, ce guru de l’improvisation a inspiré trois générations de comédiens incluant Amy Poehler, Tina Fay, Bill Murray, Robin William et j’en passe!
En fait, j’avais déjà vu Del Close dans le film The Blob. Close a aussi fait partie de la distribution de nombreux autres films dont Ferris Bueller’s Day Off.
Je ne vais pas vous raconter la vie de Close, je laisse ce soin au documentaire, mais je vous confirme que ce n’est pas banal. Le petit garçon du Kansas, qui s’est vu à son insu participer au suicide de son père était dans un climat familial idéal pour développer une curieuse folie.
Close était avaleur de feu, ensuite, torche humaine. C’était un homme qui aimait expérimenter avec plusieurs drogues et qui pratiquait la sorcellerie. Il aurait même inspiré L. Ron Hubbard à fonder l’église de la scientologie!
Mais Del est aussi un homme avec une propension à la dépression qui peinait à prendre soin de lui-même. Un homme qu’on sortait de l’institut psychiatrique pour lui permettre de diriger sa troupe au théâtre Second City.
On le considérait néanmoins comme un créatif visionnaire. Certains du milieu lui vouaient même un culte. Sa vision était que les gens ordinaires peuvent accomplir des choses extraordinaires.
Close a créé son propre style de performance artistique qu’il a nommé de façon aléatoire : le Harold. L’art de la performance rencontre l’improvisation : en d’autres mots, c’est de la comédie improvisée. Il fonde sa propre troupe : The Compass. Créant du même coup une scène qui attire les intellectuels, les excentriques et les dérangés. Del s’en dit obsédé et même accro.
Trop différent pour être populaire auprès du public, le Harold sera rapidement étouffé, jusqu’au jour où Del décide de l’enseigner. L’enseignement oblige Close à se doter d’une certaine structure, ce qui amène son art à un niveau supérieur. D’ailleurs, il a ouvert la porte à un genre de comédie que l’on connaît bien aujourd’hui, comme les films de Judd Appatow, qui sans en avoir l’air, comprennent énormément d’improvisation.
Dans les années 80, Del Close signe avec DC comics et entame l’écriture de Wasteland, une bande dessinée inspirée de sa vie. Il collabore avec son éditeur, Mike Gold, et John Ostrader qui est le co-auteur. Le documentaire s’articule autour de cette bande dessinée.
On se sert d’enregistrements de Del, lui-même, sur un montage d’images mélangeant des passages de la bande dessinée, des moments de sa vie, ainsi que des collages de photos mettant en scène les différents acteurs de sa vie.
Certaines scènes de la vie de Del Close ont été jouées par des acteurs, dont James Urbaniak dans le rôle de Del Close, Matt Walsh dans le rôle de Mike Gold, Josh Fadem dans le rôle de John Ostrader.
Heather Ross a choisi d’illustrer l’étendue de la folie de Del Close de manière humoristique, dans un ton léger et désinvolte. Elle laisse planer le doute sur la réalité et l’imaginaire du personnage.
Le film m’a laissé l’impression que la réalisatrice cherchait d’abord à démontrer le côté éclaté du personnage et qu’elle a élaboré son documentaire autour d’anecdotes servies en vrac. Heureusement, elle a pu utiliser Wasteland comme fil conducteur.
L’histoire de Del Close méritait d’être racontée. C’est un personnage plus grand que nature. Dans l’ensemble, j’ai trouvé ce documentaire très intéressant.
Note : 7.5/10
Bande-annonce
Titre original : For Madmen Only, a story of Del Close
Durée : 87 minutes
Année : 2020
Pays : États Unis
Réalisateur : Heather Ross
Scenario : Adam Samuel Goldman & Heather Ross
© 2023 Le petit septième