Kaamelott : Premier volet — Après quelques méandres, le roi est de retour!

« Évidemment qu’il n’est pas mort, ça fait 10 ans que je vous le dis, gros salsifis!»

Kaamelott - afficheLe tyrannique Lancelot du Lac (Thomas Cousseau) et ses mercenaires saxons font régner la terreur sur le royaume de Logres. Les Dieux, insultés par cette cruelle dictature, provoquent le retour d’Arthur Pendragon (Alexandre Astier) et l’avènement de la résistance. Arthur parviendra-t-il à fédérer les clans rebelles, renverser son rival, reprendre Kaamelott et restaurer la paix sur l’île de Bretagne?

« Veni, vidi, vici » 

Rappelons-nous, il y a quelques années déjà, ce sentiment d’impatience que nous éprouvions chaque soir à l’idée de retrouver sur la chaine M6, les sketchs humoristiques (de quelques minutes seulement) de nos preux chevaliers. Depuis, ils ont fait leur bout de chemin.

Kaamelott - Premier_volet - Veni vidi vici

Kaamelott (de 2005 à 2009) est une parodie française sur la légende arthurienne, écrite, réalisée et interprétée par Alexandre Astier qui a attiré en moyenne trois millions et demi de spectateurs par épisode. En 2009, à la fin de la dernière saison, un long métrage sur l’univers de sa série est annoncé. Mais visiblement, les dieux en ont décidé autrement. La gestation de ce Kaamelott – Premier Volet a été plus longue et périlleuse que prévu. Durant ces douze ans d’interruption, il a fallu gérer un conflit autour des droits entre Alexandre Astier et la société de production Calt, une recherche de financement à la hauteur des ambitions du cinéaste et puis il y a eu les derniers évènements autour du Covid-19. Mais voilà, Astier ne s’est pas découragé et nous retrouvons enfin Arthur Pendragon et ses mercenaires pour ce premier volet tant attendu. 

« Le roi est absent depuis dix ans et il revient pour tout péter »

Ce pari cinématographique audacieux de 15 millions d’euros de budget se voit bel et bien à l’écran. C’est probablement l’un des points forts de cette aventure. Soulignons également l’audace de transposer son univers au cinéma, le résultat est bien au rendez-vous. La technique est bien maîtrisée (tourné en 70 mm via la caméra numérique Alexa 65). Des effets spéciaux sont ajoutés, car contrairement à la série, le but est de nous montrer ce qui se passe en dehors du château. Il y a de très beaux paysages extérieurs (de la France au Sultanat d’Oman), ainsi que de superbes costumes très recherchés conçus par Marylin Fitoussi (avec une proposition plutôt téméraire pour celui de Lancelot). Alexandre Astier ne laisse rien au hasard, même pas la magnifique trame sonore qu’il supervise également.

FRED MORTAGNE - Kaamelott BTS - Le roi est abscent depuis 10 ans
FRED MORTAGNE

Les adorateurs feront-ils preuve de tolérance et les sceptiques feront-ils preuve d’indulgence?

Mais s’il faut définir ce premier opus, je le caractériserais comme étant un peu l’équivalent de la communauté de l’anneau (The Lord of the Rings de Peter Jackson). 

Il y a quelques années, la série s’est fait connaître par son sens du dialogue humoristique exceptionnel, sa vision décalée et abracadabrante de la légende du prince Arthur, mais aujourd’hui, nous sommes face à un mélange d’humour un peu plus lourd et à une mélancolie très caractéristique de la dernière saison de la série. Arthur reste un roi au destin tragique entouré d’une ribambelle d’incapables (mais très attachants). Malgré le plaisir de retrouver ces personnages qui nous avaient tant manqués (ils ont pris un coup de vieux et il y a quelque chose de beau à les voir vieillir à l’écran), l’histoire, qui dure deux heures, nous laisse un petit sentiment inégal tout au long du récit. Certaines scènes s’éternisent un peu trop ou sont sans véritable enjeu pour le déroulement narratif (comme la tentative d’escalade de la tour par exemple). 

Dans une interview, Astier assurait qu’avec ce premier volet, il voulait surprendre et emmener les fans là où ils ne s’y attendent pas. Les gens qui découvriront Kaamelott au cinéma n’auraient donc aucun mal à suivre. 

Kaamelott - Les adorateurs feront-ils preuve de tolérance

Malheureusement, ces propos ne se confirment pas. Mais il faut avouer que le défi est de taille pour Astier qui a essayé de caser tous les personnages dans l’espace réduit d’un long métrage, comme la Dame du Lac par exemple, qui auraient mérité davantage de temps d’écran plutôt qu’un simple caméo. Quel est l’intérêt d’amener de nouveaux rôles et de les faire disparaître rapidement également ? Quand est-il du pouvoir totalitaire de Lancelot ? 

Ce qui ramène à la triste conclusion qu’aucun personnage de la série n’a vraiment été développé en profondeur en dehors pour que l’on comprenne son cheminement progressif. Ces aspects sont pourtant fondamentaux pour comprendre Arthur dans sa future quête.

Évidemment, on ne souhaite que le meilleur à Astier et son équipe. Que le succès de ce premier volet entraîne la mise en œuvre des deux suivants annoncés, et que son public continue de vibrer pour ce beau projet d’envergure.

Kaamelott : Premier volet est sorti ce vendredi 23 juillet au cinéma.

Pour terminer, voici le résumé des six saisons de Kaamelott en 7min30:

Note : 6.5 /10

Bande-annonce

Fiche technique : 

Titre original : Kaamelott : Premier volet
Durée : 120 minutes
Année : 2021
Pays : France/Belgique
Réalisateur : Alexandre Astier
Scénario : Alexandre Astier

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